ScourgeBringer

Ne pas confondre vitesse et précipitation

Pour commencer

ScourgeBringer est sorti en 2020, époque à laquelle j’avais rapidement testé le jeu, et où quelques Youtubers en avaient parlé. Depuis, le jeu est un peu tombé dans l’oubli, et je ne le vois jamais cité nulle part. Traitement mérité ou injuste ? On va voir ça ensemble.

Action Indé JuanPatatos Linux Mac PC Plateformes PS4 PS5 Rogue-lite Switch Xbox One Xbox Series

Pour se mettre en condition

On écoute quoi ?

Un truc de gros bourrin, type Napalm Death.

On boit quoi ?

Quelque chose qui arrache, comme une liqueur de piment.

On mange quoi ?

On continue sur l’épicé : Khua Kling.

Alors, ça dit quoi ?

ScourgeBringer est un Roguelite Action/Plateformer. Le jeu se déroule sur Terre, dans un futur post-apocalyptique où notre planète est attaquée par une force alien qui a presque anéanti l’humanité. On incarne une guerrière entraînée depuis toujours pour attaquer le Monolithe, la base ennemie, et mettre un terme à cette menace. On avancera dans cette bâtisse étrange en passant de dimensions en dimensions jusqu’à arriver au boss final, et en croisant sur notre chemin quelques survivants d’anciennes expéditions. On trouvera des éléments de lore au cours de nos runs, et franchement, on s’en fout complètement. ScourgeBringer fait l’effort, comme de nombreux Roguelike, d’avoir plusieurs fins, dont une vraie que l’on découvre en finissant une série de runs de plus en plus dures. Mais le scénario ne sera jamais une carotte efficace pour vous donner envie d’avancer et de relever les défis les plus difficiles proposés par cette aventure.

ScourgeBringer
Vous l’aurez compris : c’est la merde.

On retrouve dans ScourgeBringer tous les éléments classiques d’un Roguelite. On a des niveaux générés de manière procédurale, avec leur propre esthétique et bestiaire, et qui se terminent sur un combat de boss. On avance dans ces niveaux sans savoir où se trouve la sortie, et on se risque au hasard dans un dédale de pièces dangereuses. A chaque niveau, on choisit un nouveau pouvoir parmi trois, qui sont sensés nous donner les capacités pour aller jusqu’au bout de la run. Ce choix peut orienter notre manière de jouer (ex : faire plus de dégâts avec des PV bas, rendre certaines attaques plus efficaces et donc les prioriser…). On récupère de l’argent en tuant les ennemis, à dépenser chez un marchand pour acheter des armes, des consommables ou des améliorateurs de stats. On récupère une autre monnaie sur les boss, qui ne disparaît pas en fin de run, et qui débloque des améliorations permanentes pour toutes nos futures runs dans un arbre de compétences qui se trouve dans le Hub (plus de PV, nouveaux effets pour les attaques…). Bref, du grand classique sur la forme.

ScourgeBringer
Les pouvoirs à récupérer à chaque niveau sont essentiels pour avancer, mais ne sont pas assez équilibrés et bien pensés pour construire un build intéressant.

Le jeu est très porté sur l’action. Notre personnage possède un petit panel d’attaques : attaque de base, coup puissant qui stun les ennemis et renvoie les projectiles, dash, tir à l’arme à feu, et attaque spéciale qui fait des dégâts à tous les monstres la pièce. Il existe une petite vingtaine d’armes à feu, ayant chacune leur propre capacité de chargeur et leurs propres types de munitions : mitraillettes, lasers, lance-roquettes… Vous ne pouvez avoir qu’un flingue à la fois, et cette arme influe en partie sur le gameplay, d’autant que des modificateurs changent et améliorent les effets des balles. Les combats alternent donc entre attaques au corps-à-corps et attaques à distance, et le bestiaire va aussi dans ce sens, avec de nombreux ennemis qui jettent des projectiles. Par moments, ScourgeBringer prend d’ailleurs des airs de Bullet Hell.

ScourgeBringer
Cette photo le représente à peine, mais le jeu peut vite devenir un grand chaos.

Ce qui fait la particularité de ScourgeBringer, ce sont ses combats ultra dynamiques. Le perso est très agréable à contrôler et répond au quart de tour. Le gameplay est très aérien, et votre personnage peut sauter, dasher d’ennemis en ennemis, marcher sur les murs, et au final se battre en touchant très peu le sol. Les salles sont d’ailleurs pensées dans ce sens, avec des pièges et des ennemis qui vous limitent parfois l’accès au bas de la pièce. Il faut donc considérer les salles dans leur ensemble, et le bestiaire est pensé pour occuper tout l’espace est créer le danger partout. Les ennemis sont nombreux, les projectiles pètent de partout, et les combats partent vite en grand chaos. C’est une espèce de grande chorégraphie mortelle, ou perdre le rythme est interdit. ScourgeBringer récompense le beau jeu de plusieurs manières : multiplicateur d’argent qui augmente tant qu’on ne subit pas de dégâts, PNJ qui donne des items en plus si on finit le niveau rapidement, pouvoir qui augmente nos dégâts tant qu’on ne touche pas le sol… Cet aspect du gameplay plein d’adrénaline est sûrement le point fort de ScourgeBringer, ce qui peut le rendre un peu addictif et donne envie de relancer une run. Petit mot sur les boss et nombreux mini-boss. Ces combats sont dans l’ensemble agréables, face à des adversaires avec de nombreux paterns, qui vous obligeront à constamment bouger et à ne jamais être dans une zone de confort.

ScourgeBringer
Les combats de boss sont plutôt réussis, même si on aurait aimé de meilleurs designs.

Pourtant, ScourgeBringer possède de vrais défauts. Le gameplay a beau être dynamique, il est aussi trop répétitif et, à la longue, ennuyant. Il y a trop peu de niveaux, et leurs différences ne sont pas assez marqués pour amener un réel changement. On manque de diversité de coups, et la plupart des combats se résument à sauter d’ennemis en ennemis en bourrinant la manette, tout en espérant ne pas se faire toucher. On a parfois du mal à voir ce qui se passe à l’écran, et il n’y a pas de véritable esquive, ce qui manque pour un jeu qui s’apparente à un Bullet Hell. ScourgeBringer est un jeu dur et exigeant, on perd de la vie facilement et on en récupère relativement rarement. Il n’y a presque pas de frame d’invincibilité après avoir encaissé un dégât. Tout ceci donne l’impression de combats sans technique, sans finesse, et parfois un peu injustes, puisqu’on nous pousse à être dynamiques, mais on va sûrement prendre des dégâts en l’étant.

ScourgeBringer
Chaque niveau a sa propre personnalité, mais, hormis le dernier, je trouve que ça manque de diversité pour ne pas devenir lassant.

Ensuite, l’aspect Roguelike est vraiment loupé. La construction de build est nulle. Les pouvoirs qu’on récupère à chaque niveau sont mal équilibrés et ne se complètent que très rarement. Globalement, on va croiser les doigts pour tomber sur les meilleurs et les choisir sans réflexion d’ensemble. C’est relativement pareil pour les améliorateurs de stats. Que ce soient vos dégâts d’attaque, la durée de recharge des munitions ou des attaques spéciales, ou autres, tout est utile et peu contextuel. Du coup, on aura tendance à ne pas choisir et à se contenter de ce qu’on nous donne. On peut aussi parler des deux types de marchand, avec un qui propose de meilleurs objets contre des points de vie. C’est sympa, mais dans un jeu aussi punitif, on va vite le laisser de côté. ScourgeBringer a fait quelques efforts, avec des items en plus quand on clean tout un niveau, ou des salles qui proposent des vagues d’ennemis contre une grosse récompense. Mais c’est trop léger à mon goût, et je n’ai pas retrouvé ce que j’aime dans un Roguelike, à savoir prendre des risques et trouver des combinaisons qui cassent le jeu.

ScourgeBringer
J’ai vraiment aimé l’esthétique du jeu, qui ce soit la finesse du pixel art ou le gamefeel incroyable.

Pour finir sur l’esthétique, ScourgeBringer s’en sort bien. Le pixel art est beau, les sprites sont réussis et ont beaucoup de personnalité. Le game feel du jeu, ou juice, est le gros point fort de ScourgeBringer, avec des animations détaillées, une musique qui part dans le rock énervé à chaque combat, un sound design explosif qui réagit à chaque action, des tremblements dans la manette constants. On peut regretter que les niveaux manquent de personnalité, et que l’OST soit un peu pauvre, mais c’est plus que correct dans l’ensemble.

Can you geek it ?

Yes, no, maybe, I don't know ...

ScourgeBringer est donc un Roguelite qui se démarque par son gameplay hyper nerveux et son parti-pris pour l’action, ce qui se retranscrit par un vrai plaisir pris manette en main. Malheureusement, le jeu ne maîtrise pas assez bien sa formule Roguelite et devient vite lassant, et parfois frustrant. A laisser aux passionnés du genre.

Le par JuanPatatos

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *