Pour commencer
Sorti fin 2018, Ashen est un Souls-like minimaliste, développé par A44 Games (Flintlock), édité par Annapurna Interactive (Stray, Outer Wilds), et plutôt bien reçu par la critique.
Au programme donc, une difficulté élevée (moins que dans un FS tout de même), pas de pause en combat, expérience qui disparait à la mort, roulades, toussa toussa.
Pour se mettre en condition
On écoute quoi ?
Soul of Cinder, dans l’OST de Dark Souls III (mais que pendant les boss).
On boit quoi ?
Une 86 tiède, cendrée, évidemment.
On mange quoi ?
On croise plein de petits feu de camp dans le jeu, donc des brochettes, ou des chamallows tiens.
Alors, ça dit quoi ?
L’écran se lance directement sur la création d’un personnage. Sans nom. Sans visage aussi. Comme tous les personnages de l’univers d’Ashen d’ailleurs. L’environnement est obscur, terne, sans soleil, et renvoie directement au titre du jeu.
On incarne donc ici un (ou une) vagabond à la recherche d’un nouveau foyer, de compagnie, de lumière.
Voilà à peu près tout ce qu’on nous dit, ou que l’on devine, au début du jeu. La trame principale a l’air assez classique pour un Souls-like, et c’est suffisant pour attiser ma curiosité, et pour commencer à avancer dans ce monde grisâtre et minimaliste.
Je ne spoilerai pas plus le scénario, je me contente donc d’explorer les environs, afin d’arriver au Repos du Voyageur, un lieu qui nous servira de HUB central, et sur lequel je reviendrai plus tard.
Parlons un peu exploration.
On évolue ici dans un monde composé de plusieurs grandes zones reliées entre elles. On peut d’ailleurs aller assez loin dès le début de jeu, mais rien ne sert de rush (sauf pour les speedrunners) : les zones sont faites pour être explorées au fur et à mesure de notre progression, et en cas de rush, on se fera vite ouvrir en deux par le premier mob venu.
La progression d’ailleurs, elle, se fait plutôt naturellement. Les quêtes secondaires exigent de légers détours, mais pas de backtracking à la Metroid ici.
On trouvera néanmoins quelques donjons, dont certains nécessiteront d’ailleurs l’utilisation de la lanterne, élément indispensable du jeu dans certains endroits. Certaines autres mécaniques liées à l’exploration vous seront dévoilées au fil du jeu, je ne m’étendrai donc pas plus dessus.
Et pour les Jean-Michel Aventurier, vos envies de fouiller la map de fond en comble sera récompensée … enfin pas toujours. En effet, il y a plein de petits loots sont disséminés ici et là, et c’est satisfaisant d’en découvrir toujours plus, quand ça vaut le coup. En effet, l’intérêt des loots s’essouffle au fil de l’aventure, et manquer un saut (et donc mourir) plusieurs fois pour au final looter un item qu’on peut acheter, ben j’ai un peu la flemme, je dois l’avouer. Au point même où j’ai laissé quelques loots que j’avais vu m’échapper, ce qui ne serait jamais arrivé dans d’autres jeux du genre.
Explorer, c’est bien, mais il y a un temps pour tout. Et maintenant, on va parler bagarre.
On est ici sur un gameplay à la Souls classique, et plus simpliste qu’à l’accoutumée. Des attaques légères ou lourdes, un système d’esquive, une arme légère, une lourde, des reliques et talismans (qu’on doit payer pour équiper, lol), et des armes de jet. Ces dernières sont d’ailleurs agréablement mises en avant, bien plus que dans certains autres jeux, et c’est plutôt appréciable.
Côté bestiaire, c’est plutôt varié. Certaines bestioles vous donneront du fil à retordre, contrairement aux boss d’ailleurs, qui soit dit en passant, sont trop peu nombreux à mon goût, et globalement peu marquants, voire mauvais (mention spéciale au boss de fin).
D’ailleurs, petite chose à souligner : le placement des ennemis. On a maintenant l’habitude des mobs placés à des endroits un peu vicieux, mais là, parfois, c’est clairement un peu trop. Le jeu essaie clairement de vous buter, on se croirait dans Dark Souls 2 (et c’est pas un compliment).
L’évolution du personnage est claire, grâce notamment à l’absence d’arbre de compétences (mais aussi à cause d’un inventaire bien trop petit).
D’ailleurs, on en parle de ces inventaires ? Non parce que soit tu fais un inventaire de taille « réaliste » comme dans un Resident Evil, soit tu fais un sac à dos sans fond comme dans Elden Ring. L’entre-deux, c’est chiant.
Et au centre de ces deux mécaniques de gameplay, on trouvera le fameux Repos du Voyageur.
Ce village représente le HUB central du jeu, là où on peut trouver les différents PNJ qui nous donneront des quêtes, mais qui proposeront aussi une foultitude d’améliorations pour votre personnage ou pour votre stuff. Certains proposeront également de vous vendre de l’équipement, ou des items de soutien. Ah oui, d’ailleurs, il n’est pas possible de vendre son loot, ce qui s’est révélé assez frustrant, je dois l’avouer.
Les PNJ de votre village vous accompagneront d’ailleurs pendant vos pérégrinations, en s’adaptant à votre niveau. Chacun ont un style de combat légèrement différent, et une IA un peu aux fraises.
Pour terminer sur ce HUB, j’ajouterai qu’il évoluera au fil de l’aventure, accueillant de plus en plus d’habitants au rythme des constructions qui sortent de terre. Et c’est foutrement satisfaisant.
La direction artistique, elle, est clairement un des points forts du jeu.
La proposition d’un univers terne, minimaliste, est de très bonne facture. Certains aspects du jeu deviennent de plus en plus sombre au fil de l’aventure, et les quelques éclaircies proposée ça et là feront office de bouffées d’air frais dans ce monde étouffant, gris.
Côté musique, perso, je reste un peu sur ma faim.
Oui, la quasi absence de celle-ci colle bien avec le côté minimaliste du jeu, mais balancer un truc bien épique pendant les combats de boss, ça aurait pas été de trop.
Pour ce qui est de la durée de vie, on est sur un vingtaine d’heures, voire un peu moins, ce qui est respectable vu le contenu proposé dans ce titre.
Ah oui, le jeu propose également un mode de jeu à la difficulté plus élevée, ainsi qu’un mode coop, que je n’ai pas fait, donc osef.
Can you geek it ?
Yes, no, maybe, I don't know ...
Il faut prendre Ashen pour ce qu’il est : un Souls-like qui parvient à se démarquer de ses grands frères spirituels sur certains points.
Il ne brille pas partout, et certains aspects sont à corriger, mais c’est une bonne alternative minimaliste aux titres de From Software, avec une identité forte, qui lui est propre, et qui vous offrira à coup sûr un bon moment vidéoludique.
Le par Champ