Cuphead

Ça cartonne

Pour commencer

Comme beaucoup d’entre nous, j’ai grandi avec Ça Cartoon, émission que je ne ratais jamais les dimanches soir. Et au milieu des dessins animés plus récents (même s’ils datent en fait de la fin des années 40) comme Bip bip et Coyote ou Titi et Grosminet, ils passaient régulièrement des vieilleries aux dessins vintages, aux scénarios simplistes, à la bande-son jazz et à l’univers déluré. Je les appréciais moins que les autres, mais je me souviens de les avoir regardé avec une curiosité hypnotique. C’est avec les mêmes yeux que j’ai découvert Cuphead.

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Pour se mettre en condition

On écoute quoi ?

Parov Stelar – Booty Swing. De l’ancien remis au goût du jour.

On boit quoi ?

Une Fée Verte, ça arrache, c’est joli et c’est sucré.

On mange quoi ?

Un paquet de Têtes Brûlées, ça arrache et ça pétille.

Alors, ça dit quoi ?

J’ai rarement été plongé aussi profondément dans l’atmosphère d’un jeu. On est transporté dans un cartoon des années 30 de l’écran-titre aux crédits de fin. Les personnages sont complètement loufoques. Leurs expressions ultras exagérées et leurs regards déments aident à leur donner une vraie consistance. Leurs animations sont toutes aussi déjantées et inventives les unes que les autres. Tout est personnifié, les animaux, les bateaux, les châteaux, les objets les plus communs. Les graphismes sont sublimes (dessinés à la main), des personnages aux arrière-plans, en passant par la carte principale, qui devient particulièrement agréable à parcourir. Les univers, bien qu’assez classiques, sont variés et bien imaginés. L’attention est portée sur les moindres détails, le sound-design est génial et il m’arrive d’écouter cette superbe OST Jazz dans ma vie quotidienne tant elle est qualitative. Bref, esthétiquement, ce jeu est un régal.

Cuphead
Je l’ai dit : tout est personnifié, comme dans vos vieux cartoons.

Malgré cette grosse influence années 30, le gameplay prend son inspiration ailleurs. C’est un pur Shoot’em up/plateformer 2D des 90’s, avec des combats nerveux, boostés par l’OST frénétique, qui mettront vos réflexes à rude épreuve. Les commandes sont simples : tirer, sauter, se baisser, dash et attaque spéciale. Plusieurs duels en avion viendront diversifier un peu le gameplay. Hormis quelques phases de jeu (très réussies) mélangeant shoot et plateforme, où l’on doit traverser un niveau jonché d’ennemis, Cuphead est une succession de combats de boss. Les patterns d’attaque, très variés, sont annoncés clairement par les animations de vos adversaires et par un sound design explicite. Les combats se passent en plusieurs phases, le boss évoluant à mesure qu’il perd de la vie. Chaque nouvelle phase est comme un nouveau combat : nouvelle apparence du boss, nouvelles animations, nouveaux patterns. Il faudra apprendre toute cette chorégraphie par cœur pour espérer sortir vivant de ces confrontations.

Cuphead
Arrière-plans, boss, animations : les graphismes sont magnifiques.

Car oui, Cuphead est DUR, extrêmement dur. C’est même devenu l’un de ses arguments de vente. Vous allez mourir des dizaines de fois sur chaque boss (hormis le premier) avant d’en venir à bout. Il faut le temps de reconnaître les patterns, de les comprendre, de savoir les éviter parfaitement (étape très longue), de cerner vos fenêtres de tir, et tout recommencer quand votre ennemi évolue. Chaque passage à une nouvelle phase du boss est une petite victoire. Et c’est ce qui rend Cuphead addictif. Malgré la difficulté, on ne ressent pas de frustration. Chaque échec est un apprentissage qui mènera à la victoire. On maîtrise de mieux en mieux la première phase, on meurt à la troisième et plus à la deuxième… Puis on finit par vaincre. C’est vraiment gratifiant.

Cuphead
Certains boss sont durs. La plupart sont TRÈS durs.

Pour pimenter encore les combats, la mécanique des parades, geste d’adresse consistant à rebondir sur certains projectiles, chargera plus rapidement votre jauge d’attaque spéciale et vous donnera une impression de skill rare. On peut acheter différents types d’armes et de bonus que l’on peut équiper pour s’adapter aux boss ou simplement diversifier son approche des fights. Un système de rang nous pousse à nous surpasser, à retourner affronter les boss pour les maîtriser parfaitement. Et pour les plus accrocs au challenge, il existe un mode difficile après avoir fini le jeu en normal. Je ne suis habituellement pas un acharné du jeu vidéo, mais j’ai kiffé me replonger dans Cuphead pour tenter d’obtenir le meilleur rang contre ces boss en mode bourrins.

Can you geek it ?

Yes you can !

En bref, Cuphead est un parfait mix entre challenge, gameplay soigné et atmosphère éclaboussante. Il ne faut pas se laisser abattre par sa difficulté précoce. C’est le prix à payer pour découvrir l’un des meilleurs jeux indé de ces dernières années.

Le par JuanPatatos

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