The Binding of Isaac : Rebirth

Hm, le caca c’est délicieux !

Pour commencer

On s’attaque à une légende. The Binding of Isaac, sorti en 2011, est un monument du jeu vidéo, rien que ça. Il fait partie de cette vague qui a permis au jeu vidéo indépendant de devenir grand, et au roguelike de redevenir un sous-genre majeur. Ce test parlera de Rebirth, remake sorti en 2014.

Info : Ce jeu est dans la catégorie "à faire avec tes potes", pour en savoir plus, cliquez-ici !
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Pour se mettre en condition

On écoute quoi ?

Down by the river to pray. Un morceau bien catholique.

On boit quoi ?

De la limonade. Pensez à passer aux toilettes.

On mange quoi ?

Des pilules en tout genre.

Alors, ça dit quoi ?

The Binding of Isaac est un ActionRoguelike en vue du dessus. On incarne Isaac, un petit garçon avec un gros problème : sa mère est une croyante complètement cinglée. Quand elle commence à entendre la voix de Dieu, lui ordonnant de tuer son fils pour prouver sa dévotion (les références bibliques sont omniprésentes dans le jeu), Isaac prend la fuite dans la cave de la maison. Il descendra toujours plus bas, étages après étages, pour essayer de trouver une échappatoire à ce cauchemar. Le lore du jeu est très cryptique et nous est apporté par toutes petites bribes, ou par des éléments in game et de la narration environnementale. Il aborde des sujets liés aux traumatismes infantiles : départ d’un proche, moqueries des autres enfants, peur de décevoir ses parents… The Binding of Isaac mélange avec brio un comique puéril et un tragique palpable, et crée ainsi une atmosphère unique, glauque et loufoque.

The Binding of Isaac
Puérile, on a dit.

Le jeu est en 2D et possède des contrôles très simples. Issac se déplace, tire des projectiles dans 4 directions et peut poser des bombes s’il en a en stock. Ce jeu pose les bases d’un paquet de convention du Roguelike : exploration d’une carte composée d’un labyrinthe de salles qui se dévoile en avançant, boss qui conclut chaque étage, salles qui ne se déverrouillent qu’une fois qu’on a tué tous les ennemis à l’intérieur, argent à dépenser chez un marchand, clefs à utiliser pour ouvrir des salles bonus… Du grand classique sur la forme. L’un des intérêts d’Isaac réside dans sa difficulté. Le jeu s’apparente à un Bullet Hell, et esquiver les attaques ennemies n’est pas aisé, à cause d’un bestiaire massif, d’ennemis avec des paterns variés et complémentaires, et d’arènes souvent vicieuses, parsemées de pièges et d’obstacles. Cette intelligence de game design, liée à une jauge de vie initiale relativement faible, crée un gameplay tendu, malgré des mouvements assez mous. Chaque niveau a ses propres ennemis, ses propres particularités, et maîtriser le jeu demande de nombreux échecs pour apprendre à aller de plus en plus loin. Isaac regorge de mini-boss et de boss, qui représentent souvent de vrais pics de difficulté. Si certains sont assez décevants et trop peu élaborés, la plupart proposent un challenge vraiment intéressant, et demandent parfois plusieurs essais pour juste comprendre la stratégie à adopter.

The Binding of Isaac
Beaucoup de boss utilisent des petits mobs pour vous harceler.

Le gros point fort d’Isaac, qui a été une source d’inspiration pour de nombreux Roguelike, c’est son contenu gigantesque. Le jeu possède pas mal de niveaux, énormément de boss sur lesquels on peut tomber en fin d’étage, et un nombre improbable de stuff différents, et donc de build différents (on y revient). Mais surtout, Isaac est truffé de secrets et de surprises. Niveaux cachés, boss cachés, salles secrètes, malus pouvant être lancés en début d’étages et valables pour tout le niveau… Je ne pourrai pas tout décrire ici, mais les développeurs ont poussé le délire très loin, et on est constamment susceptible de découvrir une nouveauté en lançant une run. L’avancée dans le scénario se fait d’ailleurs par le même biais mystérieux. On a peu d’explications concrètes sur ce que font les stuffs, et on doit apprendre en les essayant. Beaucoup ont des compétences cachées très particulières, et on se surprendra par exemple à one shot un certain boss en utilisant un certain objet, ou à mourrir instantanément en utilisant un autre. Le jeu regorge de petits éléments de design qui permettent de prendre des risques pour tenter d’améliorer sa run : salle de combat bonus pour gagner du stuff, objets maudits (plus forts mais que l’on achète avec des PV), pilules avec des effets positifs ou négatifs, qu’on ne peut pas connaître avant des les consommer… Il est donc impossible de faire deux fois de suite la même run, et on est constamment incité à tenter des choses, quitte à pourrir sa partie.

The Binding of Isaac
Les items que l’on récupère changent l’apparence de notre personnage.

Les stuffs sont donc très nombreux et prennent différentes formes : objets passifs, objets activables (qui se rechargent en finissant des salles), objets à usage unique… Ces items peuvent avoir des synergies entre eux et débloquer de nouveaux pouvoirs, voire créer de nouvelles versions d’Isaac. Ils peuvent peser sur tous les aspects du gameplay, et notamment sur nos stats (vitesse, range, puissance de feu…). Ceci leur permet également d’être plus ou moins efficaces selon le choix de notre protagoniste. En effet, il existe une dizaine de personnage jouable à débloquer, ayant chacun leur stats, leur caractéristiques, et parfois un item de départ. Ceci rend encore une fois le jeu riche, varié, et repousse la lassitude. Petit souci pour moi, je trouve qu’il n’y a pas vraiment de construction de build. On se contente de collectionner les objets que l’on nous donne, car on n’a presque jamais le choix entre plusieurs items. Les magasins pallient un peu à ce phénomène, mais pas assez. Ce manque de construction de build pose un problème d’équilibrage. On peut tomber sur des runs quasi impossible à boucler, parce que le jeu ne nous donne pas les bons items. En effet, je pense vraiment que tous les stuffs ne se valent pas, et qu’il est très dur d’aller au bout sans certaines stats bien augmentées, comme les PV ou la puissance. Par contre, je trouve que les consommables sont plutôt bien distribués, et qu’on est rarement à court total de bombes, de clefs, ou de cœurs à récupérer.

The Binding of Isaac
Azazel, clairement mon personnage préféré.

Pour finir, l’esthétique du jeu est vilaine, mais correspond parfaitement à l’ambiance. Les dessins grossiers, enfantins, collent au propos du jeu et le sound design à base de pets et de râles infernaux reprend l’idée d’une atmosphère tragi-comique. L’OST est globalement très sombre, et nous fait ressentir la peur de cet enfant seul dans cette cave et, au final, seul au monde.

Can you geek it ?

Yes you can !

The Binding of Isaac est un classique, un indispensable pour n’importe quel fan de Roguelikes. S’il a un peu mal vieilli sur certains aspects, notamment mécanique, il est toujours à la pointe concernant son contenu énorme et sa capacité à surprendre par d’innombrables secrets, qualités essentielles à ce genre de jeux. J’ajouterai qu’il se joue à deux, et que c’est toujours plus cool de partager un bon Roguelike avec un pote.

Le par JuanPatatos

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