Pour commencer
Difficile de parler de Typoman sans faire un parallèle à LIMBO. Une aventure sombre et angoissante en 2D, mélangeant plate-forme et résolution d’énigmes, avec des graphismes épurés et un gameplay minimaliste. Malheureusement pour lui, Typoman souffrira toujours de la comparaison. Pas toujours facile d’être un fils de.
Pour se mettre en condition
On écoute quoi ?
Akhenaton – AKH, un gros son à propos des lettres.
On boit quoi ?
Une tisane à la camomille, à la sauge… Vous avez l’idée.
On mange quoi ?
Une boite de Pim’s Framboise, meilleurs gâteaux pour un goûter Scrabble.
Alors, ça dit quoi ?
Vous contrôlez un personnage (astucieusement constitué de lettres formant le mot HERO) qui avancera dans l’aventure en résolvant une suite de tableaux, utilisant à son tour des lettres trouvées sur sa route pour constituer les mots appropriés pour passer les obstacles qui se dresseront face à lui. Ceux-ci prendront la forme de passages bloqués, de pièges vicieux ou d’ennemis monstrueux, formés à partir de mots péjoratifs (DOOM, FEAR, PROPAGANDA…). J’avoue ne pas avoir réellement saisi le scénario du jeu ni le but de notre périple, si ce n’est que l’on mène un combat contre les maux qui semble ronger cet univers. Certainement un parallèle à notre propre monde. Bref.
La mécanique principale est donc originale et se renouvelle constamment au cours du jeu, de manière surprenante et intelligente. Si les premiers tableaux seront d’une difficulté enfantine (ajouter un O à un N pour activer une plate-forme), la suite va sérieusement se corser. Fabriquer des boucliers, faire cesser la pluie, arrêter des mécanismes, créer des bulles d’air… Vous devrez faire preuve d’ingéniosité pour trouver les mots qui vous sortiront de la mouise (parfois en étant pressé par le temps), utiliser les lettres présentes dans le décor ou encore trouver le moyen d’obtenir de nouvelles lettres quand celles qui vous seront proposées ne correspondront pas.
Par ailleurs, il existe plusieurs solutions pour finir la plupart des tableaux. Petit bémol pour les non-anglophones (comme moi), le jeu ne se joue qu’en anglais. Quand la difficulté augmente, on a donc tendance à essayer des trucs un peu au pif ou à passer du temps sur Google Trad, ce qui se révèle un peu frustrant. Autre point négatif, comme sur LIMBO, les phases de plate-forme peuvent être un poil lourdes dans la maniabilité.
On explorera différents cadres, d’un paysage en ruine à une caverne poisseuse, en passant par une usine et une sorte de base futuriste. Le jeu est en couleur, relativement lumineux par moment, mais le tout reste globalement dans des teintes grisâtres et mornes. Les graphismes sont très corrects, notamment les arrières plans, mais j’ai trouvé le tout un peu fade. Concept du jeu oblige, certains mots dispersés dans le décor ne seront là que pour appuyer l’ambiance, ou vous donner des indices sur la marche à suivre. C’est subtil et réussi.
Le sound design est nickel et les musiques fonctionnent très bien, donnant une touche mystérieuse ou mélancolique à certains passages, et appuyant comme il faut les moments plus stressants. On est donc pris dans l’atmosphère sombre du jeu et dans cette quête d’espoir.
Can you geek it ?
Yes you can !
En conclusion, Typoman est un jeu très fun pour qui aime se creuser un peu les méninges. La mécanique autour des mots, qui peut paraître peu sexy au premier abord, est super bien exploitée, et on passe un bon moment pendant les 4 ou 5 heures qu’il faut pour finir le jeu. On aurait pu espérer un scénario plus impliquant, une ambiance plus marquante et un niveau d’anglais moins dégueu dans mon cas, mais ça reste anecdotique. C’est pas LIMBO, mais c’est bien quand même.
Le par JuanPatatos