Atomic Heart

C'EST NORMAL EN RUSSIIIIIE

Pour commencer

Atomic Heart est un FPS / RPG solo, prenant place dans un univers post-apo-cyber-communiste (oui oui) développé par le studio russe Mundfish, dont c’est d’ailleurs le premier jeu. Il est édité par Mundfish également, mais aussi par Focus Entertainment, 4Divinity et Mail.ru.
Le jeu a d’ailleurs été sujet à une sorte de polémique, que j’aborderai en fin d’article.

On y incarne un agent répondant au doux nom de code de P3, sorte de cyborg au comportement similaire à celui d’un certain Jean-Marie Bigard, et au QI relativement proche de celui d’un bulot.

Mais j’y reviendrai.

Aventure Champ FPS PC PS4 PS5 RPG Xbox One Xbox Series

Pour se mettre en condition

On écoute quoi ?

Everyday I’m Drinking de Little Big, ce chef d’oeuvre.

On boit quoi ?

Une bonne vodka.

On mange quoi ?

Un bœuf Stroganov.

Alors, ça dit quoi ?

L’action prend donc place dans une uchronie, dans laquelle l’URSS a remporté la guerre en 1949, et a pu ensuite connaitre un fulgurant développement technologique, et ainsi assoir sa domination sur le nouveau Monde, et ce notamment grâce à la mise en place du Kollektiv, sorte de réseau neuronal visant à relier tous les humains entre eux, afin de les rendre heureux.

Et dans ce nouveau monde, spoiler : ça va vite partir en sucette.
Après une courte séquence de gameplay pour nous présenter l’univers et les bases du gameplay, les choses se compliquent quand notre personne se retrouve attaqué par des robots (étonnant) dont l’apparence n’aurait jamais laissé penser un seul instant qu’ils puissent se retourner contre nous.

Je ne spoilerai pas plus le reste de l’histoire, que vous comprendrez bien rapidement, contrairement au bulot que vous incarnez, tant le scénario est attendu. Oui, celui-ci n’est définitivement pas le point fort du jeu (du moins, pas dans ces retournements de situation).
Ce qui devient d’ailleurs excessivement énervant à la longue, tant on a envie de beugler à notre personnage de se sortir la tête du fondement, et d’ouvrir un peu les yeux sur sa situation.

Passons maintenant au réel point fort du jeu : la DA.

Dès les premiers instants, ce titre nous rappellera forcément la série des Bioshock, ou encore parfois celle des Fallout.
Les graphismes (notamment les textures) sont propres, et les ambiances très bien travaillées.
On retrouvera également une impression de grandeur, renforcée par la présence de monuments gigantesques, parsemant la map, édifiés à la gloire de l’URSS.
L’architecture du titre est donc globalement réussie, et on prendra plaisir à s’arrêter un moment pour admirer les différentes composantes de notre environnement.

Côté design, c’est également une réussite.
Les robots sont criants de réalisme, ont un moveset varié et crédible, et nous fixent impitoyablement de leurs yeux vides en essayant de nous faire trépasser.

Seul point sur lequel nous pouvons revenir à ce niveau : l’écriture. En effet, certains dialogues ou blagues tiennent plus du beaufisme bien gras que du simple humour.
Peut être qu’Atomic Heart trouvera un certain public client de ce genre de répliques, en tout cas, ce n’est pas notre cas à CIGI.

Atomic Heart
Les ambiances sont particulièrement travaillées

Niveau exploration, on enchaine une suite de « donjon » en pur couloir, entrecoupé par des séances en open-world, dans lesquelles nous pouvons librement nous balader, à pied ou en voiture, et découvrir le monde qui nous entoure.

Pour ce qui concerne les donjons, on fait ici face à des moments de combats intenses, ponctués de phases d’énigmes ou d’explication de lore plutôt cohérente, et on en apprécie le ryhtme.
Rythme qui viendra parfois cruellement à baisser dans certaines parties open-world, qui, parfois un peu vides de contenu, manqueront parfois d’intérêt …

Pour terminer sur cette partie concernant le gameplay on notera tout de même certains éléments non maitrisés.
Tout d’abord, le fait que dans les parties open world, les mobs repop sans cesse, car réparés par des robots dont c’est le rôle, et c’est foutrement énervant. Ensuite, l’omniprésence de caméras de sécurité, trop nombreuses et non désactivables, ou encore la présence constante de tutos s’affichant à l’écran, tout au long du jeu. On pourrait aussi finir par des sous-titres bieeeen trop petits (et j’ai une bonne vue), ainsi qu’une difficulté peu équilibrée sur la globalité du titre, le tout ponctué par quelques bugs (collision, crash, retours menu, saves) … ça commence à faire beaucoup.
Bref, plutôt étonnant d’arriver à proposer de bonnes idées, innovantes, et de réussir à en foirer d’autres, bien plus simples.

Atomic Heart
Les Jumelles, deux personnages majeurs de cette histoire

Passons maintenant au cœur du gameplay, à savoir les gunfights, mais également l’évolution de notre personnage.

On nous offre ici 3 types d’armes différents : armes à feu (pour un peu tout le bestiaire), armes à énergie (pour les robots) et armes au CaC (un peu pour tout le monde aussi). Tout notre équipement, que l’on doit fabriquer en trouvant des plans, est upgradable en visitant les sites de recherche mentionnés plus haut dans ce test, et, on appréciera fortement la possibilité de démonter les mods installés sur notre arme, en récupérant les ressources précédemment utilisées pour les construire.
En effet, cela réduit la nécessité du farm, qui au final, si on explore, ne se révèle pas vraiment indispensable, et nous encourage à essayer plusieurs types de builds.
On notera également la réelle mise en avant des armes de CaC, assez appréciable tant elle est rare dans les FPS solo.
Après, on ne va pas se mentir, une fois le lance-roquettes construit, la barre de vie des boss fond comme neige au soleil.

Côté évolution du personnage, on est face ici à plusieurs arbres de compétences typiques de ce genre de light RPG.
On pourra, via un arbre de compétences, débloquer des capacités spéciales qui nous aideront à progresser dans le jeu, principalement pour ce qui est des combats. Et une fois le bon équilibre trouvé entre compétences et équipement, la difficulté du jeu, qui peut poser question en début de jeu, devient presque anecdotique.
Pour ce qui est des compétences, la possibilité de reroll à tout moment en récupérant les points investis auparavant est une réelle bonne idée, qui ne nous forcera pas à refaire une run pour explorer les différentes manières d’aborder l’aventure.

Atomic Heart
Un des nombreuses salles contenant des séquences de plateforme

Pour ce qui est de la bande-son, elle est également de haute volée, comme la DA, et participe pleinement à l’immersion dans l’univers qui nous entoure.
Composée en partie par des artistes tels que Geoffrey Day ou DVRST, vous pouvez en retrouver une partie en cliquant ici.
On notera également le travail de Mick Gordon sur les ambiances sonores, qui avait auparavant travaillé sur des titres tels que Doom, rien que ça.

Niveau durée de vie, on est plutôt bien loti puisqu’on parle ici d’environ 25h de jeu pour terminer ce titre en entier. Compte tenu du fait qu’il s’agit ici plus d’un FPS que d’un RPG, c’est donc bien au dessus de la norme.

Atomic Heart
Les puzzles (ici un des différents types de crochetage) sont particulièrement bien foutus

Concernant cette fameuse polémique, laissez-moi m’exprimer à ce sujet.
Lors des différentes étapes de la vie de ce jeu (dev, sortie etc), les autorités ukrainiennes ont accusés le studio de développement de faire la propagande du régime soviétique, ou encore l’absence de prise de position politique du studio, entre autres, demandant même le retrait pur et simple du titre.

Déjà, dur de s’exprimer sur ce sujet quand on est un studio en partie russe, de surcroit, il ne faut pas oublier que les devs =/= le gouvernement, d’ailleurs, ceux-ci ont commencé le dev du jeu bien avant le début du conflit. De plus, quand c’est un BF ou un CoD, personne ne dit rien.
C’est donc pour moi une non-polémique, on peut fermer cette parenthèse, et passer à la conclusion de ce test.

Can you geek it ?

Yes, no, maybe, I don't know ...

Difficile de se prononcer sur ce titre.

En effet, il regorge de bonnes idées, mais également de choix de gameplay et de scénario discutables, et de quelques bugs et longueurs qui viendront ternir notre expérience.

Après les DLC, déjà annoncés, on espère juste une suite plus maitrisée, qui nous ferait à coup sûr changer d’avis.

Le par Champ

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *