Crypt of the NecroDancer

Disko disko partizani !

Pour commencer

Si l’originalité devait se résumer en un jeu, ça pourrait être celui-ci. La première fois que j’ai vu un pote y jouer, je me suis sérieusement demandé ce qu’il foutait. Puis, entraîné par le rythme diabolique, je me suis laissé tenter. C’est l’un des seuls jeux que je relance encore régulièrement, deux ans après l’avoir acheté.

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Pour se mettre en condition

On écoute quoi ?

Moloko – Sing it back, le meilleur son club de tous les temps (c’est une private jock, déso).

On boit quoi ?

Une Vodka Redbull, pour garder le rythme.

On mange quoi ?

Un bon kebab de 5 h du mat. Évitez la sauce samouraï de bon matin.

Alors, ça dit quoi ?

Crypt est un Roguelike/Dungeon Crawler au tour par tour issu d’un univers médiéval-fantastique. On descend des donjons étage par étage, parcourant cavernes et forêts, affrontant ennemis et boss, récupérant et achetant du stuff… Comme d’hab quoi, j’ai l’impression que toutes mes reviews commencent de la même façon. L’idée géniale, spoilée par ce titre astucieux, c’est que tout le jeu est basé autour de la musique. Vos ennemis se dandinent et se meuvent au rythme d’un son, symbolisé par un cœur en bas de l’écran, et vous devrez en faire de même. Vos déplacements se feront verticalement ou horizontalement, le sol formant une sorte de damier. Appuyez trop tôt ou trop tard, et vous perdrez un tour. Les commandes sont simplistes : les flèches directionnelles pour vous déplacer et quelques boutons pour lancer vos actifs. Vous commencez votre run avec une dague à la portée minable et une pelle pour creuser des galeries à travers le niveau.

Crypt of the NecroDancer
On peut se balader dans le lobby. Oui, ça suffit à mon bonheur.

L’objectif à chaque étage est de battre un mini-boss et de trouver la sortie. Pour atteindre le boss final, vous devrez terminer 4 donjons (5 avec le DLC) de 3 étages chacun, avec un boss à battre entre chaque donjon. Comme tout Roguelike qui se respecte, Crypt contient de nombreux éléments qui peuvent altérer une run. Pour commencer, une grosse variété de loot. Différents types d’armes (essentielles pour la portée), d’armures, de torches (pour voir plus loin et anticiper vos actions), de pelles, des bottes, d’anneaux, d’amulettes, de heals, de sorts offensifs ou défensifs… Chaque catégorie a clairement ses pépites (arc, bottes de lévitation) et ses bouses (fouet, bottes de saut). À mon sens, ça déstabilise un peu l’équilibrage, puisque l’aléatoire ne différencie pas les items selon leur force (à ma connaissance du moins). On regrettera aussi le manque de réels combos entre les objets. Un marchand est présent à chaque étage, nous proposant du stuff contre les golds que l’on trouve principalement en tuant les ennemis. Des autels offrent un bonus attrayant contre un malus vicieux. Des bombes permettent de casser caisses, tonneaux et roches, de découvrir un heal salvateur ou une pièce secrète qui illuminera potentiellement votre run. Enfin, la mécanique de la pelle, utilisée astucieusement, vous servira à découvrir des stuffs cachés, mais aussi à contourner des pans entiers de la carte selon sa configuration.

Crypt of the NecroDancer
« Tout l’monde s’éclate, à la… »

Si le concept du jeu et relativement simple, Crypt a de quoi vous occuper pendant des dizaines d’heures. Premièrement, le jeu est super dur. C’est difficile à expliquer à quelqu’un qui n’y a jamais joué, mais gérer vos déplacements, les pièges, les dizaines d’ennemis aux paterns différents, le tout en rythme, crée une surcharge cognitive à vous faire péter quelques vaisseaux sanguins. On va donc mettre un certain temps à terminer une run avec le perso de base. Il existe une dizaine de héros ayant chacun leur gameplay particulier. Quelques-uns sont jouables pour le commun des mortels, d’autres sont d’une difficulté absurde : le héros qui meurt quand il prend des golds, celle pour qui le tempo est doublé en vitesse, celle qui meurt si vous loupez un seul déplacement en rythme, et celui qui cumule ces trois tares, sans droit à l’erreur. Il faut être une sorte de demi-dieu pour finir ce jeu à 100 %. À noter que, même avec les perso faciles, le jeu valorise un gameplay sans fautes : multiplicateur de gold qui retombe à zéro quand vous loupez le tempo, objets en verre, très forts, mais qui se brisent au moindre dégât… Plusieurs modes sont également disponibles, la plupart pour augmenter encore la difficulté du challenge. Mention au Daily Challenge, qui vous propose chaque jour de confronter votre score à celui des joueurs du monde entier. On notera que les développeurs ont fait un effort pour rendre le jeu accessible, avec des modes plus faciles et un perso qui se joue carrément comme dans un Roguelike habituel, faisant fi de la musique et du tempo.

Crypt of the NecroDancer
Surcharge cognitive en approche.

D’un point de vue esthétique, Crypt est une réussite. Les graphismes pixelisés sont assez fins, les couleurs sont vives et agréables. Un effort a été fait sur la diversité et le design de vos ennemis dansants, qui donneront vraiment une âme à des donjons un peu fades. Le sound design old school colle parfaitement à l’ambiance 8 bits du jeu, mais par-dessus tout, l’OST est géniale. Les sonorités électro, rock, voire jazzy s’enchaînent, sur des rythmes divers et souvent très dynamiques, aux airs parfois épiques, qui gardent le joueur focus sur sa chorégraphie. Et comment ne pas fondre devant le marchand et sa tronche de Pavarotti, qui reprend chaque morceau des donjons avec une voix de ténor. C’est tellement iconique qu’ils en ont fait une peluche.

Can you geek it ?

Yes you can !

En bref, Crypt est un jeu à part, qui reprend une vieille recette pour en faire quelque chose d’unique. Il y a quelques défauts dans la formule et la difficulté est clairement trop élevée, même pour finir l’histoire de base. Mais il y a un plaisir instinctif à lancer une run, parcourir ces donjons en musique et se confronter à ce challenge. La réussite est d’autant plus gratifiante. Comme un mec qui tue un battle d’une figure incroyable.

Le par JuanPatatos

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