Backbone

Vancouver Noire

Pour commencer

Backbone vous plonge dans la peau d’Howard Loton, un raton laveur (oui oui) détective privé, qui devra mener ses enquêtes dans une version dystopique de Vancouver, dans un monde ou l’anthropomorphisme est la norme.

Premier (et unique pour le moment) titre du studio EggNut, cet opus sorti en 2019 suite à une campagne Kickstarter réussie, a la particularité d’avoir été réalisé entièrement en remote.
En effet, les devs du jeu se trouvent à divers endroits (Russie, États-Unis, Pays-Bas et Canada) et bossent de chez eux.
Anecdote pas si utile, mais j’avais envie de le placer quelque part.

Maintenant, place au test !

Aventure Champ Indé Jeu narratif Linux Mac PC PS4 Puzzle Switch Xbox One

Pour se mettre en condition

On écoute quoi ?

L’OST très NOIRE du jeu se suffit à elle-même.

On boit quoi ?

Un café. NOIR.

On mange quoi ?

Des linguine à l’encre de seiche. NOIR J’AI DIT.

Alors, ça dit quoi ?

Comme évoqué dans l’intro, notre raton laveur devra donc mener l’enquête sur une histoire plutôt banale, du moins au début : la classique ménagère qui soupçonne son indigne de mari de tremper dans des affaires pas très propres.

Et … je ne peux raisonnablement pas continuer à en dire plus sans trop spoiler l’histoire.
Sachez juste que cette affaire prendra une gigantesque ampleur, qui dépassera de très loin notre détective de pacotille, au menu : complots, lutte des classes et existentialisme, notamment dans la seconde (surprenante) partie du jeu.

Nous serons donc amené à parcourir la ville et ses différents quartiers, ayant tous leur particularité et leur faune locale, composée des différentes strates de la société, du roturier au Ministre de la Santé.
L’univers mis en place ici est riche et extrêmement cohérent, et n’a rien à envier aux autres polars lovecraftiens du genre.
On prendra même plaisir à discuter avec les personnages rencontrés au cour de notre aventure, ou encore à lire les descriptions des magasins et objets afin d’approfondir notre connaissance du lore.

On notera la présence de différents personnages récurrents (ceux présents sur la cover du jeu, mais d’autres également) ayant chacun une personnalité bien distincte ainsi qu’une influence sur notre personnage.

Les ambiances sont magnifiques

Parlons maintenant du gameplay, car si celui-ci est simple et efficace, il y a quand même quelques trucs qui m’ont un peu fait grincer des dents.

Celui-ci est en effet simple mais efficace, comme dans la majorité des walking simulator / jeux narratifs.
Il s’agira donc d’aller interroger différentes personnes afin de pouvoir résoudre les différentes parties de notre enquête, en essayant de les cerner (poser les bonnes questions pour obtenir les bonnes réponses), ou encore d’interagir avec des objets pour parvenir à nos fins et accéder à la suite de l’aventure.

J’évoquais plus haut plusieurs aspects fâcheux concernant le gameplay, approfondissons donc la question :

  • Les choix effectués lors des dialogues : Et bien c’est simple, ceux-ci n’ont pas de réel impact sur l’histoire ! En effet, à part nous forcer à passer par un autre endroit pour parvenir à nos fins, ceux-ci n’ont pas de réelles conséquences sur l’aventure et sur sa fin, ce qui enlève donc un aspect rejouabilité qui aurait été appréciable.
  • Les énigmes : Celles-ci sont au final assez peu nombreuses, et surtout, bien trop simples. En dehors d’une présente en début de jeu, ça se résume souvent au schéma « je peux pas passer par ici > je vais faire ou chercher un truc à côté > je reviens pour solutionner mon problème ». Ce qui est assez con pour ce genre de jeu, vous en conviendrez.
  • La seconde partie du jeu : Celle-ci parait en effet assez bâclée en comparaison de la première moitié du titre, et ça se ressent sur le gameplay ainsi que sur le scénario. On imagine (en tout cas on espère) que c’est par manque de temps et non par volonté ou incompétence. En tout cas, c’est bien dommage.
Mini séquence « d’infiltration » sur les toits, un grand classique

Passons maintenant au réel point fort du jeu, la direction artistique.

Commençons par l’aspect graphique.
Celui-ci utilise magnifiquement le pixel-art, auquel sont ajoutés des effets 3D plutôt réussis.
On ne parle donc pas ici de claque graphique dans le sens performance, mais bel et bien d’une gifle visuelle poétique (ouais c’est méta) qui appuie magistralement l’univers mis en place dans ce titre. Un vrai régal pour les yeux.

Parlons ensuite de la bande-son du jeu, elle aussi étant une véritable valeur ajoutée.
Sorte de mix entre du trip hop et du jazz noir, l’OST colle parfaitement à l’ambiance graphique que l’on nous propose.
Entrer dans un salon à l’ambiance feutrée, lumières tamisées, ou ça fume des clopes en buvant du vieux bourbon prend tout son sens, on peut donc affirmer que la narration est foutrement bien maitrisée.

Composée par les deux artistes Arooj Aftab et Danshin, cette bande-son vient, pour l’anecdote, d’une rencontre entre ce dernier et un raton laveur, squatteur de jardin notoire, qui ne sera délogé que suite à un coup (pas littéralement hein) de trompette.
L’idée était née.

Dans ce Vancouver, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne

La durée de vie elle, n’est clairement pas le point fort du jeu.
Comme cité plus haut, le fait d’avoir une seule fin, ainsi que des énigmes trop peu nombreuses et assez simples n’aident pas le titre à rallonger son expérience de vie.

En effet, il faudra environ 4 petites heures pour terminer le jeu sans trop se presser, mais bon, pour un jeu développé via Kickstarter, premier titre d’un studio, on passera sur cet aspect et espérant que l’aventure proposée dans le prochain opus sera plus longue.

Un titre pas parfait donc, mais ça vaut tout de même le détour.

Can you geek it ?

Yes you can !

Petit chef d’œuvre d’ambiance noire, auquel s’ajoute une OST de qualité et des graphismes en pixel art très propres, je vous encourage à plonger dans cette atmosphère.

On aurait aimé une durée de vie un peu plus longue, des énigmes plus nombreuses et des choix réellement impactant sur le reste de l’histoire pour ce prix (25$ sur Steam, inclus dans le GamePass), ce qui on espère sera le cas dans le second opus, annoncé par les devs sur Twitter.

Le par Champ

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