Pour commencer
Sorti en 2015, Ori and The Blind Forest a rapidement eu les faveurs des critiques grâce à sa DA enchanteresse. Seulement, ça n’a jamais suffi à faire un bon jeu. Voyons ce qu’il y a derrière la couche de vernis. Pour info, je parlerai ici de la Definitive Edition du jeu.
Pour se mettre en condition
On écoute quoi ?
The Legend of Ashitaka, tiré de la BO de Princesse Mononoke. Ça colle parfaitement à l’ambiance du jeu.
On boit quoi ?
L’eau fraîche d’une cascade.
On mange quoi ?
Des baies sauvages, trouvées sur le chemin.
Alors, ça dit quoi ?
Ori and The Blind Forest est un Action Plateformer dans une structure Metroidvania et se joue en vue de côté. Nous incarnons Ori, un esprit de la forêt prenant la forme d’une petite bestiole mignonne, qui mène une vie paisible avec Naru, une autre créature qui l’a adopté. Au fil du temps, les bois commencent à dépérir et Naru tombe dans une sorte de coma. Ori devra donc traverser la forêt en long et en large pour réveiller les éléments et sauver les siens. Le scénario n’est pas complexe, mais propose une histoire émouvante qui parle d’amour, d’espoir, de rédemption. J’avoue que la fin de l’aventure m’a mis les poils et m’a définitivement réconcilié avec le jeu.
Car oui, j’ai eu du mal à rentrer dedans. Premier et principal défaut : les combats. L’action représente une part non-négligeable du gameplay et on va rencontrer de nombreux ennemis sur notre passage. Pour les affronter, il suffira de tambouriner le bouton d’attaque, ce qui a pour effet d’envoyer des sphères de lumière autour de vous, lesquelles se dirigent toutes seules sur vos adversaires. C’est le seul système d’attaque, et c’est d’une nullité troublante. On devra quand même esquiver les offensives adverses (dont les paterns ne sont jamais intéressants), mais ce choix d’attaque unique donne des combats mous, fades, répétitifs, sans aucune technique. On dirait d’ailleurs que les développeurs s’en sont rendu compte, puisque le jeu ne propose presque pas de combats de boss. Pour ne rien arranger, le bestiaire, en plus d’être peu inspiré dans le choix des créatures, est globalement moche dans son design. Mention spéciale aux espèces de tas de pus qui reviennent sous je ne sais combien de formes tout au long du jeu.
Autre défaut, la formule Metroidvania n’est pas parfaitement maîtrisée. Premier problème, le jeu est complètement dirigiste, et ne vous laissera pas de choix pour explorer la map. Dans la même idée, on ne nous laisse pas placer d’indicateurs sur la carte pour identifier les bonus à récupérer, ceux-ci se plaçant tout seuls quand on monte de niveau dans une certaine branche de développement. Tout ceci ne nous permet pas de nous approprier la map, et c’est plus que dommage dans un Metroidvania. Enfin, même si c’est souvent le cas dans les jeux de ce type, je trouve qu’on s’ennuie trop en début de partie. Nos mouvements sont trop limités avant d’avoir récupéré plusieurs pouvoirs, et ça abîme la première impression que renvoie le jeu.
Pour autant, il y a aussi beaucoup de positif. Pour revenir sur la formule Metroidvania, des choses sont aussi bien faites. Déjà, il y a énormément de bonus planqués à récupérer un peu partout : augmentation de vos PV, d’une sorte de jauge de mana qui vous permet notamment de sauvegarder où vous le voulez (concept un peu étrange sur lequel je n’ai pas trop d’avis) et points d’expérience pour améliorer vos stats et capacités dans un arbre de compétences (rien de révolutionnaire ici, ça permet de cadrer votre progression et la notion de choix n’est pas poussée). Tous ces bonus éparpillés vous invitent donc à l’exploration, à bien observer l’environnement et vous demanderont souvent de faire usage de toutes les mécaniques du jeu pour être récupérés, ce qui fait du 100 % un challenge amusant. Mais surtout, je trouve qu’une bonne partie des pouvoirs que l’on récupère au cours de l’aventure changent des classiques que l’on retrouve dans chaque Metroidvania, et sculptent un gameplay archi dynamique et agréable. Si les déplacements sont pénibles en début de jeu, contrôler Ori est jouissif en fin de partie.
La plateforme est d’ailleurs la plus grande réussite d’Ori and The Blind Forest. Le jeu propose de nombreuses phases très qualitatives, qui demandent de la précision, de la vitesse, et la maîtrise de nos différents pouvoirs. L’expérience se renouvelle constamment grâce à ces nouvelles mécaniques funs et originales, et grâce à l’ingéniosité des développeurs qui ont su les combiner pour inventer des situations variées, complexes et inspirées. Mention spéciale aux phases qui font office d’épreuves de fins de « donjons », qui sont particulièrement difficiles et épiques.
Pour finir, un mot sur la DA, qui est évidemment un point fort du jeu. Les graphismes sont superbes, et notamment les arrière-plans. Le sound design nous plonge dans cet univers merveilleux, et l’OST est certainement une des plus belles qui m’a été donnée d’écouter dans ma vie de gamer (surtout pour un jeu indé). Tout ceci créé une ambiance globale très cohérente et saisissante, qui ne pourra laisser personne insensible.
Can you geek it ?
Yes you can !
Pour conclure, je vous conseille d’essayer Ori and The Blind Forest. Il a de vilains défauts, notamment un système de combat très ennuyant et un côté trop dirigiste vraiment malvenu dans un Metroidvania. Pour autant, ses phases de plateformes sont magiques, son contenu important pousse à l’exploration, sa DA est magistrale et son histoire est vraiment touchante. Je vous dis à bientôt pour le test du 2.
Le par JuanPatatos