Undermine

Tu vois, le gaming se divise en deux catégories. Toi, tu creuses.

Pour commencer

Ce test risque d’être une énigme. Je vais probablement trouver un bon paquet de défauts à Undermine, parce qu’il le mérite. Mais si vous checkez mon compte Steam, vous pourrez voir que j’ai environ 60 heures dessus. Comment l’expliquer ? On va essayer de trouver ensemble.

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Pour se mettre en condition

On écoute quoi ?

Edward Maya feat Vika Jigulina – Stereo Love. Un son naze que j’assumais pas ado, mais que je ne pouvais pas m’empêcher d’écouter.

On boit quoi ?

Une Despe. Je sais ce que les gens en pensent, mais j’en bois quand même.

On mange quoi ?

Des surimis ou des nuggets de fast food. C’est objectivement pas ouf, mais les gens en bouffent tout le temps.

Alors, ça dit quoi ?

Undermine est un Action Roguelite en vue isométrique. On incarne un mineur (ou une mineuse d’ailleurs) qu’un archimage envoie dans les profondeurs d’une mine d’or pour enquêter sur des secousses inquiétantes. On récupère cette quête après 10 secondes de jeu, au bout d’un dialogue expéditif, et il n’y a aucun effort de mise en scène. Le lore évoluera un peu au fil de la partie, ne volera jamais très haut, et tombera même bien bas avec une tentative de twist cramée à 15 kilomètres. Le début d’une longue liste d’exemples du manque d’imagination des développeurs. Seul point positif du scénario, l’utilisation de paysans randoms comme protagonistes permet de justifier leur mort en fin de run et leur remplacement par un nouveau mineur, sans que personne ne s’en indigne. Le jeu fera même régulièrement des blagues sur le sujet.

Undermine
Cette intro est d’une banalité à pleurer.

Nous sommes donc envoyés dans une mine et devrons nous enfoncer toujours plus profondément pour terminer le jeu. Undermine est composé de 5 donjons qui s’enchaînent, comprenant chacun 4 étages d’une dizaine de salles. Un boss se trouve à la fin de chaque donjon et donne l’accès au suivant s’il est vaincu. La génération procédurale crée un ensemble de pièces avec différentes structures, que l’on découvre à mesure de notre exploration. La plupart des salles sont peuplées d’ennemis, mais on trouve aussi des boutiques, des pièces piégées, des salles avec du stuff, des coffres et des secrets un peu partout. On peut emprunter la sortie dès qu’on tombe dessus, au risque de louper des choses intéressantes si l’on ne fouille pas chaque étage en entier. Des clefs permettront d’ouvrir certaines salles et coffres, tandis que des bombes serviront à dégager des pièces et passages secrets. Il y a une impression emballante d’avoir plein de choses à découvrir. Il est également agréable de devoir réfléchir à l’utilisation de ces clefs et bombes puisque qu’on n’en aura certainement pas assez pour tout ouvrir. Bémol : le loot de ces consommables est mal équilibré. Passer une run sans clefs, c’est louper tout le stuff et ne pas aller loin dans la run. Passer une run sans bombes, c’est louper tous les secrets qui permettent de faire progresser la partie. Sans parler des parties passées à courir après les heals. Frustrant.

Undermine
Un beau ténia.

Le gameplay d’Undermine est assez simpliste : se déplacer, taper face à soi avec sa pioche ou la balancer comme un boomerang, poser des bombes. Dans ce type de jeux, les esquives se font habituellement en jouant sur l’anticipation et la vitesse du personnage, ou avec un système de roulade. Undermine apporte une particularité, puisque que l’on peut sauter. Et c’est un grand non. La structure du jeu n’est juste pas pensée pour ça, on n’est pas sur de la plateforme. La vue isométrique ne permet pas de voir clairement où l’on va atterrir quand on saute, surtout dans les moments de tension. Selon l’agencement des salles ou les paterns des ennemis, le saut pourra être relativement inutile, ou à l’inverse complètement craqué, annihilant la difficulté. Certains pièges et patterns ne s’esquivent qu’en sautant, mais on dirait une manière de justifier ce choix étrange. En plus, puisque le saut est la seule vraie mécanique d’esquive, notre personnage n’est pas spécialement rapide. Les mouvements sont un peu lourds, et Undermine manque clairement de dynamisme.

Undermine
Le saut ne vous sera pas très utile dans des pièces étroites avec des ennemis qui tapent en AoE.

Les combats en souffrent, d’autant que l’absence de variation des attaques et de choix d’armes les rendent déjà fades. En gros, on s’approche, on tape, on recule pour esquiver, et on saute partout comme un débile quand les ennemis sont trop nombreux. Le jeu est long et dur, mais pas grâce à son gameplay, juste parce que c’est un Roguelite. Votre personnage sera longtemps trop faible pour pouvoir finir le jeu, et il faudra farmer les améliorations pour voir le bout. Le bestiaire n’est pas mauvais, mais trop limité et les paterns sont trop classiques. Les combats de boss n’améliorent rien, et la plupart se résument à taper sur un sac à PV avec des paterns inintéressants. Une idée plaisante quand même : les portes se ferment derrière nous quand on rentre dans une salle avec des ennemis, et on ne peut pas fuir les combats. Ça ajoute de la tension et rend l’exploration risquée quand on a peu de vie.

Undermine
L’IA, c’est pas toujours ça. Mais au moins on rigole.

Parlons maintenant du build. On récupère du stuff à mesure de notre run, dans des salles spécifiques, en battant des boss, en achetant dans les boutiques. Ce sont en fait des items qui s’accumulent et nous donnent des stats et capacités supplémentaires (pas de choix d’armes ou d’armures ici). Encore une fois, c’est assez décevant. Il n’y a pas de réel choix à faire, on prend un peu ce que l’on nous donne. Ça manque de complémentarité entre les objets, il n’y a aucune réflexion à avoir pour se constituer un build efficace. Les objets sont vraiment inégaux en termes de qualité, mais n’ont pas d’indice de rareté ou quelque chose qui permette d’équilibrer le loot. On sent qu’il n’y a pas eu de réflexion autour du build et c’est dommage, parce que les objets en eux-mêmes sont nombreux et bien pensés. On pourra aussi trouver des potions, donnant un bonus temporaire et ajoutant une corde à notre arc. Même souci : si leurs effets sont utiles et bien pensés, on aurait aimé des possibilités de synergies intéressantes avec le stuff. Autre mécanique, plus intrigante et réussie : un petit familier vous suit tout au long de la run, gagne en expérience et acquiert de nouvelles compétences. Selon celui que l’on choisit, notre compagnon fera des dégâts, amassera de l’or ou nous aidera à trouver des secrets. Ce choix a donc un vrai impact sur la run et instaure une petite spécialisation.

Undermine
Les reliques correspondent au stuff. C’est plus une collection qu’un build réfléchi.

Comme vu plus haut, les runs d’Undermine regorgent de secrets à découvrir. De nombreux éléments permettent de faire avancer notre partie, run après run, puisque Undermine est un Roguelite. Des PNJ sont à dénicher (notamment dans les salles secrètes) et viendront s’installer dans le Hub pour vous proposer de nouvelles améliorations. De l’or, que l’on récupère un peu partout, permet d’augmenter durablement nos stats chez ces mêmes PNJ : plus de PV, de dégâts, emplacements de potions plus importants, plus grande efficacité des soins… Des mécaniques existent pour nous empêcher d’accumuler de l’or trop facilement : pourcentage de notre butin qui disparaît à notre mort, petites bêtes qui viennent piquer les pépites d’or au sol. Des dizaines de schémas d’objets, de potions, de familiers sont à récupérer pour augmenter la réserve de loot utilisable. De plus, des magasins spéciaux, des jeux de hasard, ou encore des moyens de choper du gros loot contre des malus viendront pimenter les runs. C’est vraiment une réussite d’Undermine. On a toujours le sentiment d’avoir quelque chose de nouveau à découvrir. Il y a donc un côté excitant à relancer une run.

Undermine
Les schémas sont un bon moyen pour donner envie de relancer une run.

Enfin, le jeu est plutôt réussi niveau esthétisme. Les graphismes sont jolis, le pixel art est très fin, les couleurs sont vives, les effets de lumière convaincants. Le sound design est efficace et utile à la compréhension du jeu. Pour le négatif, l’OST est proprement affreuse. Et je trouve que les donjons et la plupart des monstres manquent de personnalité. C’est trop lisse.

Can you geek it ?

Yes, no, maybe, I don't know ...

Tout ça pour dire que je ne recommande pas spécialement Undermine. Ce n’est vraiment pas un grand jeu, il manque trop de prises de risques et d’ingéniosité. C’est trop neutre, trop plat. Pour autant, ce n’est pas un mauvais jeu non plus, et j’ai passé de bons moments dessus à farmer mes améliorations et essayer de découvrir tous les secrets du jeu. Voilà, je dirais que ça peut plaire aux fans du genre en manque de nouveaux jeux.

Le par JuanPatatos

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