Dysmantle

Dur d’y survivre

Pour commencer

Cette introduction va être succincte : je ne suis pas allé au bout de ce jeu. Et pour moi, ça veut dire beaucoup.

Info : Ce jeu est dans la catégorie "à faire avec tes potes", pour en savoir plus, cliquez-ici !
Action Indé JuanPatatos Mac Open World PC PS4 PS5 RPG Survie Switch Xbox One Xbox SeriesTagged

Pour se mettre en condition

On écoute quoi ?

France Gall – Résiste. Ce que je me suis dit plusieurs fois pour contrer mon envie d’éteindre le PC.

On boit quoi ?

Une Goudale IPA. Ça surfe sur la tendance, mais c’est mal fait.

On mange quoi ?

Une soupe de tomates, la première recette du jeu. J’ai aimé cette idée, autant en parler.

Alors, ça dit quoi ?

Dysmantle est un Action RPG prenant place dans un open-world apocalyptique ; une île urbanisée, infestée d’infectés. Le jeu donne la possibilité de jouer à deux en local, et c’est dans ces conditions que je l’ai testé. Il y a beaucoup de choses à dire, je précise d’avance que cette review sera peut-être un peu décousue.

On va commencer par le positif. Les premières heures de jeu sont vraiment emballantes. En sortant de son abri souterrain, on découvre un monde ouvert immense, des ressources nombreuses à récolter dans un environnement presque entièrement destructible. Défoncer l’intérieur de baraques à coups de barre à mine est étrangement agréable, et les premiers combats rendent bien cette brutalité. Le jeu est très beau, le sound design et certains feedback sont vraiment satisfaisants. Quelques éléments de lore se mettent en place à travers des messages radio très bien doublés, des structures mystiques dont l’accès est bloqué, des phénomènes incompréhensibles. On a donc hâte de se jeter dans l’exploration de ce monde plein de mystères apparents.

Dysmantle
Le jeu est beau. Et pêcher dans un jeu de survie, c’est toujours cool.

L’imposante map est découpée en plusieurs zones. Les endroits que l’on visite se dévoilent sur la carte, les noms de lieux et points importants s’y affichent. Des feux de camp, où l’on peut déposer son stuff dans une malle, sauvegarder, crafter ou dormir, sont disséminés un peu partout et servent de points de fixation dans notre exploration. Il existe une tour de contrôle par zone. Son activation permettra d’y voir plus clair sur la carte. Elle sert surtout, en échange d’un peu de ressources, à empêcher les mobs de la zone de repop, ce qui arrive normalement à chaque sauvegarde. Ces éléments permettent donc d’appréhender le jeu étape par étape, de se fixer des objectifs clairs et d’être moins paumé dans ce monde gigantesque. On appréciera aussi le fait que l’on comprenne facilement que l’on ne peut pas accéder à certaines zones sans avoir acquis certains objets. Par ailleurs, si tout (ou presque) est destructible et apporte des ressources, il faut un certain nombre de dégâts pour bousiller les objets les plus solides. Ainsi, on ne pourra pas briser dès le début du jeu les éléments de décor qui donnent des matériaux rares. Les possibilités de farm augmentent avec le niveau de nos armes, et c’est plutôt bien équilibré.

Dysmantle
La tour de contrôle n’est pas un objectif obligatoire, mais hautement stratégique.

L’aspect RPG est bien maîtrisé. On prend de l’expérience un peu tout le temps, en combat, en farmant… À chaque nouveau niveau, on peut améliorer son perso sur un axe que l’on sélectionne parmi 3 choix proposés aléatoirement : plus de PV, plus de dégâts, plus de capacité de stockage, XP qui grimpe plus vite… Simple et efficace. Le craft est également un bon point du jeu. On devra construire tous nos objets avec les matériaux que l’on récupère partout : armes de corps-à-corps et armes de jet, vêtements pour la défense et lutter contre les aléas du climat, soins, objets qui améliorent nos stats. On ressent concrètement sa propre progression dans le jeu. Les emplacements de stuff sont peu nombreux et l’on doit faire des choix intéressants, même si beaucoup d’items ne sont franchement pas terribles. On peut également améliorer l’équipement que l’on a déjà. Il est donc agréable de planifier la suite de sa partie en ciblant ce que l’on veut fabriquer et ce qu’il faut récupérer pour le faire. On notera également la possibilité de découvrir des recettes et cuisiner des plats pour améliorer ses stats, de jardiner, de pêcher. C’est pas grand-chose, mais j’ai kiffé. Je finirai sur le positif en mentionnant l’interface, qui reprend les habitudes des références de l’open-world. C’est très lisible.

Dysmantle
J’ai aimé l’aspect RPG. Rien de révolutionnaire, mais ça marche.

Maintenant, passons aux choses sérieuses. On déconnecte rapidement du scénario et des premières bonnes impressions. Très vite, on découvre la quête principale qui nous demande d’aller chercher 4 objets identiques aux 4 coins de la map. Dites-le si vous aviez la flemme d’écrire une vraie trame. La narration est naze. Les histoires des habitants de l’île, confrontés soudainement à l’horreur, ne sont pas du tout touchantes. Il y a pourtant de la matière pour atteindre la corde sensible avec ce genre d’univers. Le scénario part complètement en couille, mélangeant soudainement le zombie à la fantasy et à la science-fiction. Ça sort de nulle part, c’est super mal amené. Les quêtes secondaires sont ultra chiantes, pas impliquantes, souvent basées sur un schéma de chasse au trésor ou de fights soudains. Paye ton originalité. En fait, les boucles de gameplay sont fades à souhait, comme si le jeu avait été développé il y a 30 ans. On avance d’un point à un autre, rencontrant des obstacles sans intérêts en chemin, type un pont à reconstruire ou des tourelles de défense. On se tapera donc des allers-retours pour chercher ou farmer des planches, ou recharger ses couteaux au feu de camp le plus proche pour péter les tourelles en questions. Le jeu se repose énormément sur le farm pour tenir la longueur. Niveau de fun : -5, les mecs n’avaient pas d’idées pour tenir le joueur impliqué.

Dysmantle
Je veux pas tailler gratuitement, mais les infectés ressemblent beaucoup à ceux de Last of Us, non ?

C’est en fait un gros problème de Dysmantle : cet open-world n’a pas d’intérêt. Le monde est immense et il n’y a pas assez d’idées pour le remplir. Les environnements se ressemblent énormément, les quêtes secondaires sont peu nombreuses et pas intéressantes, les points d’accroche récurrents (ruines, abris souterrains, obélisques…) donnent lieu à des défis fades (combats, casse-têtes…). Il y a des caisses de loot que l’on doit ouvrir en battant un chrono, mais leur contenu n’est jamais à la hauteur du défi. Du coup, on arrête de s’en occuper. En fait, les éléments de l’Open world sont présents, mais juste mis en place sans inventivité. Il y a peu de TP, et on se tape d’immenses trajets à pied, rendus pénibles par un level design douteux (les collisions contre les buissons, c’était pas nécessaire). Les zones d’ombre de la map cachent des passages essentiels et rendent mal les frontières de la carte. On se perd, les objectifs principaux sont mal indiqués, on ne sait d’ailleurs même plus ce que sont les objectifs principaux, on arrive dans des zones où l’on n’a rien à foutre, tout se ressemble, la caméra est galère à gérer à deux, on passe notre vie à se coincer dans des buissons. Oui, je me répète, et alors ? On se tape des allers-retours constants aux feux de camp pour déposer notre loot. Je sais que ça rentre dans un cadre « jeux de survie », mais c’est lourd, d’autant que l’on s’était spécialisé dans la récolte de ressources.

Dysmantle
Des ruines magiques dans un univers post-apo. Les mecs se sont un peu perdus.

Les combats deviennent vite une purge. Les ennemis sont trop nombreux et faciles à combattre, ça enlève le challenge et, du coup, la peur. D’autant que mourir n’est pas très punitif. C’est un jeu de survie où l’on n’a aucune pression sur le fait de ne pas survivre. C’est un jeu de « zombies » où l’on n’a pas peur un seul instant. Il y a trop peu de types d’ennemis, les paterns se ressemblent tous. Certains adversaires sont juste ennuyeux à combattre. Genre le sac à PV qu’il faut taper dans le dos. Genre le cactus qui te fait des dégâts quand tu t’approches, et qui te fous toujours un coup parce que la hitbox est ingérable. Les synergies entre les ennemis sont mal pensées, et les combats contre des groupes d’infectés différents sont peu cohérents. Avec les monstres qui repop tant que l’on n’a pas trouvé la tour de contrôle, ça devient vite pénible. Autre point, le loot est complètement déséquilibré. On trouve des ressources partout, tout le temps. Du coup, certaines idées intéressantes deviennent inutiles, comme le potager.

Dysmantle
Cet ennemi est juste une purge. Rien de dur. Juste une purge.

Enfin, pour finir en beauté, le mode multijoueur est foiré. J’ai parlé de la caméra plus tôt. En fait, on passe son temps à se perdre, puisque que les développeurs n’ont pas pensé à nous attribuer une couleur, ou n’importe quel signe distinctif pour reconnaître son perso parmi les deux. De plus, on ne se voit plus quand on passe derrière une texture, type falaise ou arbre. Ils n’ont pas pensé à mettre un effet de transparence ou de surbrillance. Du coup, on se perd tout le temps. Du coup, on bouge la caméra tout le temps. Du coup, on perturbe complètement son pote qui fait n’importe quoi et se perd à son tour. Du grand art.

Can you geek it ?

No you can't :(

C’est dommage, il y avait du potentiel. Une belle patte graphique, un genre intéressant, un monde vaste, un système de craft impliquant. Mais ce jeu est juste trop creux, pas assez approfondi. Il y a la coquille, mais rien pour la remplir. Et la lassitude se fait vite sentir.

Le par JuanPatatos

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