Hollow Knight (Par Juan Patatos)

Insektors, le jeu

Pour commencer

Les tests les plus durs à écrire sont certainement ceux des meilleurs jeux. Du coup, quand je dois écrire sur l’un des monuments de ces dernières années, un descendant direct de Symphony of the Night, un jeu qui a relancé les Metroidvanias et n’a pas trouvé d’égal depuis 6 ans, bah je me dis que je vais encore mettre des plombes.

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Pour se mettre en condition

On écoute quoi ?

Black or White de Michael Jackson, en hommage aux couleurs de notre perso.

On boit quoi ?

Un Noir et blanc, cocktail de café et de champagne.

On mange quoi ?

Une Forêt Noire, pour rester dans le thème des couleurs.

Alors, ça dit quoi ?

Comme dit dans l’intro, Hollow Knight est le digne successeur de Castlevania Symphony of the night. C’est donc un Action Plateformer en 2D, avec une structure Metroidvania. Nous jouons un petit personnage humanoïde, armé d’une épée, qui se rend dans un immense réseau de cavernes peuplé d’insectes en tout genre. Cet ancien royaume, autrefois vivant et prospère, est aujourd’hui gangrené par une infection qui a rendu folle et agressive la quasi-totalité de sa population. On cherchera la cause de ce fléau, et on en apprendra plus sur le lien étroit qui unit notre personnage à ce monde obscur. Le lore d’Hollow Knight est complexe et très étoffé. Le scénario est assez cryptique et chacune de ses évolutions nous est présentée sous un voile de mystère. Quatre fins différentes cloront l’aventure, certaines ayant plus d’intérêt scénaristique que d’autres. On ne comprend pas toujours tout (Internet reste ton allié), mais le jeu dégage une poésie et une sensibilité puissantes. Une vraie nostalgie vous envahit au moment de poser la manette après les crédits.

Hollow Knight
Wesh l’Ancien

Si on s’attache autant à ce jeu, c’est aussi parce qu’il a une personnalité unique et forte. Les graphismes dessinés sont superbes, les décors détaillés, les couleurs vives, les effets de lumières, de gaz et autres sont très réussis. Le sound design est parfait, pour nous aiguiller dans le jeu, rendre la brutalité des coups ou encore donner vie à la faune environnante. L’OST est une des plus belles qu’il m’ait été donné d’entendre. Tous les morceaux sont instrumentaux, et sauront rendre à la perfection la beauté d’un jardin royal, la tension d’une bataille acharnée, la gravité d’un moment clef de l’histoire, la mélancolie de ce monde en perdition. On y reviendra, mais les différentes zones du jeu sont nombreuses et possèdent toutes une atmosphère bien marquée. Les PNJ sont attachants, et les dialogues sont vraiment bien écrits. Globalement, la mise en scène appuiera efficacement la narration, rendant les révélations scénaristiques saisissantes, et accentuant certains passages flippants ou dérangeants. Franchement, c’est du travail d’orfèvre.

Hollow Knight
Combat de mâles en milieu naturel

Passons au gameplay. Hollow Knight est un vrai plaisir manette en main. Les contrôles sont précis et permettent des phases de plateforme et de combat exigeantes. De base, notre personnage peut sauter et frapper avec son aiguillon, dans 3 directions (de face, en haut, vers le bas). De nouveaux pouvoirs à débloquer étofferont le gameplay : dash, rebond sur les murs, double saut… Le jeu utilise ces outils pour créer des phases de plateformes diversifiées, ultra dynamiques, pointues, extrêmement agréables et satisfaisantes. On aura besoin de maîtriser parfaitement nos différentes compétences pour esquiver les piques et ennemis dressés sur notre route, ainsi que d’avoir un sens du timing parfait. La faculté de pouvoir rebondir sur ces obstacles avec l’épée est une mécanique qui apporte une touche technique supplémentaire vraiment kiffante.

Hollow Knight
Les tryharders reconnaîtront

Les combats représentent une grande partie du gameplay. Il n’y a pas de combo avec l’épée, les fights consistent à comprendre les moments où l’on peut frapper et ceux où l’on doit esquiver. Le fait de pouvoir rebondir sur les ennemis avec l’épée apporte une variation bienvenue. On pourra également apprendre quelques coups spéciaux pour étoffer notre palette. Le bestiaire est immense, les paterns d’ennemis sont variés, toujours intéressants, et le jeu sait combiner les adversaires et les arènes pour nous mettre en difficulté. Les combats de boss sont géniaux, difficiles, et savent se renouveler, via des phases différentes ou grâce aux nombreux paterns qu’ils maîtrisent. Une jauge de mana se remplie en frappant les ennemis (l’agressivité est donc récompensée) et vous permet de lancer quelques sorts offensifs, mais surtout de vous soigner. Ce soin demande un temps de canalisation qui peut être interrompu, et n’est donc pas simple d’utilisation. Hollow Knight propose également une mécanique de build avec les charmes, nombreux bonus à trouver dans le jeu et qui s’équipent dans le menu. Chaque charme à son pouvoir (meilleure génération du mana, meilleure portée de l’épée, invocation de minions…) et prend une certaine place selon sa force. On a évidemment une place limitée qui nous force à faire des choix. Enfin, la mort représente une certaine pression, car on doit toujours retrouver son cadavre pour tuer son ombre, au risque d’échouer et de perdre tout notre argent. Bref, tous ces éléments donnent du corps à un gameplay épuré et solide.

Hollow Knight
Le premier boss annonce la couleur

Enfin, parlons de l’aspect Metroidvania. Hollow Knight maîtrise la recette à la perfection. Les différentes zones de la grande map unique sont nombreuses et facilement identifiables. Cette carte est cohérente et nous le montre à plusieurs occasions : éléments de décors qui changent quand on s’approche d’une nouvelle zone, lac au-dessus de la capitale qui explique la présence de pluie dans une caverne… Si l’on récupère les premiers pouvoirs (les fameux dash, double saut…) et que l’on visite les premières zones toujours dans le même ordre, on est ensuite libres d’explorer le monde comme on le souhaite. Chaque joueur vit donc sa propre expérience. Le level-design est malin, les raccourcis, voyages rapides, points de sauvegarde sont assez nombreux et bien placés. Ce monde imposant est garni par un contenu conséquent : Coffres, marchands, collectibles en tout genre, PNJ avec des quêtes ou améliorations à donner, boss cachés, journal qui recense les ennemis que vous avez tué et donne des infos dessus… Il y a des passages secrets partout, des murs à détruire, des plateformes inaccessibles qui nous invitent à revenir une fois que l’on aura le bon pouvoir. Certaines découvertes ne servent qu’à épauler le lore via une narration environnementale efficace.

Hollow Knight
Le Colisée est une zone optionnelle iconique du jeu

L’exploration est donc toujours récompensée. D’ailleurs, le jeu ne nous tient pas par la main et nous oblige à nous servir de notre tête. Quand on rentre dans une nouvelle zone, la carte n’est pas accessible. Il faut toujours trouver un PNJ et lui acheter la map des lieux. Cependant, celle-ci n’affichera qu’un bout de chemin critique (supposé être ce que le cartographe a découvert), et non l’intégralité de la zone. À nous de faire le reste. On note également que les nouveautés que l’on découvre ne s’affichent sur la carte que lorsque l’on se pose à un point de sauvegarde. On se retrouve donc régulièrement à explorer des espaces qui ne sont pas indiqués, et l’effort de mémorisation doit venir de nous. C’est tout bête, mais ça marche très bien, et le sentiment de se perdre n’est jamais frustrant. Je rajoute ici que l’interface du jeu est parfaitement lisible, et que des marqueurs sur la carte nous permettent de noter des points d’intérêt auxquels on voudrait revenir plus tard.

Hollow Knight
Cornifer nous vendra les cartes de chaque zone. Le trouver deviendra l’une de vos priorités.

Histoire de trouver des défauts, je trouve que le scénario est un peu trop cryptique et aurait mérité d’être plus clair. La dose de mystère est mal gérée à mon goût. Enfin, atteindre le 100% est extrêmement dur. Ça ne serait pas un problème si c’était purement optionnel, mais finir le jeu entièrement amène à du lore important. Je trouve que ça pose un problème d’accessibilité.

Can you geek it ?

Yes you can !

C’est limpide : Hollow Knight est l’un des meilleurs jeux indés jamais développé. Tout est bon : gameplay, level design et formule Metroidvania, scénario, esthétique. Un jeu puissant et agréable. Si vous ne l’avez pas fait, foncez avant la sortir du 2, qui ne devrait pas tarder.

Le par JuanPatatos

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