Pour commencer
Il est difficile de juger un jeu qui a bercé son enfance. J’ai joué à pas mal de Point and Click avec mon père quand j’étais gamin, et Day of the Tentacle était l’un de mes préférés. Je l’ai fini en quelques heures et je me souvenais encore de quasiment tout, 20 ans après. Autant dire que ça rentre mieux que les règles grammaticales.
Pour se mettre en condition
On écoute quoi ?
The Supermen Lovers – Starlight, LE son de mon enfance.
On boit quoi ?
Un Lait grenadine, la boisson ultime de ma grand-mère.
On mange quoi ?
Des paupiettes de veau, le plat de ma mère que je préférais.
Alors, ça dit quoi ?
Day of the Tentacle nous propose de suivre les aventures de 3 potes atypiques et relativement crétins, appelés par un scientifique cinglé pour sauver le monde de tentacules mutantes et maléfiques. Rien que ça. Après une petite erreur technique, nos trois amis se retrouveront dans la même maison, mais à trois périodes temporelles différentes. Il faudra trouver un moyen pour que tout le monde rentre dans le présent, et botter la ventouse de ces envahisseurs visqueux.
On a affaire à un véritable classique du Point and Click : c’est la suite du pionnier Maniac Mansion, développé par les mecs qui ont fait Monkey Island ou encore Zak McKraken. Les mecs qui ont posé les bases du genre quoi. On retrouve donc l’habituel déplacement à la souris, l’inventaire infini, le curseur qui vous indique les éléments du décor, la sauvegarde manuelle. Version remastérisée oblige, certaines vieilles mécaniques de jeu ont été dépoussiérées. Ainsi, les classiques verbes d’action sont remplacés par une roulette d’icônes autour des objets utilisables et des PNJ. Un bouton vous permettra également de passer en surbrillance les éléments interactifs. Une bonne chose pour les novices du genre, que le gameplay original aurait pu déstabiliser.
Par contre, la difficulté est bien d’origine. Vous devrez vous creuser le crâne et être patient pour finir le jeu sans regarder les solutions. Il faudra fouiller les tableaux de fond en comble, être bien attentif au décor pour ne rien louper, bidouiller vos objets entre eux, et dialoguer avec tous les PNJ pour ne louper aucune information. Day of the Tentacle demande de faire preuve d’imagination, d’ingéniosité et de perspicacité. Et si la réponse pour débloquer la situation n’est souvent pas évidente à trouver, elle n’est jamais vraiment tirée par les cheveux, ce qui est un défaut inhérent à de nombreux Point and Click. Le jeu n’est pas spécialement long, mais fait donc preuve d’une résistance qui lui donne une certaine espérance de vie. À noter qu’il n’y a pas de Game Over ou autres temps limités. On est tranquille pour réfléchir, c’est déjà ça.
Le contrôle des trois personnages se fait très facilement, puisque l’on passe de l’un à l’autre en un clic. Malgré leur éloignement, ils pourront s’envoyer des objets (de manière très classe) et devront agir dans la timeline des uns et des autres pour avancer. Les énigmes temporelles sont vraiment bien ficelées, et trouver la solution seul est assez gratifiant.
Une des grandes forces de Day of the Tentacle est son univers totalement barjo. Le scénario n’a rien d’intéressant en soit, mais la situation que vivent les protagonistes est un terreau fertile pour des situations absurdes et des rencontres historiques loufoques. Les graphismes et le sound-design sont parfaitement cartoonesques, l’OST est un peu vieillotte mais pertinente et rigolote, les personnages sont complètement tarés, les dialogues sont bien écrits et très drôles, sans oublier les doublages complètement dans le ton. On savait se marrer dans les 90’s.
Can you geek it ?
Yes you can !
Cette version remasterisée est l’occasion parfaite de (re)découvrir un grand classique des Point and Click, avec une prise en main simplifiée et des graphismes qui piquent moins les yeux. Je ne peux que conseiller d’y aller. Et j’espère que vous y trouverez le même plaisir que j’ai pu ressentir, il y a bien longtemps. #Lancien.
(Pour info, il est possible de jouer à la version complète de Maniac Mansion dans Day of the Tentacle ! À vous de la trouver, c’est pas si bien planqué).
Le par JuanPatatos