Katana Zero

Kill Bill, le jeu

Pour commencer

Devolver est sans aucun doute l’un de mes éditeurs de jeux vidéo favoris. Ils ont cette tendance à proposer des jeux matures, brutaux, un peu barjos et très inspirés d’œuvres cinématographiques. Katana Zero coche toutes ces cases.

Action Die & Retry Indé JuanPatatos Mac PC Plateformes Switch Xbox One Xbox Series

Pour se mettre en condition

On écoute quoi ?

On boit quoi ?

Du saké. Japon, tout ça.

On mange quoi ?

Une soupe miso, c’est léger avant le combat.

Alors, ça dit quoi ?

Katana Zero est un Action Platformer en 2D réalisé en pixel art. Nous incarnons un samouraï des temps modernes armé de son katana, tueur à gages à la solde d’un organisme obscur. Après un court tuto immersif, nous plongeant directement au cœur d’une mission périlleuse, nous apprenons toutes les capacités de notre personnage. En plus des classiques sauts et coups d’épée, notre assassin peut effectuer des roulades, rebondir sur les murs, prendre et jeter des objets, avancer furtivement, renvoyer les balles avec son sabre. Un pouvoir spécial lui permet de ralentir le temps pendant un cours instant et de mieux appréhender ce qu’il se passe autour de lui (cette mécanique est une vraie aide, mais brise le rythme fou du jeu. Réussir à s’en passer est un vrai kiff).

Katana Zero
Le ralentissement du temps vous permet de renvoyer les balles plus facilement.

Car oui, ce jeu est un beau bordel. Les combats sont dynamiques et nerveux, basés sur un mouvement constant. Vous mourrez à la moindre erreur, la scène se rembobinant pour vous ramener à l’entrée de la pièce. On est clairement sur du Die and Retry. Cette exigence rendra vos rixes intenses au possible. Il y a une certaine latence entre les coups que l’on donne, on ne peut pas renvoyer plusieurs balles à la fois, vous ennemis sont vifs et réactifs. En gros, vous ne pourrez pas vous contenter de marteler le bouton d’attaque pour vaincre. Vous devrez maîtriser parfaitement vos roulades, sauts, renvois de balles et utiliser les objets du décor pour vous en sortir. Le feedback des attaques est puissant, les grandes giclées de sang sont jouissives. On a réellement l’impression de vivre un combat épique et tendu, de mener une chorégraphie mortelle. D’ailleurs, il y a un replay à chaque fin de tableaux, et c’est un plaisir de revoir sa performance quand on a été particulièrement inspiré dans sa boucherie.

Katana Zero
J’ai sauté dans le tas pour la photo. En vrai, j’ai aucune chance de m’en sortir.

Chacun des onze niveaux est composé de multiples tableaux qui s’enchaînent, et que vous devrez finir en tuant tous les ennemis présents sur place. Leur variété est prévue pour vous mettre en difficulté : bretteurs pouvant parer vos coups, mafieux armés de fusils à pompe dont vous ne pouvez pas renvoyer les balles, flics avec boucliers, drones volants… Aucun adversaire n’est dur à vaincre seul, mais c’est bien leur nombre et la structure des tableaux qui vous posera problème. Les développeurs ont souvent pensé à plusieurs façons de terminer un tableau. En finesse, en marchant lentement, en usant de fumigènes, en surprenant vos ennemis par des pans de murs destructibles. Ou la méthode bourrin, à base de jet d’explosifs, de portes fracassés et d’esquives. Plus l’on avance dans le jeu, plus les tableaux se complexifient, gagnant en taille, en nombre et en qualité d’ennemis et de pièges. Katana Zero n’est pas un jeu qu’on galère à finir, mais certains passages vont vous donner envie de vous arracher les cheveux. Le gameplay se diversifiera aussi par des phases de jeux différentes : course-poursuite en moto, combats de boss, séquence avec un autre personnage… Une fois le jeu fini, vous pourrez le recommencer avec des armes spéciales pour renouveler l’expérience. Le gameplay est donc grisant, malgré une très légère lourdeur et un nombre d’ennemis qui rend certains moments trop bordéliques et ingérables.

Katana Zero
On pourra la jouer fine si on le souhaite. Mais c’est pas obligé hein.

Mais le plaisir manette en main n’est qu’une face de Katana Zero. Le jeu s’appuie sur un scénario solide, une narration puissante et une atmosphère envoûtante. Ne se dévoilant que petit à petit, l’intrigue nous tiendra en haleine durant les 5 à 6 heures que l’on prendra pour finir l’histoire. Le personnage principal est aussi paumé que nous, et nous découvrons avec lui les révélations sur son histoire. L’ambiance Film noir/Yakuzas est saisissante. Les scènes qui lient les phases d’action nous scotchent par leur brutalité, par leur profondeur, par leurs racines cinématographiques. Le jeu est violent, gore, souvent glauque, voire flippant, mais propose quelques instants de douceur d’autant plus beaux. La mise en scène appuie la tension et le drame, et nous fait parfois basculer vers la folie. Le jeu s’amuse avec nous, à travers des faux bugs, des scènes qui se répètent, des actions faites spontanément par notre personnage, afin de nous faire perdre le sens des réalités. Car il s’agira bien de démêler le vrai du faux pour comprendre l’entièreté du propos de Katana Zero. Plusieurs éléments restent en suspens à la fin du jeu, ouvrant certainement à une potentielle suite.

Katana Zero
Une ambiance digne des meilleurs films de gangsters.

On sera acteur de ce scénario à travers des choix de dialogues assez variés, permettant d’être plutôt diplomate, discret, ou d’envoyer chier tout le monde. La gestion des dialogues pourra changer le cours ou l’aboutissement d’une mission, débloquer des scènes badantes, et même un boss secret. Ces choix ne sont pas cruciaux, mais le scénario se dévoilera de façon différente selon nos décisions, ce qui pousse à la rejouabilité. À noter qu’il existe deux fins distinctes selon nos choix, même si l’une a beaucoup moins d’intérêt que l’autre. Les personnages sont plutôt classiques pour un univers noir comme celui-ci, mais leurs personnalités restent intéressantes et les dialogues cyniques collent parfaitement à l’ambiance. La tension qui se dégage de certains échanges prend aux tripes. Certaines scènes, toutes en discussions, sont dingues d’inventivité. On est à fond dedans.

Katana Zero
Les séances de psy sont mémorables.

L’OST est merveilleuse, composée en grande partie par des artistes électro talentueux. House, synthwave, et même jazz : le son colle toujours à l’atmosphère. La musique a d’ailleurs une place explicite dans le jeu, puisque notre samouraï commence chaque mission en mettant ses écouteurs dans les oreilles. Les graphismes sont superbes, le pixel art très fin. Pour donner vie aux dialogues, les développeurs ont usé d’effets visuels et sonores très efficaces. Katana Zero a beau se dérouler exclusivement dans un cadre urbain, les niveaux sont variés : prison, studio de cinéma, nightclub… L’identité de chaque lieu est claire. On notera enfin quelques clins d’œil à la pop culture : Silent hill, Red rooms du darknet… Le tout donne au jeu une vraie contenance.

Katana Zero
Les effets visuels et sonores suffisent à insuffler une âme aux dialogues.

Et, sans spoiler, j’ai adoré comment le jeu justifie les idées de gameplay par des éléments scénaristiques. Rien n’est laissé au hasard. Les mecs ont bossé sérieusement, et ça fait plaisir.

Can you geek it ?

Yes you can !

Katana Zero est une expérience forte, un jeu vidéo avec une vraie patte cinématographique. Le gameplay dynamique et brutal en fait un jeu d’action génial, et ses éléments narratifs nous plongent intensément dans son histoire folle. Clairement à mettre dans toutes les mains. Un DLC gratuit est prévu prochainement, je guette.

Le par JuanPatatos

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