The Red String Club

Allez viens boire un p’tit coup à la maison

Pour commencer

Prenez un univers cyberpunk cohérent, ajoutez un scénario engageant, une écriture soignée, mélangez avec une atmosphère grisante, secouez : vous obtenez l’aventure narrative la plus rafraîchissante de ces dernières années.

Indé Jeu narratif JuanPatatos Linux Mac PC Point and click Switch

Pour se mettre en condition

On écoute quoi ?

Daft Punk – Something about us. Je ne sais pas pourquoi, je trouve que ça colle à l’ambiance du jeu.

On boit quoi ?

Un cercueil Rhum/Vodka/Gin/Bourbon, histoire de finir les bouteilles.

On mange quoi ?

Des bonnes vieilles cahuètes de comptoir.

Alors, ça dit quoi ?

The Red Strings Club vous emmène dans le charmant piano-bar éponyme, à la rencontre de Donovan, taulier charismatique et négociant d’informations. Sorte de chamane des temps modernes (ou futurs), il sait capter les émotions de ses clients et préparer le cocktail adéquat qui leur fera cracher leurs secrets, à condition de poser les bonnes questions. Le jour où un androïde en sale état déboule dans son bar, Donovan se lance dans une enquête visant à éclaircir le dernier projet d’un puissant conglomérat, apparemment prêt à franchir certaines limites éthiques au nom du bien commun.

La majeure partie du jeu se déroule donc au comptoir, où différents personnages clef de l’affaire viendront vous rendre visite. L’introduction vous donne quelques éléments pour démarrer votre enquête, à vous de faire le reste lors d’interrogatoires déguisés en conversations chaleureuses, voire intimes. Vous aurez plusieurs choix de questions à poser, et vous déciderez de l’état émotionnel dans lequel vous souhaiterez que vos clients se trouvent pour les cuisiner. Mais attention, vous ne pourrez poser les questions qu’une fois. Il faudra donc bien saisir la personnalité et les intérêts de vos interlocuteurs pour récupérer les bonnes infos. Pas de Game Over ici. L’histoire avance même si vous prenez de mauvais choix, il vous manquera juste des éléments pour comprendre l’intégralité de l’intrigue.

The Red String Club
Vous ne pourrez poser vos questions qu’une fois, donc choisissez bien.

L’élaboration des cocktails se fait sous la forme d’un mini-jeu sympa, qui se fond bien dans le cadre de la conversation, mais qui aurait mérité une meilleure maniabilité (je pense au shaker par exemple). Quelques phases de jeu vous sortiront de votre bar, notamment la scène finale, immersive et tendue, qui mettra à contribution vos talents d’enquêteur et de hacker.

The Red String Club
L’élaboration de cocktails donne lieu à un mini-jeu immersif, mais un poil répétitif.

Jeu de questions/réponses oblige, l’écriture est au centre de The Red String Club. Et ça tombe bien, c’est le gros point fort du jeu. Le lore de l’univers, quoique peu détaillé, est très cohérent et on se sent vite intégré dans cette ville futuriste. Les dialogues sont matures, travaillés, les personnages ont des personnalités fortes et variées, une prose aiguisée et une vraie intelligence émotionnelle. La tension qui se dégage de certaines scènes, uniquement jouées avec des choix de textes, ferait rougir pas mal de triple AAA sensationnalistes. Le scénario se dévoile petit à petit, laissant toujours planer un mystère qui donne envie d’avancer. Il vous faudra de toute manière finir le jeu plusieurs fois pour saisir l’intégralité de l’intrigue. On regrettera juste la durée de vie un peu courte, j’ai personnellement eu le sentiment qu’il y avait le potentiel pour nous amener plus loin, et certaines questions restent sans réponses.

The Red String Club
Les scènes à l’extérieur du bar sont peu nombreuses, mais toujours poignantes.

Au-delà du simple contexte de l’histoire, le jeu aborde de nombreuses thématiques plus personnelles. Donovan, qui est un humain ordinaire, est en décalage avec tous les autres personnages, augmentés artificiellement, dans un univers où l’on se fait poser une prothèse cybernétique pour corriger le moindre problème perso. Ses jugements et sa vision du monde s’en ressentent. Une critique de notre monde moderne s’installe, du besoin vital de reconnaissance social au poids des réseaux sociaux en passant par le transhumanisme et les notions de bien et de mal. Votre propre avis sur ces questions sera également demandé au cours de discussions entre Donovan et Akita, l’androïde aux ressentis humains. Vos points de vue seront questionnés, malmenés, et ces réflexions vous accompagneront certainement une fois votre ordinateur éteint.

The Red String Club
L’atmosphère feutrée du bar est palpable.

Enfin, l’atmosphère du jeu vous prend aux tripes. Le pixel art est superbe, les décors sont détaillés, les personnages sont vivants. La bande-son est un chef-d’œuvre, du genre que l’on écoute sans jouer au jeu, et colle parfaitement aux ambiances souhaitées. Les scènes sont bien amenées et leur déroulement a un goût cinématographique. On est dedans dès l’introduction et cette chute libre d’un personnage que l’on ne connaît pas encore…

Can you geek it ?

Yes you can !

Pas besoin d’épiloguer longtemps, à moins que vous soyez allergique (mais genre, vraiment allergique) à ce type de jeu ou d’univers, foncez.

Le par JuanPatatos

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