Reigns Game of Thrones

Le partenariat win/balek

Pour commencer

En tant que gros fan de Game of Thrones (la série, j’avoue ne pas avoir lu les bouquins), ce jeu m’a attiré sans que je ne connaisse spécialement la série Reigns. Et il ne m’a pas donné envie de jouer aux autres opus, tout en me confortant dans mon amour de cet univers.

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Pour se mettre en condition

On écoute quoi ?

The Rains of Castamere, meilleur son de la série.

On boit quoi ?

Un vin rouge très tannique, type Bordeaux, en carafe. Et en nombre.

On mange quoi ?

Une tourte aux pigeons. Je vous conseille un goûteur.

Alors, ça dit quoi ?

Le principe est limpide. On incarne un personnage de l’œuvre venant d’accéder au trône, et l’on reçoit à la chaîne divers conseillers, dirigeantes de territoires ennemis, nobles, chefs religieux, qui sont représentés sur des cartes. Chacun d’eux se pointe avec une requête, une menace, une problématique, à laquelle on peut répondre de deux manières différentes (en général, par l’affirmative ou la négative), en swipant vers la gauche ou vers la droite (je ne ferai pas de vanne sur Tinder). Ce choix, selon le contexte, influe sur 4 jauges au haut de l’écran : le pouvoir, la foi, le peuple et l’argent. Si l’une des jauges tombe à zéro ou se remplie entièrement, on meurt.

Reigns GOT
Tous vos choix influent sur les jauges en haut de l’écran.

Certains personnages peuvent débloquer une immunité à une mort, et ont, dans une certaine mesure, leur manière d’être joués (ex : Tyrion ne pourra pas tomber en rade de thunes, parce qu’il trouvera toujours le moyen de se faire prêter de l’argent). Chaque discussion passée fera avancer le jeu d’une journée, et une nouvelle carte avec un nouveau dilemme apparaîtra. Le but sera donc de gérer nos réponses pour stabiliser nos jauges et avancer dans le jeu. Je trouve ce gameplay simple et en même temps terriblement inventif et efficace.

Reigns GOT
Certains événements vous apporteront une immunité.

Point fort du jeu, il reprend parfaitement l’univers de GoT. Il y a un partenariat avec HBO, donc ça rigole pas. On aura l’occasion d’incarner neuf de nos personnages préférés, devenus donc rois ou reines. Le jeu nous situe environ à la fin de la saison 7. L’hiver et les marcheurs blancs nous menacent, et pour finir le jeu, il faudra les vaincre avec chacun des héros. Avant cela, il faudra tous les débloquer, puisque l’on commence sa première partie avec seulement Daenerys. Les jauges ne sont pas remplies au même niveau selon le héros que l’on joue (Cersei commence par exemple avec beaucoup d’argent et peu d’amour du peuple). Les personnages que l’on rencontre, la situation politique, les dialogues changent également en fonction de notre avatar.

Reigns GOT
On débloque les personnages dans le désordre, un peu au hasard.

Il me semble essentiel de connaître l’histoire de GoT pour jouer à ce jeu, tant cela aide à comprendre les enjeux des discussions : les buts et intérêts des personnages, les antagonismes entre familles, le rôle des différentes religions… Certaines scènes inventées par les développeurs sont vraiment kiffantes et donnent du crédit à cette suite fictive, sans parler de certains dialogues complètement dans le ton. Pas grand-chose à dire niveau esthétique. Les graphismes sont minimalistes et fonctionnent bien, la B.O de la série est utilisée, le sound design est efficace.

Reigns GOT
Difficile d’y comprendre quelque chose si l’on n’a pas vu la série.

Les premières heures de jeu sont plaisantes. On fait donc défiler les cartes et les discussions en cherchant la manière de débloquer de nouveaux personnages. Certaines cartes ne sont là que pour influer sur les jauges, d’autres ouvrent sur des quêtes. Celles-ci sont vraiment en lien avec votre perso et c’est agréable. On va régler des affaires de meurtres dans Port Réal, gérer des conflits avec les maisons, tomber malade, régler nos comptes avec des persos de la série… Au-delà de votre mission principale, le jeu liste des dizaines de quêtes annexes à terminer. Mourir est extrêmement facile, certaines cartes vous tuant d’un coup quand on ne les connaît pas (c’est d’ailleurs amusant de collectionner les morts, puisque le jeu nous incite à le faire, en listant nos différentes manières de trépasser). Ainsi, on n’arrive souvent pas à finir ses quêtes du premier coup, et il y a un plaisir addictif à relancer la partie pour arriver au bout de ces missions annexes et découvrir de nouvelles surprises. Autre point positif, les efforts qui sont faits pour diversifier le gameplay. On ne restera pas le cul posé sur son trône tout au long de la partie. Selon nos choix, on pourra mener des batailles, explorer des catacombes, se faire capturer et s’enfuir, aller au Mur, à Castral Rock… La découverte de ces possibilités est assez excitante.

Reigns GOT
Mener une bataille avec un dragon ne demande pas tant de compétences stratégiques.

C’est une fois passé cet effet de surprise que ça se complique. On commence à connaître les cartes par cœur, à rentrer dans une certaine routine. Nos choix sont influencés par l’état de nos jauges, et l’on doit parfois mettre un terme à une quête en cours parce qu’on ne peut pas donner la réponse adéquate sans mourir, ce qui est frustrant. D’ailleurs, on ne comprend pas toujours la logique qui amène une carte à nous monter ou baisser une jauge, ce qui est agaçant. Ce qui devient carrément chiant, c’est de trouver comment débloquer les derniers persos (les premiers se débloquent quasiment tout seuls) et de trouver comment passer l’hiver. Ça manque de cohérence, la réponse se trouve parfois dans un dialogue anodin, et on enchaîne des parties avec de moins en moins d’intérêt en espérant trouver la solution au pif. Certaines idées sont carrément débiles et absolument pas instinctives, comme le fait de devoir mourir pour débloquer la fin, une fois qu’on a rempli l’objectif. Je ne parlerai même pas des énigmes sans queue ni tête. Concrètement, j’ai dû regarder les soluces pour finir le jeu avec la plupart des persos.

Can you geek it ?

Yes, no, maybe, I don't know ...

Pour conclure, Reigns GOT m’a clairement laissé sur ma faim. Après une prise en main excitante, le jeu tombe dans des écueils dont il ne sort jamais. La vraie plus-valus reste ce partenariat avec Game of Thrones, qui arrivera à porter la motivation des fans à bout de bras. Si vous n’avez pas vu la série, passez votre route. Sinon, vu son prix (4€), ça peut valoir le coup d’essayer.

Le par JuanPatatos

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