Pour commencer
Deux ans après la sortie du magistral Outer Wilds, les développeurs de Mobius Digital ont décidé de prolonger l’aventure avec Echoes of the Eyes, le premier et le seul DLC du jeu. Replongeons-nous dans cet univers plus que jamais merveilleux et inquiétant.
Pour se mettre en condition
On écoute quoi ?
IAM – L’empire du côté obscur. Ça me fait penser au vaisseau qu’on investit.
On boit quoi ?
Un scotch sec, pour se donner un peu de courage.
On mange quoi ?
De la chouette, du cerf, ou quoi que soient ces saloperies de poursuivants.
Alors, ça dit quoi ?
Echoes of the Eye s’incorpore totalement dans l’univers et dans le cadre narratif de Outer Wilds. Vous commencez votre partie de façon parfaitement normale, en ouvrant les yeux sur votre planète. Seul changement, on vous indique qu’une nouvelle exposition vient d’ouvrir à l’observatoire. A partir de là, on vous fait suivre un petit jeu de piste astucieux, mais pas trop complexe, pour vous faire trouver le nouveau lieu dans lequel l’intégralité de cette aventure va se dérouler. Je trouve que ce tout début de DLC est amené de manière très naturelle, subtile, et confirme le talent immense des développeurs.

Echoes of the Eye reprend les concepts du jeu de base, à l’échelle d’un lieu unique et plus du système solaire entier : exploration libre d’un espace avec beaucoup d’éléments cachés, connaissances à emmagasiner pour avancer dans l’aventure, tableau de bord pour relier les indices, événements qui se déclenchent à un certain moment dans la boucle et qui change la structure du level-design… On se retrouve sur les traces d’un nouveau peuple alien, qui utilise beaucoup la lumière pour faire fonctionner ses technologies. Ils usent notamment de diapositives pour enregistrer leurs savoirs et leurs souvenirs. Les trouver sera essentiel pour comprendre comment avancer, découvrir des passages secrets, des codes à rentrer pour ouvrir des accès, utiliser les nouveaux objets correctement, etc. Je trouve que la progression est plus cadrée que dans le jeu de base (forcément, puisqu’on évolue qu’à l’échelle d’une grosse « planète ») et qu’il est plus facile, mais moins palpitant, d’avancer dans l’aventure. Seule une ou deux énigmes sont un peu tirées par les cheveux et m’ont poussé à regarder les soluces. La toute fin est un peu plus compliquée, et il vous faudra faire la synthèse de toutes les connaissances acquises pour résoudre la dernière énigme.

Echoes of the Eye sort parfois du registre du jeu de base, certainement parce qu’il était difficile de proposer 10/15h de jeu uniquement basé sur l’exploration dans une map aussi restreinte. Ainsi, ce DLC possède des passages dans une sorte de monde parallèle, avec des mécaniques inventives liées à la lumière. Ces moments comportent des phases d’infiltration clairement flippantes, qui se jouent dans des environnements très sombres avec un système de lanterne que l’on peut fermer pour se cacher dans le noir, ou concentrer pour mieux voir, quitte à se faire repérer. Echoes of the Eye a la réputation de faire peur, et je confirme cette idée. Il n’y a rien de gore ou de purement horrifique, mais l’apparence de vos poursuivants, leurs attitudes, le jeu de cache-cache dans le noir, l’atmosphère pesante rendent ces phases assez éprouvantes. Je pense qu’elles sont globalement réussies, même si elles dépendent plus de votre compréhension de l’IA que de vrais skills d’infiltration.

Comme dans le jeu de base, le scénario est qualitatif, un minimum complexe, et le fait de le découvrir petit à petit et par bribes alimente un mystère intense. La découverte du nouveau lieu donne d’ailleurs des frissons tant on a l’impression de trouver quelque chose d’immense et de terrifiant, caché juste sous notre nez depuis le départ. Le nouveau peuple est très intéressant, rendu crédible par une narration environnementale travaillée et par le fait que leurs agissements sont toujours cohérents avec leur personnalité, même quand ils commettent de grosses erreurs. C’est un plaisir de découvrir leur civilisation et leur destin tragique. Je trouve juste que la découverte finale, celle qui clôt le DLC et qu’on nous tease depuis tôt dans l’aventure, est très décevante et n’apporte pas grand-chose au tableau global.

Concernant l’esthétique, on est sur le même soin apporté au jeu de base. Les nouveaux environnements sont très beaux, et la topographie de notre nouveau terrain de jeu est bluffante d’inventivité. Les musiques, le sound design et, plus globalement, l’atmosphère du DLC sont plus sombres que dans l’aventure de base. Ces éléments mettent très bien en avant les moments de stress, et aussi la mélancolie de ce peuple alien en perdition. Certains passages prennent vraiment aux tripes.
Can you geek it ?
Yes you can !
Pour conclure, Echoes of the Eye est un très bon DLC. Le choix de tout faire se dérouler sur une même « planète » abîme le côté exploration et l’aspect « enquête à grande échelle » qu’il y avait dans le jeu de base, et la progression est ici plus cadrée. Pourtant, ces points restent assez bien travaillés pour être satisfaisants, et ils sont appuyés par des phases d’infiltration glaçantes, un scénario emballant et un travail sur les environnements et les ambiances marquant. A faire sans hésiter si vous avez aimé Outer Wilds.
Le par JuanPatatos