XCOM : Enemy Unknown

X-COM : Enemy Unknown est un jeu de tactique au tour par tour, dans lequel on contrôle une équipe de militaires venant du monde entier, ralliés sous une même bannière pour combattre une invasion extra-terrestre sur Terre. Ce jeu est en fait le reboot de la série X-COM, qui avait vu le jour dans les années 90. Nous incarnons donc le général placé à la tête du projet X-COM, créé par les Nations unies pour repousser la visite d’un peuple alien pas vraiment friendly. Ainsi, nous allons contrôler les déplacements de nos soldats pour remporter la victoire sur le terrain, mais aussi prendre de grandes décisions stratégiques concernant les recherches scientifiques du programme, son développement industriel ou ses priorités diplomatiques. X-COM tente de développer un scénario au long de sa campagne, mais on n’accroche pas vraiment à cette histoire sans grande originalité. Par ailleurs, le ton de l’aventure, inspiré de gros films d’action américains, frôle parfois le ridicule.

Le jeu se découpe donc en deux phases : la gestion du centre de commandement, et les combats sur le terrain. Pour cette première partie, vous aurez de nombreux éléments à gérer simultanément. Grâce à différentes ressources récupérées en missions (argent, débris de technologies alien, cadavres ennemis), on pourra lancer des programmes de recherches pour débloquer du nouvel équipement. Un hangar nous permet de constituer et d’équiper une flotte d’avions chargée d’abattre les vaisseaux ennemis. Vous pourrez envoyer des satellites en orbite au-dessus de certains pays, pour repérer ses fameux ovnis et pour faire baisser le niveau de panique de cette nation. Une section ingénierie permet de fabriquer du stuff, d’améliorer le matériel, ou encore de construire de nouvelles salles aux divers effets. Il faudra obligatoirement avancer sur tous ces axes en même temps, car le jeu nous donne des objectifs définis pour avancer dans la campagne. Par exemple, à un moment, il vous faudra capturer un alien vivant. Pour ce faire, vous devrez développer un prototype d’arme immobilisante, la fabriquer, l’équiper sur un soldat et construire une salle de confinement pour extra-terrestre. Alors seulement, vous pourrez capturer un alien en mission, faire avancer l’histoire et recevoir un nouvel objectif. Le jeu s’assure ainsi que vous exploriez l’intégralité de ce qu’il propose.

Chaque recherche ou construction demande du temps pour être achevée, et vous ne pourrez développer qu’un projet à la fois, ce qui vous demande de prioriser et donc de réfléchir votre partie à long terme. Le temps prend la forme d’un nombre de jours à attendre. Quand vous aurez terminé de définir vos axes de développement, un bouton permet au temps de défiler. A intervalle régulier, des événements vont se produire : demande de matériel à fournir à un pays en échange d’une récompense, ovni à abattre en envoyant un avion, attaque alien scriptée ou aléatoire. Dans ces cas, vous aurez le choix d’intervenir ou de laisser faire, au risque de faire monter l’indice de panique dans les pays concernés. En effet, vous devez protéger la quinzaine de pays impliqués dans le projet X-COM. Si vous avez laissé une nation plusieurs fois de suite seules face à la menace ennemie, vous la perdrez pour le reste de la partie. Si vous perdez 8 nations, c’est le game over. Ce système vous met ainsi une certaine pression et vous oblige à avancer rapidement sur les objectifs scriptés de la campagne. En effet, plus le temps passe, plus il est difficile de garder les pays sous contrôle. A la fin de chaque mois, le conseil dirigeant du projet X-COM vous donne une note, selon les missions que vous avez réussies, les ovnis abattus, etc. Ils vous verseront une somme d’argent en fonction de vos résultats, qui sera vraiment importante pour votre développement. Un autre moyen de vous garder sous pression.

Parlons maintenant du cœur du gameplay, les missions. Votre escouade sera régulièrement envoyée sur le terrain pour croiser le fer avec les extraterrestres. Vous dirigerez entre 4 et 6 soldats, selon votre avancement dans le jeu. Les maps sont choisies aléatoirement et peuvent prendre plusieurs formes : forêts avec terrains assez dégagés, décor urbain avec des espaces étriqués, intérieurs de bâtiments… Le level design joue avec la verticalité, et l’existence de spots surélevés ajoute à la complexité tactique des combats, puisqu’ils vous donnent une meilleure visibilité. En effet, un brouillard de guerre vous empêche de voir l’intégralité de la carte et vous demande d’avancer avec prudence. L’objectif des missions est souvent tout bête : tuer tous les aliens. Mais il existe différentes variantes : désamorçage d’une bombe avant qu’elle n’explose, sauvetage de civils, attaque d’un vaisseau crashé, ou encore des missions scriptées. Ces différents objectifs apportent un renouvellement bienvenu.

Vos troupes peuvent faire plusieurs actions à leur tour : se déplacer (sur une distance courte qui vous laisse une possibilité d’action derrière, ou sur une distance longue, en un sprint qui met fin au tour), tirer (une fois par tour), recharger ou utiliser des actions propres à leur classe. Certaines armes ou actions demandent au soldat de ne pas avoir bougé pour être utilisé, certains bonus vous permettent de faire plusieurs actions dans le même tour, vous pouvez demander à vos soldats de se mettre en position défensive pour tirer sur un ennemi qui bougerait pendant son tour, etc. Le jeu a ainsi plein de manières d’agrémenter son gameplay. Il est possible de se mettre à couvert derrière la majorité des éléments du décor, et c’est une quasi-obligation. Subir un tir sans être caché, c’est s’exposer à des coups critiques dévastateurs. Chaque fois que vous voulez tirer sur un ennemi, vous avez un pourcentage de chance de toucher, qui varie selon l’arme utilisée par votre soldat, la qualité de la protection derrière laquelle se trouve l’ennemi, la distance. Prendre un ennemi sur le flanc réduit ses défenses, et c’est la même chose pour vos soldats. L’IA est intéressante, et cherchera à vous contourner ou à focus certains de vos hommes. On se retrouve donc à mener des combats tendus contre un adversaire vicieux, avec des prises de risques et beaucoup de possibilités d’action à chaque tour, de par les capacités de vos soldats ou les spécificités de la map.

Vos troupes sont fragiles et un soldat mort l’est pour le reste de la game (même s’il y a un système de sauvegarde, on n’est pas dans un Roguelike). Vous allez donc en prendre soin. En effet, un soldat qui enchaîne les missions et les kills va monter en niveau. Dans son level 2, il va acquérir une classe aléatoire parmi 4 : commando, spécialiste en combat rapproché, grenadier, spécialiste en explosif, sniper, spécialiste en combat à distance longue, et sapeur, une sorte de support. A chaque nouveau level, vous devrez choisir une nouvelle compétence/bonus entre deux pour votre soldat, ce qui vous permettra de le spécialiser. Cet aspect RPG est très agréable et aide à imaginer sa composition d’équipe en se creusant le crâne. Vos soldats blessés mettront plusieurs jours à se remettre et ne seront potentiellement pas disponibles pour une prochaine mission, ce qui vous obligera à former de nouvelles recrues, et à gérer un groupe avec une équipe type et des remplaçants, comme au foot. De plus, vous devrez choisir comment les équiper entre plusieurs types d’armes, d’armures, et d’objets portables (grenade, médikit, viseur…). En face, le bestiaire est fourni et s’agrémente de dangereux ennemis à mesure que les missions s’enchaînent : mentalistes qui peuvent prendre contrôle de vos perso, brutes qui peuvent les faire paniquer, ennemis volants… Chaque mission peut se révéler très dangereuse.

Niveau esthétique, X-COM propose des graphismes réalistes, qui ont forcément un peu vieilli. Ils restent cependant très convenables. Pas grand-chose à dire sur l’OST, assez en retrait, pas franchement intéressante mais dans le ton. Le sound design est en revanche très convainquant, faisant bien ressortir la violence du champ de bataille et donnant une crédibilité aux technologies futuristes aliens. On apprécie les répliques de nos soldats, bien clichées mais, du coup, amusantes. Je trouve aussi que le doublage des PNJ de la base est réussi, et que c’était une bonne idée d’ajouter ces personnages pour lier le joueur à cette intrigue pas folle.

Pour finir sur les défauts, bah j’ai pas grand-chose à dire. Peut-être une RNG parfois frustrante et pas assez récompensante sur les prises de risques. Et surtout, une répétitivité un peu lourde en fin de partie. J’étais content que ça se termine. C’est dommage, parce que, comme vu plus haut, les développeurs ont imaginé plusieurs types de missions pour casser la routine. Seulement, on va principalement faire des missions classiques et trop peu avoir accès aux autres, qui sont pourtant beaucoup plus intéressantes. La difficulté augmente avec le développement du bestiaire, mais on manque des contraintes, d’éléments qui nous sortent de notre zone de confort.