Blasphemous 2

Pâques, le jeu

Pour commencer

J’ai toujours un peu peur des suites dans le jeu vidéo, notamment chez les indépendants, qui se basent souvent sur une bonne idée, pas forcément facile à renouveler. Mais puisque j’adore Blasphemous et son atmosphère torturée, j’ai foncé sur le 2 sans trop réfléchir.

Action Indé JuanPatatos Metroidvania PC Plateformes PS5 Switch Xbox Series

Pour se mettre en condition

On écoute quoi ?

On boit quoi ?

Un chocolat chaud, avec les œufs que vous aurez trouvé dans votre jardin.

On mange quoi ?

Un pâté de Pâques, idéal pour cette fête de la résurrection.

Alors, ça dit quoi ?

Blasphemous 2 est, comme son prédécesseur, un Action Plateformer en 2D avec une structure Metroidvania. Si vous n’avez pas fait le 1, vous n’allez sûrement rien comprendre au lore, et je vais vous spoiler dans les prochaines lignes, vous êtes prévenus. L’histoire se déroule environ un millénaire après la (vraie) fin du premier opus. Le Miracle a fait son retour à Cvstodia, en usant d’abord de la foi d’une partie du peuple qui croyait toujours en lui, puis en se nourrissant de la culpabilité qu’il inspire en déversant de nouveau ses malédictions cruelles sur la plèbe locale. Fort de son pouvoir retrouvé, il fait apparaître un cœur géant dans le ciel, cœur qui doit bientôt faire naître un enfant, symbole de sa puissance retrouvée. Notre pénitent, mort depuis la fin du premier jeu, connaît la résurrection pour la seconde fois et s’en va se dresser contre son vieil ennemi. Le lore du jeu est toujours aussi intéressant et mystérieux que dans le premier opus. Par contre, le scénario est moins impactant et ne rivalise pas encore avec le twist final du 1. Je dis encore, parce qu’il y aura sûrement des DLC à venir et qu’ils pourront amener leur lot de surprises.

Blasphemous 2
Les cinématiques ont fait peau neuve, et c’est très beau.

Je ne vais pas tourner autour du pot : Blasphemous 2 est un bon jeu, notamment parce qu’il ressemble énormément à son prédécesseur. On retrouve notamment le même triptyque exploration/plateforme/combats dans la boucle de gameplay. Exploration, avec un vaste monde unique à découvrir, découpé en zones identifiables, parsemé de PNJ à rencontrer et de collectables cachés à récupérer grâce à des pouvoirs que l’on obtient au cours de l’aventure et qui nous débloquent de nouveaux passages. Ces collectables et PNJ sont essentiels, puisqu’ils permettent d’augmenter notre barre de vie, de mana, le nombre de fioles de soin, d’acquérir de nouveaux sorts, et ainsi de pouvoir monter en puissance et finir le jeu. Les nombreux allers-retours que demandent le style Metroidvania sont facilité par un World design intelligent, en termes de déplacements rapides et de connexions entre les différentes zones.

Blasphemous 2
Le jeu dispose de tout un nouveau panel de pouvoirs qui servent à débloquer des zones inaccessibles au premier abord.

Plateforme, avec de nombreuses phases bien pensées, distillées sur notre parcours ou même lors d’affrontements. Enfin, les combats, avec des fights techniques, dynamiques et brutaux, un usage de l’esquive et de la parade avec une précision clinique, un équilibre à trouver entre utilisation des armes et des sorts, un bestiaire fourni et de nombreux boss, une obligation de passer les passages difficiles avec un nombre de heals limité… Si vous avez joué au 1, vous savez de quoi je parle. Sinon, jouez au 1.

Blasphemous 2
Le bestiaire réutilise plusieurs ennemis du premier opus, mais apporte son lot de nouveautés.

Je vais surtout parler ici de ce qui change par rapport au premier opus. Les phases de plateforme, qui étaient lourdes et parfois pénibles, ont vraiment étaient retravaillées. Notre perso parait moins pataud, et les pouvoirs que l’on obtient apportent à sa mobilité (double saut, dashs) et permettent de créer des phases plus variées que dans le premier jeu. Concernant les combats, on peut désormais utiliser trois armes, interchangeables facilement, qui s’améliorent pour débloquer de nouveaux combos et pouvoirs, et qui agrémentent fortement le gameplay.

Blasphemous 2
Les boss ont été considérablement améliorés, y compris autour de leur lore et de la mise en scène des combats.

Il y a également eu un vrai boulot fait sur les boss. Ces combats sont beaucoup plus intéressants que dans le premier opus, avec des paterns variés, dynamiques et inspirés, des phases de combats différentes, qui donnent des duels vraiment épiques. Enfin, il y a une vraie réflexion autour du build. En effet, on pourra trouver des statuettes de bois, au nombre d’une trentaine, aux effets variés : amélioration des dégâts des armes ou des sorts, augmentation des chances de coups critiques, meilleures esquives, meilleurs dégâts élémentaires… Ces figurines peuvent également s’associer entre elles pour créer des combos et apporter de nouveaux bonus. Vous ne pourrez en équiper que 8 à la fois. Entre cette nouvelle mécanique, les perles de rosaires et leur bonus défensifs, les trois armes et les différents sorts (on ne peut en équiper que deux à la fois), la gamberge autour du build est beaucoup plus poussée que dans le premier opus.

Blasphemous 2
Même si je l’ai moins ressenti que dans le 1, Blasphemous 2 amène son lot de scènes perturbantes et tragiques.

Malheureusement, il y a aussi des points sur lesquels Blasphemous 2 fait moins que son prédécesseur. Déjà, on a moins de liberté dans le parcours de l’aventure. En effet, si l’on peut affronter les trois premiers boss dans l’ordre que l’on veut, on doit faire les cinq suivant dans le schéma imposé par le jeu, puisque les zones dans lesquelles ils se trouvent ne s’ouvriront qu’au fur et à mesure de votre avancement dans l’aventure. Pour un metroidvania, c’est vraiment honteux. Ensuite, et c’est sûrement très personnel, je trouve que le jeu à une atmosphère moins puissante que dans le premier opus. C’est moins bien écrit, on ressent moins cette couche de glauque et de mystère mystique (même si c’est toujours présent hein). C’est peut-être dû à une impression de déjà-vu, certains environnements ressemblant beaucoup à ceux du 1, et une partie du bestiaire étant reprise. J’ai aussi l’impression qu’il y a moins de quêtes secondaires, et donc un monde avec moins de secrets à découvrir. Enfin, il y a un point bête, mais qui me rend fou : les dégâts de collision. Ça casse la dynamique des combats, on peut se retrouver coincé contre un mur et mourir bêtement, bref. On n’est plus dans les 90’s, faudrait arrêter avec cette mécanique débile.

Blasphemous 2
Certains tableaux sont splendides, aussi beaux qu’inquiétants

Pour finir, le jeu est toujours très beau esthétiquement. Les cinématiques dessinées sont magnifiques, les graphismes et arrière-plans sont réussis et très détaillés pour du pixel-art, et les designs des personnages, alliés ou ennemis, pètent la classe. L’OST est dans le même ton que le premier jeu, avec des morceaux mélancoliques au piano, d’autres plus dynamiques à la guitare sèche aux notes hispaniques et d’autres encore plus sombres et angoissants. Enfin, le sound design est quasiment le même que sur le premier opus, donc très qualitatif et adapté à l’expérience.

Can you geek it ?

Yes you can !

Blasphemous 2 est donc un pari réussi. Le jeu se rapproche énormément de son prédécesseur, dont il corrige certains gros points faibles. Malheureusement, je le trouve aussi un petit peu plus fade sur son ambiance et sur l’utilisation de son univers. Les DLC viendront peut-être améliorer ces deux derniers aspects, en espérant qu’ils soient gratuits.

Le par JuanPatatos

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