Fallout 4 (Par Kaiser Panda)

"La guerre... la guerre ne meurt jamais." La nature de Bethesda non plus !

Pour commencer

Ah, Fallout 4 le mal aimé…
Il est assez difficile de penser à une évaluation pertinente alors que déjà beaucoup de choses ont été dites à son sujet mais bon, je tente l’aventure.

Action FPS Infiltration Kaiser Panda Open World PC PS4 RPG Xbox One

Pour se mettre en condition

On écoute quoi ?

The Wanderer par DION, évidemment !

On boit quoi ?

De l’eau sale.

On mange quoi ?

Du pâté de fangeux sur du pain, un indémodable.

Alors, ça dit quoi ?

Fallout 4 est… un jeu Bethesda de plus. Nouveauté oblige, il porte au paroxysme tous les bons points du genre, mais malheureusement aussi tous ses aspects les plus bancals, qui prennent ici une tournure des plus affligeantes.

Commençons par les sujets qui fâchent :

– Le plus gros de tous : le fond. Clairement la grosse déception du jeu, l’écriture du jeu a manifestement été confiée à une congrégation de témoins de Jéhovah qui passaient par là. Dialogues creux, soi-disant choix inexistants, tous axés sur une seule voie : celle du gentil à la recherche de son fils enlevé. La structure des quêtes est à 90% répétitive : tuer les méchants, et parfois livrer des trucs. Bon j’exagère un peu mais pas tant que ça. Quelques quêtes annexes sont rigolotes, et certains moments de la quête principale sont même sympa, mais c’est toujours la frustration qui revient pointer le bout de son nez. Sans entrer dans les détails de l’histoire, on peut aisément dire que Bethesda avait de l’or entre les mains avec l’univers qu’il avait crée sur Boston, mais qu’ils n’ont pas su (voulu ?) mener la chose à son terme. Et c’est avec un scenario pas si mauvais que ça, mais amputé de partout que l’on se retrouve en sortie de piste. Scénario qui aurait pu (qui aurait dû !) être top mais qui est juste moyen.

L’écriture s’est donc globalement lissée par rapport à Fallout 3 et New Vegas. Cela se voit sur plusieurs aspects, comme par exemple la disparition du karma (sacrilège !). Plus qu’un détail, ce système était la base de toute une dichotomie d’écriture au niveau des quêtes, des dialogues, de la relation avec les compagnons… Dans F3, certains compagnons ne se débloquaient que si on jouait un pourri car ils étaient eux-mêmes pourris, et c’était cocasse. Ici aucun n’est vraiment malsain. Les plus vilains (voleurs, drogués…) sont tous en voie de rédemption, et grâce au joueur ils (re)deviennent de bons gars, etc. Alors ils sont plus ou moins attachants certes, mais les faits sont là.
Enfin histoire d’enfoncer le clou, rappelez-vous F3, qui offrait l’occasion de faire sauter une ville en sirotant un cocktail allongé sur une chaise longue. Cette scène a marqué les esprits, pourtant F4 ne présente pas de réel équivalent.

NB : bon, le DLC « Far Harbour » relève pas mal le niveau de ce côté là : quêtes intéressantes, choix, dialogues, roleplay de qualité. Le tout dans une carte vaste à explorer : du bon travail.

– J’ai parlé des choix inexistants : la faute à leur système « à la Mass Effect », qui fait pour la 1e fois dans un Fallout parler le héros et apparaître une présentation à quatre boutons. Censé donner dynamisme et vie à l’action, le tout s’avère en fait peu adapté au genre Bethesdien. N’est pas Bioware qui veut et le héros n’a finalement jamais rien à dire, du coup il meuble comme une crotte et les choix de dialogues mènent au bout tous à la même conclusion. Ajoutez à ça l’impossibilité d’utiliser les perks SPECIAL (seul le charisme aura une influence) pour débloquer certaines quêtes uniquement par le dialogue et vous comprendrez qu’au nom de l’innovation forcée et de la fausse bonne idée, on perd beaucoup sur cet opus concernant cet aspect.

– Les petits à-côtés (PC, concepts d’abris, quêtes secondaires/tertiaires) censés donner tout le sel absurde à la série, manquent un peu de piquant. Heureusement tout n’est pas noir et quelques oasis de fraîcheur tentent bien d’exister çà et là, mais elles se font trop désirer pour ne pas souligner la chose.

– Le nouvel arbre de compétences, bien que je n’aie pas grand chose à lui reprocher sur le fond, m’a paru assez peu bandant une fois que j’avais toutes les perks que je désirais. J’ai terminé le jeu avec une petite dizaine de points non dédiés. Le système de Skyrim restera le meilleur de Bethesda à mes yeux (= leveller ce qu’on pratique). L’inventaire manque également de clarté : un problème récurrent chez Bethesda qui se verra corrigé une fois de plus par la communauté des moddeurs.

Fallout 4
Un système de dialogue dénaturé.

Alors pourquoi diable avoir passé 500+ heures sur cette chose si c’est si nul que ça ?

+ Déjà, tout simplement parce que le coeur de métier de Bethesda, l’exploration, y est lui très réussi. Des écueils du 3 ont été évités ici (décors répétitifs, métros rasoirs ou grands vides entre chaque lieu). Mieux : la carte fourmille de choses à visiter, le nombre de lieux sympa hors marquage sur carte étant beaucoup plus élevé qu’auparavant. Autre amélioration : la verticalité des lieux. Le centre ville est un vrai dédale au sol, mais aussi sur les toits. Il vous sera fréquent de tomber au coin d’une rue sur un escalier, un ascenceur, une vieille planche ou des gravats qui vous feront monter d’un étage, voire au sommet d’un bulding ; de quoi faire tourner la tête et assurer des heures de balade.

+ L’ambiance. Que ça soit au niveau visuel ou sonore, on sent que l’équipe technique a sué sang et eau pour rendre une copie de qualité. Certes les graphismes n’ont pas le détail d’un Dying Light, mais l’enrobage est là. Les lumières, le son de la pluie sur les tôles, les inquiétants orages de radiations, le son des balles qui fusent… tout est fait pour vous plonger dans ce monde. Les fangeux sont plus dégueulasses que jamais, leurs oeufs vous éclatent à la tronche, les scorpions s’enterrent pour vous surprendre, les goules sortent de sous un camion pour vous chopper par derrière, les écorcheurs vous choppent, quel régal ! Une nuit je me balade avec un compagnon robot quand soudain il me sort « j’ai beau avoir plus de 2 siècles, je ne me lasserai jamais de voir le soleil se lever : quel spectacle ! » Je me retourne et PAF, l’aube qui arrive : énorme. Les ennemis discutent désormais entre eux quand ils vous cherchent, ça rend bien. Le chien, compagnon ultra optimisé sur cet épisode, est vraiment vivant et attachant, et a fait preuve d’un soin particulier pour ses animations et ses sons. Bref : ambiance top.

Fallout 4
L’exploration reste le gros point fort du jeu, tant en quantité qu’en qualité.

+ Autre nouveauté, le crafting. Bien plus évolué et libre que celui de Skyrim, il permet de vraiment se faire un petit chez soi douillet, fait de bric et de broc post-apo. Bethesda ayant eu le bon goût de ne pas le rendre obligatoire, libre à chacun de voir si c’est sa came ou pas. Il faut juste garder à l’esprit que si les précédents Fallout faisaient la part belle au loot, ici on atteint des sommets de paranoïa sur quoi prendre ou ne pas prendre. Le système de recyclage n’est pas mal fichu, un système de tri et de recherche ciblée étant proposé. En plus de l’aspect bati, le jeu propose également d’upgrader armes et armures, ainsi que que façonner son propre robot, ça peut donner des trucs assez funs (DLC Automatron). Sur ce sujet, je regrette juste l’abandon du système d’usure de F3, je le trouvais chouette.

+ Côté armes & armures, exit les armes uniques à la F3, place aux Légendaires : des armes avec un attribut spécial lootables sur des ennemis puissants. Plus vous jouez en difficulté élevée, plus ils ont de chance d’apparaitre. C’est cool mais c’est aléatoire, on peut donc se retrouver avec une famille d’armes riche en légendaires, quand d’autres ne lootent quasiment rien. Bon, le système reste sympathique malgré tout, ça donne envie d’aller poutrer un ennemi pas forcément accessible ou bien protégé. Autre grosse évolution : les armures assistées. Simples « pyjamas » jusque là, un effort particulier a été fait à leur sujet sur F4. Nous avons affaire ici à de vrais exosquelettes, avec armatures, pièces craftables indépendantes, réacteurs de fusion, et une fois à l’intérieur une impression de grandeur, de puissance et de solidité vraiment bien rendue.

+ Enfin, le gameplay Bethesdien, que je trouve toujours aussi agréable à jouer. A noter que le VATS/SVAV qui auparavant arrêtait le temps ne fait ici que le ralentir : de quoi ajouter un peu de dynamisme et de tension dans les moments délicats. Les phases de shoot ont également bien gagné en nervosité, c’est vraiment agréable à jouer.

Fallout 4
Un exemple de personnalisation : l’armure assistée. Oui, elle a de la gueule.

 

Can you geek it ?

Yes, no, maybe, I don't know ...

Un Fallout tout en contrastes donc. Je recommande donc, mais pas à n’importe quel public.
A ceux qui cherchent du RP dans la veine des anciens Fallout, à savoir jouer une crevure vagabondant dans un univers sale, entre putes et esclaves, à ceux là, je dis non. Faites vous une raison, ce Fallout-ci paraît bel et bien mort à tout jamais.
A ceux qui aiment le gameplay Bethesda, explorer, se balader, découvrir un nouveau monde, tirer dans les jambes de goules, se construire des petits nids douillets ou encore modder comme un porc alors oui, le jeu est clairement fait pour vous.

Le par Kaiser Panda

2 commentaires sur “Fallout 4 (Par Kaiser Panda)

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