There is no game : Wrong Dimension

Du coup, est-ce que ce test en est vraiment un ?

Pour commencer

On entend souvent dire, dès qu’un jeu, un film ou un album de musique sort de l’ordinaire, que c’est un Ovni. Le terme était déjà galvaudé avant que Jul n’en rajoute une couche. Pourtant, c’est bien la première chose qui vient en tête quand on se penche sur There is no game : ce (non) jeu nous vient d’ailleurs.

Android Indé iOS JuanPatatos Mac PC Point and click Puzzle Switch

Pour se mettre en condition

On écoute quoi ?

N’importe quel morceau de Grand Corps Malade. Un bel exemple de Non-musique.

On boit quoi ?

De la bière sans alcool. Oui, c’est de la Non-bière.

On mange quoi ?

Des huîtres. Vous pouvez trouver ça bon, mais ne me dîtes pas que c’est vraiment de la nourriture.

Alors, ça dit quoi ?

There is no game est un Point&Click développé par Draw Me a Pixel, et plus particulièrement Pascal Cammisotto. C’est donc un jeu français (Cocorico, tout ça) ! Un jeu qui se base sur un concept original. Vous êtes mis dans votre propre peau de joueur qui essaye sa nouvelle acquisition. Seulement, le programme s’adresse à vous pour vous apprendre qu’il n’y a pas de jeu ici, et vous invite gentiment à aller faire autre chose. C’est sans compter sur votre entêtement. Après avoir poussé votre interlocuteur dans ses retranchements, un antagoniste va apparaître et semer le chaos. Vous devrez le poursuivre à travers différentes dimensions vidéoludiques et informatiques afin de l’arrêter et de ramener les choses à la normale. Si, dans un premier temps, on ne comprend pas trop où le jeu veut nous mener, un petit scénario se met ensuite en place, dont la force et la profondeur peuvent surprendre.

There is no game
Effectivement, c’est parfois un peu le bordel.

There is no game est clairement un Puzzle Game, même si la diversité des situations qu’il propose aurait pu en faire douter. Que vous soyez projeté dans un postiche de Point&Click des 90’s, dans une parodie de Zelda ou sur le bureau d’un système d’exploitation fictif, le but sera de résoudre des suites d’énigmes pour avancer, uniquement à l’aide de votre souris. Et pour que ce gameplay simpliste fonctionne dans chaque situation, le développeur a fait preuve d’une créativité dingue. Les énigmes changent constamment et s’adaptent toujours parfaitement au contexte. There is no game s’amuse avec les codes du jeu vidéo et avec vos connaissances du medium. Les solutions sont inventives et obligent à réfléchir de façon inhabituelle. L’exemple le plus marquant est que l’on pourra régulièrement utiliser des éléments de l’interface, que l’on n’est pas censé pouvoir toucher dans un jeu. On se sent constamment dans l’envers du décor, et tous les coups sont permis pour arriver à nos fins. Ce jeu ne brise pas le 4ème mur, il l’atomise, de la première à la dernière seconde. Une fois que l’on comprend la logique, il est extrêmement plaisant de truander le jeu pour résoudre des problèmes qui semblent insolvables. On accueille donc chaque nouveau chapitre avec impatience, et l’on n’est jamais déçu par ce que l’on y découvre.

There is no game
Le 4è mur en miettes.

Si certaines énigmes demandent d’être résolues avec ce que l’on a sous les yeux dans un unique tableau, à force d’observation et d’ingéniosité, certains passages permettront de nombreuses interactions et demanderont des résolutions de casse-têtes et de mini-jeux, des fouilles d’informations puis des déductions logiques, des modifications multiples de l’environnement de jeu, tout ça pour atteindre un unique objectif. Vraiment, ce jeu transpire l’intelligence, voire le génie à certains moments, et il ne cesse de nous surprendre jusqu’au bout. On reprochera potentiellement une difficulté peu élevée, une propension du jeu à trop nous aider via la voix off, et une ou deux solutions mal foutues.

There is no game
Certaines énigmes plus complexes demanderont une petite investigation.

Au-delà du gameplay, un élément évident rend There is no game très plaisant à faire : l’humour. Le jeu est extrêmement drôle et les vannes s’enchaînent sans cesse. Les dialogues sont des bijoux d’écriture, le jeu pullule de référence au gaming (la réf aux Lemings!), au développement de jeu vidéo, ou à d’autres éléments de la pop culture. Les situations cartoonesques sont tordantes. Les voix sont super bien doublées et les personnages, bien qu’étant pour la plupart des êtres numériques, sont crédibles. Le programme qui vous accompagnera tout au long de l’aventure est tellement attachant que vous n’aurez plus envie de le quitter à la fin de l’aventure. Le développeur aborde également quelques thématiques un peu plus sérieuses, et transmet quelques visions personnelles sur son milieu professionnel.

There is no game
Le troll des Free to Play est magique.

Niveau graphismes, le pixel art est très joli, les couleurs sont vives, les animations très réussies. Le sound design vous guidera dans la résolution des énigmes et rendra hommage aux œuvres que le jeu met à l’honneur. Enfin, les musiques, sans être très ambitieuses, collent toujours parfaitement à l’atmosphère. Mention spéciale aux deux morceaux avec des paroles qui sont géniaux !

Can you geek it ?

Yes you can !

Ce test était dur à écrire, car c’est vraiment difficile de rendre à quel point ce jeu est bon sans le spoiler. Je dirai juste : foncez, c’est de la bombe. Il faut juste savoir qu’il n’y a que 5h de durée de vie pour 13 balles. C’est un peu cher, mais ça valait le coup.

Le par JuanPatatos

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