Hotline Miami 2 : Wrong Number

Toujours du Tarantino, mais seconde moitié de carrière

Pour commencer

J’ai déjà fait le test d’Hotline Miami premier du nom, qui est à retrouver ici. L’idée n’est donc pas de présenter de nouveau le jeu et de répéter tout ce qui y a été dit, mais de pointer les différences du second opus.

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Pour se mettre en condition

On écoute quoi ?

Miami nights 1984 – Ocean drive. Ce n’est pas un son de l’OST, mais c’est un morceau de synthwave que j’aime beaucoup.

On boit quoi ?

Un Pink Miami. C’est un joli nom de cocktail. Mais il y a une arnaque quelque part.

On mange quoi ?

Un duo de magret de canard, pour mes personnages favoris.

Alors, ça dit quoi ?

Sorti quelques années après le premier épisode, Hotline Miami 2 reprend exactement la recette de son prédécesseur : même genre, même gameplay, même esthétique sale, mêmes inspirations, même narration dérangée, même violence exacerbée. Il n’y a donc aucun temps d’adaptation nécessaire pour les habitués, on est directement dans le bain.

Hotline Miami 2
Et oui, on est de retour

Première grosse différence, on ne suit plus l’histoire d’un seul protagoniste. On jouera un bon paquet de personnages différents, venant d’horizons divers et ayant chacun un rôle plus ou moins important dans le scénario : flic, mafieux, soldat… Quelques héros n’ont pas de particularités, mais la plupart proposeront des variations de gameplay, via un choix de bonus en début de niveau, comme le faisaient les masques du 1er opus. Mention spéciale au journaliste qui propose une option « pacifiste » (ne se bat qu’avec des armes contondantes), et surtout au groupe de 5 tueurs masqués, qui ont tous un gameplay bien particulier. Le duo tronçonneuse/flingue des deux canards est un régal à jouer. Certaines idées sont moins maîtrisées, comme le choix d’une arme unique pour tout le niveau avec le soldat. Je trouve que c’est injouable avec une grande partie des propositions.

Hotline Miami 2
Hotline Miami 2 nous fait voyager loin de notre ville préférée

Tous ces changements de personnages donnent le rythme effréné d’une aventure qui se développe principalement lors de cinématiques, et de passages se déroulant entre les phases de gameplay. Les scènes s’enchaînent de manière compulsive, on n’a pas le temps de souffler. Le scénario se place à la suite du 1er opus, mais, comme dans celui-ci, le jeu s’amuse à nous balader dans le temps. On retrouve également les dialogues crapuleux, l’ambiance film noir, la trame digne d’un thriller et la mise en scène dérangeante. Les scènes psychédéliques et complètement tordues sont plus nombreuses, le jeu va plus loin dans le drame et dans la psychologie. Certains passages sont mémorables, surprenants, l’évolution des personnages principaux est bien foutue. Le scénario est complexe, plus travaillé que dans le premier jeu et les histoires des différents personnages s’entrecroisent pour peindre un tableau global. Si le tout n’est pas mal fait, c’est assez décousu par moment. J’ai fini par mater le lore sur Internet pour être sûr de tout bien capter. Le fait de changer de personnage tout le temps peut aussi frustrer et provoquer du désintérêt, d’autant qu’on ne comprend pas bien l’utilité de certains protagonistes dans le scénario.

Hotline Miami 2
L’idée du double flingue est vraiment cool

Au-delà des persos différents, Hotline Miami 2 tente des choses pour se démarquer du premier jeu. L’arsenal est plus fourni, ce qui n’amène pas de changement fondamental, et de nouveaux types d’ennemis, combinés aux anciens, créeront des casse-têtes intéressants. Certains tableaux, sur lesquels les développeurs ont tenté d’innover, sont complètement loupés (la scène du port avec les mecs planqués est infâme à jouer). Mais le principal changement vient du level-design. J’ai l’impression que les tableaux sont principalement construits autour de grandes salles et d’espaces découverts. Les mobs sont plus souvent équipés de flingues. Les armes à feu servent donc beaucoup plus que dans le premier opus. Je trouve que le jeu y perd énormément en subtilité, puisque que l’on nous demande une analyse moins fine de l’environnement. Les niveaux sont infinissables, stupidement bourrés d’ennemis, quasi-injouables au corps-à-corps. Puisque les tableaux sont trop grands, on avance à l’aveugle, et on ne finit par connaître la position des ennemis qu’à force de mourir face à des mecs que l’on n’a pas vu. C’est franchement fanant par moments.

Hotline Miami 2
Un exemple de salle immense, injouable sans utiliser de flingue

Pour finir, le jeu contient quelques secrets, comme un niveau bonus, ce qui est très appréciable dans cet univers nébuleux. Et un mot pour l’OST, qui est encore une fois magnifique, et même plus que ça. Ils ont ramené Perturbator, merde.

Can you geek it ?

Yes you can !

En conclusion, Hotline Miami 2 est la suite logique du premier opus. On retrouve le même gameplay explosif et la même atmosphère crade que l’on aime tant. Problème, le scénario, même s’il est prenant, devient par moment dur à suivre à force d’entretenir le mystère bordélique. Et pire, le level-design transforme trop souvent le gameplay en sessions de shoot bêtes et méchantes, quand le premier jeu demandait plus de subtilité. Je valide parce que le jeu reste bon, et qu’on l’appréciera si on aime Hotline Miami. Mais on était pas loin du pouce orange.

Le par JuanPatatos

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