Wizard of Legend

Le cinquième élément

Pour commencer

J’ai fait ce jeu avec un pote alors que nous étions à la recherche d’un Roguelike pour succéder à Enter the Gungeon, qui avait royalement occupé nos soirées pendant des semaines. Si nous n’avons malheureusement pas retrouvé le même plaisir, nous avons passé un certain temps dessus. À noter donc que cette critique n’aborde que le mode multi, je n’ai jamais joué en solo.

Info : Ce jeu est dans la catégorie "à faire avec tes potes", pour en savoir plus, cliquez-ici !
Action Dungeon Crawler Indé JuanPatatos Linux Mac PC PS4 PS5 Rogue-like Switch Xbox One Xbox SeriesTagged

Pour se mettre en condition

On écoute quoi ?

Charlie et Lulu – Le feu ça brûle, pour réviser vos éléments.

On boit quoi ?

Une potion de soin. Vous allez tellement courir après. Comment ça, ça n’existe pas pour de vrai ? Thé détox alors.

On mange quoi ?

Les Épreuves du Chaos sont une sorte de festival. Pita aux falafels du coup.

Alors, ça dit quoi ?

Wizard of Legend est un Action Roguelike mettant en scène des magiciens élémentaires. On incarne un jeune mage, dans un univers médiéval-fantastique, qui participe aux Épreuves du Chaos. Cet événement consiste à parcourir des donjons et à se frotter aux membres du Conseil Magique, composé des maîtres de chaque élément (feu, eau, air, terre, électricité), dans le but de tester ses habilités. On ne se penchera pas plus sur le scénario, qui n’a rien de fou. Mais mention au tutoriel qui est juste génial. L’idée de nous plonger dans la visite d’un musée de l’époque actuelle, accueillant une exposition sur les événements du jeu, est super maline et permet d’aborder le lore et les mécaniques de jeu de manière originale et naturelle.

Wizard Of Legend
J’en fais peut-être trop, mais j’ai adoré ce tutoriel.

Une run de Wizard of Legend est composée de trois séquences, comprenant chacune deux étages d’un donjon + un combat de boss. Le boss final nous attend au bout de ces épreuves. Le gameplay est archi dynamique, notamment grâce au dash. Les combats se jouent surtout sur le positionnement et, en général, il faudra attendre qu’un ennemi ait terminé son combo avant de lui taper dessus. On se bat avec 4 types de sorts, activables par les 4 boutons principaux de la manette. C’est assez lisible et les mouvements de notre personnage sont archi fluides. Une jauge se remplit à mesure que l’on cogne nos adversaires, et permet de lâcher un sort amélioré une fois pleine. Le jeu récompense donc l’agressivité. Dans ce sens, on notera également le compteur qui vous informera sur le nombre de coups que vous avez distribué à chaque fin de combo.

Wizard of Legend
Les combats sont nerveux, et sublimés par les effets visuels des sorts.

Le pool d’ennemis est intéressant, avec des guerriers qui viendront vous chercher au corps-à-corps, des archers qui vous harcèleront, des rogues qui se glisseront dans votre dos… Les mini-boss, à vaincre pour finir un étage, sont des versions plus grosses et dangereuses des mobs de base, et vérifieront que vous avez bien intégré la manière de les combattre. Le jeu est vraiment dur, on prend des hits très souvent et on récupère très peu de soins. On est donc tout le temps sous pression, et chaque salle est un challenge. Le seul marchand qui vend une potion de soin par étage devient un objectif majeur à atteindre. Les ennemis montent en puissance à mesure que l’on avance dans la run. Les boss aussi, et les fights contre eux sont géniaux, donnant la sensation brute de deux puissances qui s’affrontent.

Wizard of Legend
Les combats de boss sont une vraie réussite.

Un gros problème du multi : les combats sont trop bordéliques. Entre les effets d’attaques des deux persos et ceux des nombreux ennemis, on ne voit plus rien. Dans un jeu où le positionnement compte autant et où les arènes sont souvent étroites, c’est pas fou. De plus, les frames d’invincibilité sont quasi absentes du jeu. On peut donc facilement se faire enchaîner dans un coin de la pièce sans même comprendre qu’on y est. Pour pinailler, les sorts que l’on peut ajouter aux 4 premiers (j’y reviendrai) se foutent sur les petites gâchettes, et j’ai trouvé que c’était galère à appréhender manette en main.

Wizard of Legend
On a vite fait de ne plus rien comprendre à ce qu’il se passe sur l’écran.

Comme dans tout Roguelike, vous devrez concevoir un build, avec des éléments équipés avant et pendant les donjons. Vous choisirez donc 4 sorts avant de partir guerroyer (1 par catégorie), parmi un choix qui s’agrandira à mesure de vos runs. Ces sorts sont repartis parmi les 5 éléments cités plus haut, plus le chaos, élément plus puissant mais rare, que l’on débloque au compte-goutte en finissant des runs. Chaque élément à ses forces et ses faiblesses, ainsi que des petites spécialités (les attaques électriques auront tendance à stun, les attaques de terre à empoisonner…). Ces sorts ont généralement des vocations purement offensives ou défensives, et l’on pourra donc modeler sa propre approche du jeu.

Wizard of Legend
Le nombre de sorts est impressionnant. Malheureusement, beaucoup ne sont pas vraiment viables.

On équipera également une cape, qui nous apportera des stats (PV, vitesse réduc cooldown…), et un item qui nous donnera un bonus (ex : se heal quand on fait un coup critique, augmenter les chances de critique après une attaque de base…). On ajoutera à cela les items et sorts supplémentaires que l’on achète aux marchands trouvés dans les donjons, grâce à l’argent récupéré sur les ennemis. Mention aux objets maudits qui offrent un gros bonus contre un gros malus. Avec tous ces éléments, on peut réellement se construire un build sur-mesure, et il existe un gros paquet d’idées à mettre en œuvre. C’est vraiment réussi, et le nombre de vidéos Youtube à ce sujet en est la preuve. Petit bémol : la difficulté du jeu met à mal de nombreux builds. Beaucoup de bonnes idées sur le papier ne marchent pas vraiment en jeu, et c’est un peu frustrant.

Wizard of Legend
Les objets maudits, le sel de vos builds.

Parlons des donjons. Chaque séquence de deux étages représente un élément, avec son boss à la fin. Malgré les efforts pour les différencier et leur donner une âme, ces donjons restent assez fades. Typiquement, l’OST reste la même, à quelques passages près, que l’on soit dans un château flottant ou dans une fournaise. Le design des mobs est également assez pauvre et aucun d’eux n’est marquant, hormis les boss qui sont très classes. La conception des donjons est assez labyrinthique, avec des couloirs et des salles qui servent d’arènes, et les lieux ne se dévoilent qu’à mesure que l’on avance. Ça fonctionne bien, dans le sens où l’on est toujours dans l’urgence. On se retrouve donc à chercher désespérément la sortie ou le marchand, en espérant à chaque carrefour que l’on prend la bonne direction. Les niveaux sont générés aléatoirement, mais on reconnaît les types de structure au bout d’un moment. On apprécie les TP qui amènent des marchands à la salle de fin et évitent les allers-retours, ainsi que la vitesse améliorée des personnages quand ils se déplacent dans des couloirs connus. On aime moins les gouffres posés sur le chemin qui n’apportent rien, hormis la frustration d’y perdre de la vie parce que le dash est mal foutu. La construction aléatoire des niveaux est assez hasardeuse (nombreux culs-de-sac). Et enfin, pour un Roguelike, j’aurais aimé trouver plus de mystères et d’objets cachés dans les donjons, même si de rares personnages inhabituels remplacent parfois l’un des trois marchands, et apporte un peu de renouveau.

Wizard of Legend
Malgré des efforts de diversité, l’atmosphère des donjons est morne.

Enfin, le jeu est réussi esthétiquement parlant. Les graphismes sont très beaux, le pixel art très fin et soigné. Le feed back des attaques est complètement jouissif, avec un sound design marquant. L’OST, quant à elle, n’est pas mauvaise en soi, mais je n’ai pas accroché à l’atmosphère qu’elle dégage.

Can you geek it ?

Yes you can !

Wizard of Legend est donc un bon Roguelike qui maîtrise bien la notion de build et pousse à la réflexion autour de son gameplay. Les combats super dynamiques sont vraiment emballants, et on apprécie d’être constamment en galère et de progresser à la sueur de son front. Malheureusement, l’ambiance est beaucoup trop fade, le jeu manque de profondeur pour varier les runs et les fights sont trop bordéliques. Je pense que c’est plus jouable en solo. Je recommande quand même.

Le par JuanPatatos

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