LIMBO (par JuanPatatos)

La protection de l’enfance en PLS

Pour commencer

Un grand classique du jeu vidéo indépendant, l’un de ceux qui ont ouvert le passage aux autres, et surtout un réel chef-d’œuvre. « Uncertain of his sister’s fate, a boy enters LIMBO » : seule cette phrase mystérieuse vous accueillera dans les limbes.

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Pour se mettre en condition

On écoute quoi ?

Alice in chains – Down in a hole . Parce que c’est dark.

On boit quoi ?

Un Cuba libre à la glace carbonique, noir et brumeux.

On mange quoi ?

De la mygale frite, spécialité cambodgienne. Sinon, n’importe quels insectes grillés feront l’affaire.

Alors, ça dit quoi ?

L’atmosphère du jeu prend aux tripes dès le menu principal. Tout est en noir et blanc, les graphismes sont épurés, les décors effacés et le rendu impeccable. Les effets de lumière sont très beaux et, hormis quelques passages lumineux et rassurants, donnent à l’aventure un ton inquiétant. Cela se ressent dès les premières secondes du jeu, et crée un décalage avec cette forêt onirique dans laquelle on se réveille et au fait que l’on incarne un enfant. Cette impression de malaise va s’amplifier, ne vous quittant que rarement. La quasi absence de musique, ne laissant entendre que le bruit du vent, de la pluie, des insectes et de vos pas, offre de rares instants de plénitude, mais se révèle surtout étouffante.

LIMBO
Après la forêt, LIMBO vous emmènera dans un cadre plus urbain et industriel. Toujours aussi glauque.

Ce silence sera brisé par divers vrombissements angoissants vous indiquant que vous êtes dans la mouise. Le jeu joue sur des peurs instinctives, très bien mises en valeur par un effet d’ombres chinoises réussi : pièges à loups, scies circulaires, pattes acérées d’une araignée géante, rochers gigantesques… Les pièges sont vicieux, les morts sont violentes. Votre personnage sera écrasé, démembré, empalé, toujours sans un bruit et sans laisser la trace d’une émotion. Il découvrira des cadavres noyés qui lui serviront de plateformes, des personnages pendus, d’autres bien vivants qui s’en prendront à lui sans raisons apparentes. La Mort est omniprésente dans cet univers.

LIMBO
Je précise que je suis arachnophobe.

On ne saura jamais comment il est arrivé dans ce monde hostile et qu’est-ce que tout cela signifie. Hormis la phrase d’introduction, aucun élément de narration ne s’offrira à vous et le mystère est un élément à part entière de l’ambiance du jeu. Beaucoup de joueurs ont fait des théories sur la signification de cette aventure : quête de l’âme d’un jeune garçon dans les limbes à la recherche de sa sœur décédée, voyage initiatique d’une âme vers le repos éternel, métaphore du passage à l’âge adulte… Les développeurs n’ont jamais confirmé quoi que ce soit. Malgré ce flou, une émotion vive vous piquera à la fin de cette courte épopée.

LIMBO
Votre sœur, seule attache concrète dans ce monde obscur.

Le gameplay est complètement minimaliste : on bouge, on saute, on pousse, on tire. Point. LIMBO se situe entre le jeu de plateforme et la résolution d’énigmes. On passe de tableau en tableau, bien que tout se suive sans coupure ni chargement. Le jeu est assez linéaire, même si une certaine verticalité diversifie par moment le level design. On notera d’ailleurs la présence d’œufs à récupérer, objectifs secondaires qui poussent à l’exploration. Les obstacles qui se dressent sur notre route pourront prendre la forme de casse-têtes très bien pensés, se résolvant en interagissant avec des éléments simples (caisses, interrupteurs…) et grâce aux lois de la physique (inertie, pesanteur, flottaison…). Mais aussi, la forme d’ennemis monstrueux à fuir ou de pièges mortels à esquiver. Certaines scènes de plateforme sont vraiment épiques, mais les mouvements sont trop lourds et pas vraiment adaptés à cet exercice. Le jeu n’est pas extrêmement dur, mais certains passages vous donneront du fil à retordre. C’est clairement du Die and Retry, et il vous faudra régulièrement mourir de manière atroce pour comprendre comment passer le tableau.

LIMBO
Non, Non, Non, Non !

On notera également les variations de gameplay, grâce à des idées ingénieuses, comme les larves parasites qui vous forcent à avancer dans une direction, ou les aimants qui changent la gravité. L’expérience se renouvelle ainsi tout au long du jeu, et on ne ressent jamais de lassitude.

 

Can you geek it ?

Yes you can !

LIMBO est donc un jeu à mettre dans toutes les mains, un jeu qui mérite d’être découvert et qui vous le rendra bien. Un beau bémol est tout de même à signifier : il coûte 10 € pour quelques heures d’une aventure pas réellement rejouable. Pour un jeu qui a 10 ans, c’est très cher. Sachant cela, à vous de voir si la curiosité l’emportera sur la raison.

Le par JuanPatatos

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