Little Nightmares 2

La tête dans le sac

Pour commencer

Sorti 4 ans après son illustre prédécesseur (et 2 ans après le jeu mobile), Little Nightmares 2 signe le retour de la licence en gardant la même formule : gameplay, esthétique, ambiance. Qu’est-ce qui pourrait mal se passer ?

Die & Retry Indé JuanPatatos PC Plateformes PS4 Puzzle Switch Xbox One Xbox Series

Pour se mettre en condition

On écoute quoi ?

Les Wriggles – Poupine et Thierry. Déso pour les chasseurs de passage sur ce blog.

On boit quoi ?

Un Candy’Up fraise. Personne ne boit ça sorti de l’école primaire.

On mange quoi ?

Un paquet de BN, le goûter des écoliers.

Alors, ça dit quoi ?

Comme dit en intro, Little Nightmares 2 reprend la formule du premier opus. C’est donc un puzzle plateformer en 3D, bien que les déplacements restent principalement horizontaux. Nous incarnons ici Mono, un jeune garçon avec un sac en papier sur la tête. Il se réveille au cœur d’une immense forêt morbide, à côté d’un poste de télévision qui n’a pas grand-chose à faire là. C’est le début d’une aventure qui l’amènera jusqu’à la Ville Pâle, qui le verra se confronter à plusieurs monstruosités sanguinaires et qui mettra sur sa route une jeune fille avec qui il devra collaborer pour survivre.

Little Nightmares 2
Toujours aussi charmant.

Pour commencer, listons les nombreux points communs avec le premier opus. Le gameplay de LN2 reste minimaliste, avec une possibilité de sauter, courir, grimper à certaines surfaces, s’accroupir pour avancer silencieusement, et manipuler des objets. Il n’y a toujours aucune interface, on est guidés dans les niveaux pour un game design malin qui nous indique assez clairement les éléments interactifs et les passages praticables. Le scénario est parfaitement cryptique, on retrouve l’absence totale de dialogues ou de documents à lire, et la narration environnementale omniprésente. Le jeu est toujours découpé en plusieurs zones avec une identité marquée (beaucoup plus que dans le 1er d’ailleurs), mais les niveaux ont gagné en complexité, avec plus de verticalité, de profondeur et de chemins différents à explorer. On retrouve aussi les collectables optionnels à récupérer pour récompenser l’exploration. Enfin, LN2 garde les codes du Die&Retry, avec des temps de chargement très faibles après une mort, des check-points très réguliers et des passages compliqués qu’il faudra recommencer plusieurs fois.

Little Nightmares 2
Ne jugez pas, il l’a bien cherché.

Comme le premier épisode de la licence, LN2 reste très léger sur la difficulté des énigmes proposées. Hormis deux ou trois moments où il faudra se creuser la tête, la plupart des puzzles sont de simples exercices de logique, utilisant la physique et l’environnement. Ce n’est toujours pas un problème, dans le sens où le joueur est ainsi rarement bloqué et que le rythme du jeu reste intense et stressant. Par ailleurs, malgré leur simplicité, je trouve les énigmes plutôt malines et diversifiées. On peut aussi parler des quelques phases de plateforme proposées par LN2, rarement intéressantes, notamment à cause de la lourdeur de notre personnage, mais on y reviendra.

Little Nightmares 2
Rien de fou sur les énigmes, mais elles restent sympa à faire.

L’intérêt principal du gameplay se trouve évidemment dans le jeu du chat et de la souris que vous allez pratiquer avec divers monstres grotesques et difformes qui chercheront à vous attraper. Comme dans le premier opus, chaque niveau possède son antagoniste principal. On les retrouvera à plusieurs moments tout au long des zones, jusqu’à réussir à les fuir et à les réduire au silence. Chacun d’eux a un design flippant, dérangeant, et un rôle bien précis par rapport au niveau qu’ils occupent, ce qui leur donne de la crédibilité. Ils ont également tous une spécificité, que ce soit une arme, un pouvoir ou une déformation physique, qui caractérisera leur manière d’attaquer. Chaque rencontre est scriptée et nous pousse dans nos retranchements : courses-poursuites, obligation de se cacher en quelques secondes, besoin d’aller récupérer un objet au plus près de l’ennemi. La furtivité sera notre principal moyen d’action et ces phases de jeu sont stressantes et prenantes. Les moments d’urgence sont aussi très bien rendus, et on se tape de bons coups de pression. Globalement, les altercations avec ces antagonistes sont toujours aussi kiffantes.

Little Nightmares 2
Ah, t’es là toi ?

Entre deux rencontres avec ces monstres principaux, le jeu va mettre d’autres dangers sur notre route. Divers pièges puniront notre inattention, et des antagonistes mineurs se dresseront face à nous, permettant à LN2 d’explorer des phases de gameplay qui n’existaient pas dans le premier opus (du moins pas dans le jeu de base, hors DLC). On va ainsi pouvoir combattre, en explosant des ennemis à grands coups de masse, ou se faire peur lors d’un long passage où l’on se fraiera un passage dans le noir avec une simple lampe torche.

Little Nightmares 2
Le retour de la lampe torche du DLC, pour un moment d’anthologie.

Grosse nouveauté, dans LN2, nous ne sommes plus seuls. Rapidement, on va trouver une jeune fille qui deviendra notre coéquipière tout au long de l’aventure. L’IA est plutôt bien foutue, et notre complice nous suivra docilement sans trop se mettre dans nos pattes. Si jamais il lui arrivait de devenir dissidente, un bouton permet de l’appeler pour la ramener où l’on veut. Elle nous permettra d’accéder à de nombreux passages, ou nous faisant la courte échelle, ou nous aidant à pousser de lourdes caisses, ou en nous rattrapant après un saut au-dessus d’un précipice. Notre alliée nous aidera aussi par moment en nous mettant sur la bonne voie par son attitude. Il y aura quelques petites énigmes avec elle, où il vous faudra comprendre comment faire passer les deux personnages à travers un obstacle. C’est très léger, et j’aurais aimé que le jeu utilise cette association plus souvent et pour des énigmes plus complexes et intéressantes. En même temps, je comprends que les développeurs aient voulu limiter la prise de risque pour un premier essai de cette mécanique.

Little Nightmares 2
On est ensemble, comme dirait Vegedream.

LN2 reprend la même DA que son prédécesseur, avec ces textures un peu grossières qui permettent de donner vie à des monstruosités aberrantes, ces jeux de lumières très réussis, ce sound design oppressants (les grognements des ennemis sont dérangeants à souhait), cette OST globalement en retrait (sauf dans le moments de tension), mais qui reste très qualitative, avec des sonorités enfantines et inquiétantes. La mise en scène est réussie, et les dangers à venir nous sont souvent annoncés par des éléments de l’environnement, ce qui colle des petits coups de pression agréables. Certains feedback, comme les battements de cœur dans la manette, sont toujours aussi bien sentis. Concernant le scénario, on ne comprend toujours rien à première vue. Mais en se creusant un peu le crâne, et faisant des ponts avec les autres épisodes de la série et avec la BD, et surtout en regardant le travail de Youtubers, on voit que LN2 apporte sa pièce au puzzle global, et donne terriblement envie de connaître la suite de cette histoire mystérieuse.

Little Nightmares 2
Cache cache dans les bois.

Pourtant, tout n’est pas parfait, loin de là. Si LN2 corrige quelques défauts du premier, notamment les emplacements de check-points peu inspirés, il s’en rajoute certains dont on se serait bien passé. Le gameplay est totalement foireux par moments, les sauts sont approximatifs, on peut se coincer dans n’importe quoi, les courses sont parfois un peu bizarres, dans le sens où l’on a l’impression que notre perso ne courre pas toujours à sa vitesse max. Dans un jeu qui multiplie les phases de plateformes et de courses-poursuites, autant dire que le résultat est très frustrant et agaçant. Les quelques phases de combat peuvent aussi se révéler pénibles, à cause de la lourdeur du personnage. Enfin, la dernière partie du jeu, et notamment le boss final, n’est vraiment pas à la hauteur du reste de l’aventure, surtout si on la compare à celle de LN1. A croire que les développeurs ont connu une petite panne d’inspiration. C’est dommage.

Can you geek it ?

Yes you can !

Little Nightmares 2 est un très bon jeu, qui suit les traces de son prédécesseur pour créer une aventure stressante et efficace. Les antagonistes sont toujours aussi délicieusement effroyables, l’ambiance, entre angoisse et mystère, est bien respectée et la plupart des phases de jeu sont un vrai plaisir. Sur la question du level design, de la gestion des énigmes, et grâce à l’ajout de nouvelles mécaniques, comme celle du compagnon, LN2 surpasse par moment son ancêtre. Malheureusement, des phases de gameplay complètement loupées et un dernier chapitre peu inspiré viennent noircir le tableau. C’est dommage, on était pas loin de la perfection.

Le par JuanPatatos

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