Thief 2

Vole, petit éclopé !

Pour commencer

J’ai acheté Thief 2 suite à une vidéo d’un Youtuber gaming que j’aime beaucoup et dont je vous recommande le contenu, j’ai nommé Esquive la boule de feu. Il a réussi à me transmettre son amour pour ce jeu et, en tant qu’amateur d’infiltration, je me suis laissé tenté. Je ne suis malheureusement pas aussi enthousiaste que lui. Désolé d’avance pour les puristes.

Infiltration JuanPatatos PC Rétro

Pour se mettre en condition

On écoute quoi ?

On boit quoi ?

Une Brigand, bière belge à 9°

On mange quoi ?

Si l’on se sert de la bouffe qu’on peut trouver dans le jeu, y a moyen de se faire un sandwich fromage, tranches de cerf, tomates, concombres. Pourquoi pas.

Alors, ça dit quoi ?

Thief 2 est la suite directe de Thief : The Dark Project, jeu que je n’ai pas fait et qui ne me servira donc pas de référence. Nous sommes face à une légende du jeu d’infiltration, l’un des pionniers, dont les mécaniques ont été reprises maintes fois. Nous incarnons Gareth, un voleur issu d’une ville crapuleuse, qui va se retrouver impliqué dans un complot à grande échelle mêlant plusieurs factions aux buts funèbres. Le scénario est apparemment bien foutu et assez prenant. Pourquoi je dis apparemment ? Parce que le jeu est en anglais sans sous-titres, et que je n’ai pas compris grand-chose avant d’aller regarder sur Internet. C’est un problème qui va nous compliquer la vie régulièrement, mais on verra ça plus tard.

Thief 2
Les cinématiques de début de mission ont un style graphique intéressant

Thief 2 propose une campagne de 15 niveaux. Dans chacune de ces missions, on débutera dans un coin de map, après un briefing qui nous explique ce que l’on doit faire, et qui contextualise cette mission par rapport à l’intrigue du jeu. C’est en anglais non sous-titré, mais d’autres éléments nous guiderons de manière relativement claire : un tableau d’objectif, et surtout une carte, qui donne des infos précises sur les lieux que l’on visite et qui comporte des annotations souvent essentielles. Nos objectifs seront divers : voler un objet en particulier, écouter une conversation, filer un personnage… Dans la plupart des niveaux, on nous demandera également de voler pour un certain montant d’objets précieux, ce qui nous obligera à faire tout le tour de la map pour dénicher ce butin. La plupart des niveaux nous demandent d’infiltrer des grands bâtiments (banques, manoirs, entrepôts…) qui regorgent de secrets, de passages cachés, de portes fermées qui demandent à trouver des clefs ou des codes écrits sur des documents. On devra ainsi faire régulièrement des allers-retours dans les niveaux, ce qui va demander un effort de spatialisation agréable à fournir.

Thief 2
Le fameux livre qui ouvre une porte dérobée

Des gardes se dresseront sur notre chemin, qu’ils soient en position fixe ou en train de faire des rondes, avec des paterns étonnamment longs et surprenants. Hormis en mode normal (équivalent du facile, que je ne conseille pas), Gareth est assez mauvais en combat et vous devrez impérativement la jouer fine pour ne pas vous faire massacrer. L’ombre sera votre meilleure alliée. Une jauge de luminosité, avec pas moins de 16 nuances, vous indique à quel niveau vous vous dissimulez dans l’obscurité, et vous déplacer dans le noir total vous rend complètement invisible. Vous pourrez ainsi assommer les gardes et cacher leurs corps, pour éviter de mettre les autres en alerte. En effet, un garde en alerte devient presque omniscient, et c’est très pénible. Pour rester discrets, vous aurez tout un arsenal à votre disposition. Des flèches d’eau pour éteindre les torches, de feu pour péter des caméras, de mousse pour éviter de faire du bruit sur certains sols, de cordes pour grimper à certains endroits et profiter de la verticalité des niveaux… Le level-design est très solide, on peut atteindre la majorité des objectifs de plusieurs manières, et le jeu nous laisse une grande liberté d’action. En ajoutant sa propension à ne pas nous prendre par la main, et ses solutions données de manière intradiégétique, on se sent vraiment dans la peau d’un voleur qui n’a que sa tête et ses gadgets pour s’en sortir. La vue subjective aide évidemment à l’immersion, et le manque de visibilité qu’elle apporte ajoute de la tension.

Thief 2
Les flèches d’eau seront vos meilleures alliées

Seulement, tout n’est pas rose. Le jeu aura 24 ans cette année et, s’il est impressionnant sur les possibilités d’interactions qu’il donne au joueur, il fait bien son âge sur d’autres points. Les contrôles sont assez infects. Le jeu est dur à prendre en main, les sauts sont proprement horribles, et on va passer sa vie à tomber sans raisons, à galérer pour passer dans certains passages normalement praticables, à ne pas réussir à s’accrocher à des rebords lambda. On a l’impression d’incarner un voleur demeuré. C’est extrêmement frustrant, et sauvegarder avant le moindre saut deviendra un réflexe qu’on aurait préféré ne pas connaître. Les combats sont affreux, notamment contre les petits ennemis qui ont une hitbox complètement foireuse. On peut aussi parler de la luminosité très basse qui, bien que souhaitable pour l’ambiance, peut nous faire passer à côté de loot ou de mécanismes cruciaux, ou revenir sur le fait que le jeu soit entièrement en anglais non sous-titré, et qu’on loupera forcément des infos capitales dans le briefing ou dans les documents qu’on devra lire. Je me suis retrouvé paumé sans savoir quoi faire plusieurs fois. Enfin, parlons du pire, le jeu est assez bugué. On va parfois devoir recharger des parties parce que Gareth s’est bloqué dans un mur comme un débile. Enfin, quand on le peut. Personnellement, mes sauvegardes ont complètement fait planter le jeu en pleine mission, et j’ai dû recommencer le niveau du début. Ça a été le coup de grâce, et je n’ai pas fini Thief 2.

Thief 2
Le level design propose souvent des niveaux très verticaux, pour le meilleur et pour le pire

Pour finir sur une note positive, l’esthétique du jeu est intéressante. Pas que les graphismes soient magnifiques, ni que les décors soient très riches, mais le jeu a une ambiance puissante, assez malaisante et glauque. C’est sombre, la musique est presque absente, sauf par moments où elle intervient avec des sonorités stressantes. L’impression de solitude est forte et nos nerfs sont mis à rude épreuve. La narration environnementale est poussée et le jeu nous dit beaucoup de choses sans passer par des cinématiques ou couper l’action. Enfin, le sound design du jeu est très poussé, et l’on devra impérativement se servir du son produit par les gardes (bruits de pas, sifflements ou courtes répliques) pour comprendre leurs paterns et les esquiver.

Can you geek it ?

Yes, no, maybe, I don't know ...

Thief 2 est donc un excellent jeu d’infiltration sur le papier. Il y a énormément de bonnes idées, le jeu nous laisse une grande liberté d’action, nous oblige à nous creuser la tête pour pour comprendre ses mécaniques, le gameplay est solide, le level design est soigné, l’ambiance est prenante. On se sent comme un vrai voleur professionnel. Seulement, la réalisation est foireuse, avec des contrôles ratés, des objectifs qu’il est trop facile de louper et des bugs vraiment pas sympas. Dommage.

Le par JuanPatatos

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