INSIDE

Les Droits de l’homme en PLS

Pour commencer

Second jeu de Playdead, les créateurs de LIMBO, INSIDE reste clairement dans la lignée de son prédécesseur. Et c’est toujours aussi cool. Je vais faire énormément de parallèle à LIMBO pendant ce test, désolé pour ceux qui ne l’ont pas fait. En même temps, c’est de votre faute, vous n’aviez qu’à y jouer comme tout le monde.

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Pour se mettre en condition

On écoute quoi ?

Metallica – The Unforgiven. Je trouve que les paroles collent bien.

On boit quoi ?

De l’Ayahuasca, histoire d’être dans le mood pour les bizarreries que vous allez voir.

On mange quoi ?

Une carpe au four. Les poissons sont vos amis.

Alors, ça dit quoi ?

INSIDE est donc un puzzle plateformer en 2D avec, cette fois, une profondeur dans les décors. On retrouve un style graphique assez sobre et un gameplay minimaliste. Les commandes sont simplistes : se déplacer, pousser, tirer, sauter. Comme dans LIMBO, on enchaînera des tableaux qui se suivent sans temps de chargement. Si la plupart sont très courts, d’autres utilisent la verticalité pour gagner en complexité. Encore une fois, des objets optionnels sont à trouver pour pousser à l’exploration. Le game design est parfait et, sans aucune interface, on comprend naturellement où l’on doit aller et ce que l’on doit faire.

Inside
On se calme en bas !

Les énigmes sont bien pensées, à une ou deux exceptions près. Ce sont souvent de simples problèmes de logique que l’on résout avec les objets que l’on a sous la main, avec les lois de la physique ou en saisissant le bon timing pour agir. Plusieurs séquences et mécaniques variées permettront à l’expérience de se diversifier et de ne jamais devenir lassante : passage en sous-marin, énigmes avec le contrôle d’autres personnages, gravité inversée… Au-delà de l’aspect puzzle, INSIDE comprend de nombreuses courses-poursuites haletantes. Il faudra être vif et/ou plus malin que vos poursuivants pour éviter la mort. Notre personnage est plus maniable que le garçon de LIMBO, et les scènes de plateforme stressantes sont plus agréables. Ces passages nous font ressentir une vraie tension, voire une certaine peur. L’ombre sera votre alliée, et la lumière indique souvent le danger (lampe-torches, projecteurs…). Il est difficile de passer un tableau du premier coup et la mort fait partie intégrante du jeu. Si certains passages sont assez durs, INSIDE se finit aisément.

Inside
Cette saloperie va vous donner des frissons.

L’atmosphère d’INSIDE est saisissante dès les premiers instants. L’absence de musique ne laisse entendre que le bruit de nos pas et le vent qui souffle entre les arbres de la forêt, trop grande et trop brumeuse pour ne pas être inquiétante. Mais l’onirisme de LIMBO nous quitte vite. Des camions, des chiens de garde, des machines étranges et des hommes menaçants nous plongent brutalement dans une dystopie malsaine. À travers des décors variés (forêt, ferme, entrepôts industriels…), INSIDE nous montre un monde mourant, dans lequel une partie de la population est traquée et réduite en esclavage, servant de main d’œuvre lobotomisées ou de cobaye pour des expériences inhumaines. Le jeune garçon que l’on contrôle se fraiera un chemin à travers pièges, poursuivants masqués et humanoïdes monstrueux, sans que l’on sache ce qui l’anime. Il n’y a pas de scénario à proprement parlé, aucun élément narratif, et il est fort probable que vous n’ayez rien compris en finissant le jeu. De nombreuses théories ont vu le jour sur Youtube, sans réussir à vraiment éclaircir le mystère. On notera l’existence d’une fin secrète, qui brise le quatrième mur avec brio.

Inside
On reconnaît très vite l’atmosphère dystopique.

Accrochez-vous, l’ambiance d’INSIDE est complètement tordue, glauque, et creuse dans les confins du dérangeant. En ajoutant le fait que le but de l’histoire soit complètement cryptique, on nage en plein délire et on repousse constamment les limites de l’horreur. Le côté dystopique fonctionne bien, car on se sent réellement paumé et choqué face à l’univers que l’on découvre.

Inside
Ce passage est assez représentatif de l’esprit du jeu.

Contrairement à LIMBO, le jeu est en couleur, mais reste globalement dans des teintes très mornes. Sans avoir une patte graphique aussi marquée que son prédécesseur, INSIDE reste une réussite esthétique, avec des textures très belles et des effets d’eau et de lumière convaincants. Malgré son absence de visage, notre personnage est plus « vivant » que celui de LIMBO. On peut entendre son souffle d’accélérer sous l’effet de la peur, ou encore ses petits râles quand il produit un effort intense. INSIDE garde une forme de cynisme, et notre héros devra se servir de cadavres pour avancer, ou encore utiliser des gens lobotomisés.

Inside
Quand je m’amuse avec mes légumes

A la différence de LIMBO, les décors sont clairement visibles et le jeu propose plusieurs passages contemplatifs accompagnés d’une musique mystérieuse et indescriptible, amenant un calme écrasant, comme dans une cathédrale. Les autres passages musicaux viendront des moments de tension, avec des sonorités sourdes et angoissantes. On ne rencontrera que des êtres hostiles, des humains qui n’en sont plus vraiment, et la solitude est étouffante. On est clairement pris et digérés par ce monde totalitaire accablant. La fin du jeu n’en sera que plus jouissive. Je n’en dirai pas plus.

Can you geek it ?

Yes you can !

En conclusion, INSIDE est un jeu marquant et terriblement efficace. C’est le digne successeur de LIMBO, qu’il dépasse peut-être en réglant la lourdeur du gameplay et en proposant une atmosphère encore plus puissante. Même bémol que son prédécesseur : le jeu est très cher pour une durée de vie courte. À vous de voir.

Le par JuanPatatos

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