Pour commencer
La montagne de pognon qui accouche d’une souris. Bon, la souris est quand même sympa, déjà ça de pris.
Pour se mettre en condition
On écoute quoi ?
Une petite berceuse fera bien l’affaire.
On boit quoi ?
Du lait dans un bol.
On mange quoi ?
Des céréales pour aller dans le lait.
Alors, ça dit quoi ?
Petit avis rapide pour le futur ex dernier jeu de Tim Schafer et de son Double Fine de studio. Je le dis d’entrée de jeu, je ne suis pas un familier du monsieur (ai joué à The cave et… c’est tout. Ah si, j’ai Costume Quest à faire un jour aussi). Je suis également un gros noob en termes de pointer-cliquer (j’adore cette traduction). Bref, j’ai joué à Broken Age car 1- on me l’a offert, 2- artistiquement il a attiré mon attention et 3- LA POLEMIQUE DES 3 MILLIONS BORDAYL ! \o/ Petite anecdote au passage, je découvre en écrivant ces lignes que le jeu a en réalité coûté 6 millions. Où. Est. L’argent ?
Bref, on s’en fout.
Le concept : on joue un gars dans un vaisseau spatial prisonnier d’une IA étouffante ; ainsi qu’une fille dans un pays bucolique, vouée à servir de sacrifice dans 1h. A priori sans aucun rapport, les deux histoires vont bien entendu converger un jour, mais comment ? En voilà une bonne question !
Le jeu se compose de 2 actes relativement inégaux (non, ce n’est pas un acte par personnage). Le premier, installant le décor des deux côtés de la médaille, se suit tranquillement, sans vraiment dévoiler où tout cela veut bien nous mener. Pour être tout à fait honnête, j’ai eu un peu de mal à entrer dans le trip au tout début.
Puis arrive LA scène qui m’a marqué dans ce jeu. Celle qui en 1 minute met en abyme tout le 1e acte. Celle qui retourne toutes nos certitudes pour nous aspirer d’un coup dans une vraie histoire que l’on veut vite finir d’effeuiller. Du coup je fais partie des -très- rares personnes ayant préféré l’acte 2 au 1. Oui on y retrouve les mêmes décors à 80%. Oui certaines énigmes y sont tordues voire artificielles pour rien (là où celles du 1er sont enfantines), oui c’est putassier de bloquer une porte tout l’acte 1 pour s’apercevoir dans l’acte 2 qu’en fait c’est une impasse (troll level over 9000), oui les derniers mystères s’y résolvent trop vite et trop facilement (la faute à une narration plus maladroite sur ce chapitre). Mais je ne sais pas. Il y a cette mise en scène que j’ai beaucoup aimée, à savoir cette dualité constante, ce concept de miroir et de « coulisses » qui ne peut fonctionner que dans l’acte 2, une fois bien imprégné du 1. J’ai du sang breton, je suppose donc que les crêpes qu’on retourne me feront toujours un effet particulier. Le tout saupoudré d’un petit effet dramatique qui passe pas mal, ainsi que d’un final un peu plus punchy que le début : j’ai adhéré.
Coté plastique il faut accrocher à la patte graphique et au chara-design, mais on sent que dans le style, la team connaît son sujet et maîtrise la situation. C’est propre, c’est chiadé, GG. A noter que ce jeu réussit le tour de force de rendre une cuillère attachante, voire de vous amener à exprimer de l’empathie pour… un hexagone. Si si, je vous jure !
Coté doublage on est également dans le haut du panier. L’IA femelle du vaisseau, le bûcheron, les héros, la petite sœur trop choupi, les gardiennes aveugles, ou encore l’arbre : deux-trois stars ont été réquisitionnées pour le coup, et cela s’entend (même si comme souvent dans ces cas là, je reste persuadé que des acteurs moins bankables mais aussi talentueux auraient été tout autant capables de faire aussi bien).
Bref, on ne sait pas trop où sont passés les 6 millions, mais ceci donne déjà un début de piste.
Les dialogues sont eux aussi globalement bien écrits, l’humour fait souvent mouche et encore une fois certains personnages sont très réussis. Mention spéciale à l’arbre et aux couverts, qui m’ont fait bien rire plus d’une fois.
Non, si je devais pinailler, je n’aurais qu’un seul véritable reproche à formuler sur Broken Age. J’ai conscience qu’il est tout à fait subjectif, mais y’a pas, ça m’énerve. Sans vouloir spoiler, ça concerne les IA du vaisseau. Ceux qui ont fait le jeu me comprendront mais juste : POURQUOI ???
Parait-il que ça fait partie de l’humour absurde de l’univers propre à Tim Schafer. J’aime l’humour. J’aime l’absurde. J’aime l’humour absurde. Et pourtant non, une partie de moi refuse cette explication, et se sent extrêmement frustrée par cet aspect du scénario (ou plutôt par son absence).
Enfin bon, concluons. Je n’y connais rien en point & click, c’est vrai qu’il n’est pas parfait (d’un côté il ne dure pas 1000 ans non plus) mais j’ai malgré tout apprécié pratiquer celui-ci. On peut supposer que c’est un gage de qualité ?
Can you geek it ?
Yes you can !
Oui le jeu fait bien le boulot. Son graphisme réussi, son humour soigné et son histoire sympathique devraient vous faire passer un bon moment.
Le par Kaiser Panda