Pour commencer
J’avais brièvement parlé d’Have a Nice Death dans un article sur les Games Made in France 2022 (à retrouver ici). De ce que j’en avais vu, le jeu donnait l’eau à la bouche et j’avais hâte de pouvoir y jouer. On va donc voir s’il a pu tenir toutes ces belles promesses.
Pour se mettre en condition
On écoute quoi ?
TTC – Travailler. Un morceau pour les gens qui en ont marre du taf.
On boit quoi ?
Un Tue la mort, cocktail composé uniquement avec des boissons alcoolisées. Santé.
On mange quoi ?
Des abats de volailles, un des nombreux consommables du jeu.
Alors, ça dit quoi ?
Have a Nice Death est un Action Plateformer de type Roguelite, en vue de côté. Ce jeu français (cocorico) nous place dans la peau de la Mort qui, face à la quantité de travail qu’elle effectue quotidiennement, a décidé de monter son entreprise et de déléguer une partie de ses missions. Problème, ses employés sont en roue libre totale, la poussant au bord du burn out. Aidé de vos quelques collaborateurs encore fidèles, vous allez devoir remettre tout le monde au boulot à grands coups de faux pour espérer profiter de vacances bien méritées. Le cadre de l’entreprise, qui vous suivra tout au long de l’aventure, est propice aux vannes bien senties, aux dialogues loufoques, et le jeu est franchement drôle. Un petit scénario sans prétention cherchera à chatouiller votre curiosité et on prendra plaisir à suivre les histoires de nos collègues, tous plus attachants les uns que les autres. L’atmosphère du jeu est une vraie réussite.

Disons les choses dès maintenant : Have a Nice Death est un bon Rogulite. Pour commencer, l’action fonctionne très bien. Les contrôles sont globalement simples (attaque, dash, saut, ulti), agrémentés de quelques coups plus spécifiques (attaque chargée, frappe au sol). On peut également équiper jusqu’à deux armes ou sorts en plus de notre faux. Le tout est fluide et agréable à prendre en main, offrant un gameplay simple mais un minimum technique. Le bestiaire est assez massif, les mobs ont généralement plusieurs paterns, qui sont globalement bien pensés. Le level design aide à créer des arènes intéressantes, qui jouent sur la verticalité. Les boss et miniboss sont aussi bien foutus, avec des paterns nombreux, des phases différentes, et un panel d’attaque qui saura vous mettre en difficulté quel que soit votre style de jeu. L’aventure propose également certains passages de pure plateforme, toujours très courts et plutôt oubliables. Have a Nice Death est assez difficile et arriver à la vraie fin est un petit challenge qui m’a vraiment tenu en haleine. Et, comme dans tout Roguelike/lite qui se respecte, on peut continuer à faire des runs en augmentant la difficulté de manière graduelle si l’on cherche encore plus de défi. On note que ce jeu est un Roguelite, puisque vos échecs vous aident à monter de niveau et à améliorer durablement votre perso. Pour autant, ces améliorations ont un plafond et vous ne pourrez pas upgrade à l’infini. Vous devrez bien compter sur votre skill pour vous en sortir.

Ensuite, Have a Nice Death a un contenu assez imposant pour qu’il soit toujours plaisant de relancer une run. Le jeu comporte une petite dizaine de niveaux (avec des choix d’embranchements, donc vous ne les ferez pas tous dans la même run) ayant chacun leur ambiance, leur bestiaire et leurs boss et mini-boss. On peut débloquer de très nombreuses armes et sorts différents, et notamment 7 formes diverses pour l’arme de base, qui influent assez fortement sur le gameplay. On note que chaques armes et sorts ont leurs propres stats, capacités et ulti, ce qui agrémente encore plus le gameplay. Il existe également d’autres types d’objets, que l’on peut consommer dans le hub entre deux niveaux et qui peuvent fortement modifier une run mal embarquée. Avec tous ces éléments, difficile de vivre la même run deux fois de suite.

De plus, les runs se façonnent différemment à chaque essai grâce aux malédictions, à comprendre des compétences et augmentation de stats. On les choppe en battant les boss et miniboss, en les achetant au magasin ou en fin d’étage. Elles se divisent en 3 arbres (en gros, dégâts physiques, défense et dégâts magiques) et donnent une direction à votre façon de jouer : augmentation des PV, de la jauge de mana ou du pourcentage de critique, dégâts augmentés en tapant dans le dos, meilleure efficacité des heals… Il existe des dizaines et des dizaines de malédictions, et vous allez parfois devoir faire des choix cornéliens qui impacteront votre run et votre façon de jouer. De plus, à chaque fin d’étage, vous allez choisir quel sera la récompense du prochain étage : malédiction, miniboss, argent, bonus de PV, magasin ou local pour améliorer les armes… Cela permet de sculpter votre partie selon vos besoins, et d’optimiser au mieux votre run en la pensant à longs termes.

Enfin, le jeu a quelques idées pour pimenter vos runs : défis à prendre en début de run contre une récompense, contreparties à certaines malédictions… Autant d’éléments qui peuvent réellement vous faciliter la run ou la rendre infernale. Je regrette quand même un manque de contenu secret. Il n’y a pas de niveaux ou de boss cachés, uniquement des salles secrètes difficiles à trouver et qui offrent généralement une récompense très décevante. On ne nous pousse jamais à l’exploration, et c’est dommage. Je pense que le cadre du jeu était propice à distiller des mystères et à nous donner envie de mieux découvrir ce monde drôlement macabre.

Pour finir, l’esthétique d’Have a Nice Death est une vraie réussite. Les graphismes sont sublimes, les arrière-plans également. J’adore le design des PNJ, mobs et boss, les effets visuels éclatants et le sound design efficace. Tout est très juicy. Seul bémol, l’OST n’est franchement pas terrible.
Can you geek it ?
Yes you can !
Malgré des notes pas toujours élogieuses sur Steam, je trouve qu’Have a Nice Death est un très bon Roguelite. Le jeu est très agréable à prendre en main, sa difficulté est assez élevée pour constituer un vrai défi, les combats sont très bons, son contenu est assez imposant pour qu’on ne s’ennuie pas et sa DA fait son petit effet. Il y a des meilleurs jeux, plus complets et plus ambitieux, mais j’ai vraiment passé un bon moment dessus.
Le par JuanPatatos