This war of mine

La guerre d’un autre point de vue. Ici, pas d’assauts héroïques ou autres headshots, juste la survie quotidienne face à la faim, le froid, la dépression, l’armée ou encore d’autres civils. L’atmosphère est pesante, les musiques sont lourdes et les graphismes en noir et blanc rendent le tout sombre, grave, étouffant. La mort est omniprésente et on se retrouve presque en permanence dans l’urgence. Les actions des survivants que l’on croise mettent en lumière ce que l’humanité peut proposer de meilleur et de pire. Nos personnages prendront eux-mêmes part à ce dilemme pour la survie, jugeant les actions des uns et des autres, la culpabilité pouvant les mener au suicide. Tout ceci donne du corps et de la crédibilité à cet univers apocalyptique.

Le jeu se déroule en deux phases distinctes. En journée, on s’occupe de notre groupe de survivants et de l’immeuble délabré qui nous sert de base. Cette phase se joue sur un rythme posé, très adapté au Point and Click, une sorte de calme avant l’inévitable tempête. L’heure défile pour vous garder actif, mais vous aurez normalement le temps de faire tout ce dont vous avez besoin en une journée. Outre la gestion de nos personnages (les repas, les temps de repos, les blessures et maladies), on prend plaisir à crafter de nouvelles installations, à aménager son logis et à s’approcher doucement de l’autonomie. Le peu de ressources que l’on possède et le coût important des constructions obligent à prioriser ses futures acquisitions et donc à planifier sa partie.

La venue certaine de l’hiver ou les visites de pillards sont autant d’éléments qui gardent le joueur sous tension. Sans parler des névroses de vos personnages, en dépression par culpabilité, par manque de café ou de clopes, ou par manque de confort. En fin de partie, lorsque l’on est bien installé et plus en manque de rien, cette phase de jeu a beaucoup moins d’intérêt et peut devenir lassante. Personnellement, je spammais le bouton « Jour suivant » sur les derniers moments de la campagne.

La journée finie, vous devrez envoyer un membre de l’équipe collecter des ressources dehors pendant la nuit. Les phases de jeu en extérieur sont réellement stressantes et palpitantes. On ressent une tension palpable lorsque l’on infiltre une maison pleine de bandits armés jusqu’aux dents. Le temps limité et l’inventaire toujours trop petit pour ce que l’on a besoin de prendre jouent avec nos nerfs, promettant des dilemmes insolubles et de vrais moments de panique quand l’aube se lève. On ne peut visiter qu’un lieu par nuit et le choix est parfois cornélien, tant on a besoin de ressources différentes. Les spots les mieux fournis sont évidemment les mieux gardés. La prise de risque est réelle, puisque vos personnages sont hypers fragiles et qu’il n’y aura pas de deuxième chance en cas de décès (sauf si vous quittez le jeu pour truander la sauvegarde, comme moi). Je regrette seulement un gameplay pas vraiment adapté aux phases d’action. C’est du Point and Click quoi.

Outre les rencontres désagréables avec bandits et militaires en roue libre, ces phases de jeu sont aussi l’occasion de croiser d’autres civils et de découvrir des histoires touchantes, dramatiques ou pleines d’espoirs, et toujours efficaces dans leur narration. Venir en aide à votre prochain, l’ignorer ou le voler, à vous de choisir.

Le jeu jouit d’une rejouabilité intéressante. Les personnages sont assez nombreux et possèdent des capacités et des caractères différents. Il y a énormément de lieux à visiter et tous ne seront pas disponibles sur une même partie. À savoir qu’en plus du mode campagne, on peut également lancer une partie complètement personnalisable.