Subnautica

Le Grand Bleu, le jeu

Pour commencer

L’une des premières promesses du jeu vidéo, depuis sa création, est de faire vivre aux joueurs de grandes aventures. Zelda, Assassin’s Creed, The Witcher… Autant de licences qui nous ont embarqué dans des épopées magiques. Pourtant, aucune d’elles ne nous a permis de visiter les profondeurs d’un océan tout entier. C’est la proposition de Subnautica, et il faut dire que ça en jette. Plongée dans un monde aussi beau que terrifiant.

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Pour se mettre en condition

On écoute quoi ?

Sous l’océan, évidemment.

On boit quoi ?

De l’eau, pas salée. C’est pas si évident à trouver.

On mange quoi ?

Les poissons du jeu sont extraterrestres, donc pas faciles à trouver. On va rester local et partir sur des filets de rougets.

Alors, ça dit quoi ?

Subnautica est un jeu d’aventure et de survie avec une vue subjective. Nous incarnons Ryley Robinson, membre d’équipage de l’énorme vaisseau spatial Aurora, qui a pour but d’étendre le réseau d’une grande corporation terrienne. En s’approchant de la lointaine planète océanique 4546B, l’astronef subit un choc et se crash à la surface. Notre protagoniste, qui a eu le temps de s’éjecter du navire dans une capsule de survie, atterrit un peu plus loin, au cœur de cet océan infini. Seule la carcasse du vaisseau, brûlant à plusieurs centaines de mètres, sert de point de repère dans cette immensité bleue. Ryley va devoir se remettre de ses émotions et, grâce à l’équipement qu’il lui reste, se mettre en quête d’un moyen de quitter ce monde inconnu. Et bien sûr, de survivre dans cette entreprise.

Subnautica
Arf, dommage.

Subnautica tourne autour de deux éléments principaux, constamment entrelacés : l’exploration et le crafting. La carte est immense, en largeur mais surtout en profondeur. Pour avancer dans le jeu, il faudra aller de plus en plus bas dans l’océan. Hors, vous avez une jauge d’oxygène limitée. Il faudra donc constamment amasser des ressources, avec lesquelles vous fabriquerez du matériel vous permettant d’aller plus profondément, ce qui permet d’accéder à de nouvelles zones abritant de nouvelles ressources nécessaires pour fabriquer de nouveaux objets, et ainsi de suite. Dans ce sens, la progression se fait assez naturellement, sans avoir besoin d’être conduite par de grosses ficelles. Le jeu se permettra quand même de nous guider à certains moments précis, via des appels radio venant de personnes variées, nous envoyant vers différents points précis, où l’on trouvera des éléments faisant avancer l’histoire principale. Mais on est très peu pris par la main.

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Il existe des dizaines de types d’animaux et de plantes à découvrir.

Le flou fait partie intégrante du jeu. Vous n’aurez aucun objectif clair en début de partie. Le scénario est mis sur des rails par ces fameux appels radio, mais ce sera à vous de faire attention à ne pas passer à côté de certaines informations ou documents cruciaux pour savoir vers où aller et quoi faire. On va souvent se sentir complètement paumé. Le seul moyen d’avancer dans ces cas-là et de continuer d’explorer, d’aller dans les zones qu’on ne connaît pas encore. Il n’y a aucune limite à notre liberté, hormis la profondeur qui nous bloque en fonction du matériel que l’on possède. La map est divisée en plusieurs biomes, qui se reconnaissent naturellement par leur faune, leur flore, leur topographie, ou encore par la luminosité qui s’en dégage. Pourtant, aucune carte ne vous sera fournie, et vous devrez tout faire de tête. L’interface est très succinte, et pour se repérer, on aura seulement accès à la distance qui nous sépare de notre cabine de sauvetage,et à une boussole qu’il faut crafter. Petit à petit, on va repérer où sont les différentes zones, ce que l’on y trouve, et s’approprier ce monde mystérieux.

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L’exploration de caverne est fascinante, mais aussi un peu stressante.

L’impression de découvrir un authentique océan est grisante. La sensation de vie et de réalisme se dégage de partout, des bancs de petits poissons comme des créatures plus grandes, de la flore qu’on trouve partout, des escarpements rocheux et des grottes. Il faut se souvenir que nous visitons une planète extraterrestre, et que nous découvrons constamment des espèces qui nous sont parfaitement inconnues. Le dépaysement est total, et l’envie d’explorer ce nouveau monde est instantanée. Un scanner, donnant accès à des informations sur les espèces vivantes de la planète quand on les a flashé, agitera la curiosité des collectionneurs et vous poussera à ne rien rater. On trouvera également des épaves sous-marines à explorer (vraies sources d’angoisse tant il est facile de s’y perdre et de finir à court d’oxygène), quelques îles à visiter, et d’autres surprises étonnantes… On notera que nos explorations sont aussi limitées par la taille de notre inventaire, et par une jauge de faim et de soif. On devra donc s’équiper en nourriture et eau pour partir sur du long terme, et prioriser ce que l’on veut ramener à la maison.

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Certains objets nous aident à nous repérer

Cette découverte est souvent merveilleuse, mais peut aussi s’avérer complètement flippante. Les espèces que l’on croise sont loin d’être toutes pacifiques, et certaines rencontres se font dans la douleur et l’effroi. Subnautica maîtrise clairement les codes du Survival Horror. L’inconnu, avec cet univers immense que l’on s’approprie difficilement, où la moindre plante peut nous attaquer, où les prédateurs ont des capacités inattendues. L’ambiance, avec des musiques inquiétantes ou absentes, un sound design terrifiant, avec notamment les hurlements de monstruosités cachées dans l’ombre. La visibilité limitée, avec la vue subjective qui limite notre champ de vision, les longues périodes nocturnes qui nous plongent dans le noir complet, les zones ensablées qui ne nous permettent souvent de voir le danger que trop tard. La vulnérabilité, puisque notre personnage ne pourra jamais trop se défendre efficacement. Les jump scare, avec des créatures qui vont nous tomber dessus par surprise, et parfois déclencher des animations en nous attaquant. Certains monstres sont absolument effrayants et sont devenus iconiques. Tous ces éléments font qu’on va se sentir mal et souvent ressentir une forte thalassophobie, jusqu’à maîtriser parfaitement ce monde, savoir quelles zones sont dangereuses et comment contrer les attaques de nos prédateurs.

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Dur de décrire le soulagement ressenti quand on est à l’abri de ces saloperies.

Revenons sur le craft. Les options de construction sont très nombreuses et répondent à tous nos besoins. C’est déjà par ce biais que l’on va pouvoir boire et manger. Ensuite, il existe beaucoup d’items à construire et embarquer lors de nos explorations, pour les rendre plus faciles : lampe torche, couteau, fusil à stase… On pourra aussi fabriquer plusieurs véhicules, essentiels pour les explorations lointaines et profondes, qui possèdent eux-mêmes leurs propres améliorations à crafter, pour augmenter la profondeur qu’ils peuvent atteindre ou pour les aider à se défendre. Mais l’élément principal du crafting de Subnautica reste la construction de notre base. C’est super complet et kiffant à faire. Il existe de nombreux types de pièces, à raccorder par différents types de couloirs. On peut penser sa base sur plusieurs étages, et créer une espèce de village, comprenant des lieux de stockage, des bassins pour stocker et améliorer nos véhicules, des aquariums pour faire éclore des œufs de bestioles, une salle de scaner pour mieux repérer les environs, ou encore des trucs complètements optionnels, comme des lits ou des machines à café pour se faire une chambre ou une cuisine. Il faudra alimenter le tout avec de l’électricité et, là aussi, on aura le choix entre plusieurs solutions. On notera que pour découvrir de nouvelles options de craft, il faut avoir scanné les débris d’objets correspondant, que l’on trouve au fond de l’eau et dans les épaves. Encore une fois, l’exploration et le craft se rejoignent.

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On trouvera souvent les débris d’items vers les épaves.

Pour faire un point rapide sur l’esthétique, le jeu est très beau et son univers fabuleux va vous mettre de grandes claques. Concrètement, la moindre de vos photos pourrait se transformer en fond d’écran Windows. Les biomes sont hyper bien travaillés, et c’est un régal de découvrir les gros champignons roses fluo de la caverne des champi-gelées, les sphères bleues et brillantes de la forêt de pompon, ou la flore florissante de la forêt d’algues. L’OST est très bonne, avec de nombreuses touches de musiques électroniques, et appuie les moments de stress, de tension ou de plénitude. Enfin, le sound design est parfait et donne une crédibilité forte à cette planète océanique. Pour parler du scénario, l’histoire qui se met en place est assez intéressante, mais c’est surtout la manière de la dévoiler qui est bien pensée. Les éléments de développement sont amenés petit à petit, et demande une vraie curiosité de la part du joueur. Le puzzle se forme à la toute fin de l’aventure, et l’épilogue est très correct.

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Carte postale : Lever de soleil sur entrée de base, avec bestiole qui saute.

Pour finir sur du négatif, je trouve que Subnautica nous laisse TROP dans le flou. Je comprends que ce soit un point important pour un jeu autant basé sur l’exploration, mais faut pas abuser. Certaines mécaniques de craft sont très obscures, et j’ai dû regarder sur Internet pour comprendre comment fabriquer ma base correctement. Par ailleurs, trouver certains débris de crafts essentiels à scanner revient à chercher des bouts de métal au fond d’un océan immense. Pareil, sans Internet, j’aurais laissé tomber. Je dois aussi parler du Cyclops, gros sous-marin que l’on nous incite à construire. On va se casser la tête pour le crafter, et se rendre compte que l’engin est affreux à piloter, et ne sert quasiment à rien. J’ai pas compris l’intérêt. On peut aussi signaler quelques problèmes de collision et quelques petits bugs. C’est pas grand-chose, mais c’est dommage.

Can you geek it ?

Yes you can !

Subnautica est donc un jeu d’aventure exceptionnel, qui nous plonge dans un océan colossal, crédible, merveilleux et effrayant. Notre liberté d’action est immense et aucun joueur ne vivra la même expérience. L’exploration de ce monde inconnu vous tiendra en haleine pendant des dizaines d’heures, le crafting titillera votre créativité, en plus de servir de colonne vertébrale au jeu, et le scénario est intéressant sans être révolutionnaire. Le jeu a tendance à trop peu nous accompagner, au point de parfois nous laisser en galère, mais c’est un moindre mal pour la découverte d’une telle pépite.

Le par JuanPatatos

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