The Escapist 2 / Magicka 2 / Castle Crashers

Les 3 petits cochons

Pour commencer

Une fois n’est pas coutume, on va tester trois jeux en même temps. Pourquoi ? Parce qu’ils ont plusieurs points communs. De un, ils ont tous connu un certain succès critique. De deux, ce sont des jeux que j’ai testé en multijoueur. De trois, ce sont des jeux sur lesquels je n’ai pas passé assez de temps pour écrire un test complet. Le quatrième point commun découle du précédent : je n’ai aimé aucun de ces jeux. Si je peux vous aider à ne pas acheter n’importe quoi, ça me fait plaisir.

Info : Ce jeu est dans la catégorie "à faire avec tes potes", pour en savoir plus, cliquez-ici !
Action Aventure Beat'em all Indé JuanPatatos Linux Mac PC PS3 PS4 PS5 Sandbox Simulation Switch Xbox 360 Xbox One Xbox SeriesTagged

Pour se mettre en condition

On écoute quoi ?

Le maton me guette de Passi. Morceau incroyable sur la prison.

On boit quoi ?

Un Ricard/Menthe/Redbull. 3 trucs dégueulasses ensemble.

On mange quoi ?

Du pudding, en réf au premier épisode d’Orange is the new black

Alors, ça dit quoi ?

The Escapist 2 :

The Escapist 2 est un jeu plein de promesses. On nous propose d’incarner des prisonniers incarcérés dans une prison à l’américaine, et de trouver le moyen de s’évader. The Escapist est un sandbox, un jeu qui nous donne une grande liberté d’action pour arriver à nos fins. Chaque joueur choisit l’apparence et le nom de son personnage, que l’on déplacera ensuite en vue du dessus. Ce jeu est super immersif, la prison respire la vie. Les PNJ se parlent et ont des interactions entre eux (rien de fou, mais ça suffit à donner une contenance). Le bâtiment, construit sur deux étages, contient de nombreuses pièces qui apportent de la crédibilité au lieu : cuisines, infirmerie, local d’entretien… Le temps défile dans le jeu et la vie de la prison est rythmée par de nombreux rituels quotidiens : repas, douches, rassemblements… On a ainsi l’impression d’être constamment sollicité et de devoir utiliser notre temps libre utilement. La prison dispose également d’une salle de musculation et d’une bibliothèque, dans lesquelles on peut améliorer la force, la vitesse et l’intelligence de son avatar à travers des minis jeux. The Escapist fait en sorte de toujours nous tenir impliqué.

Notre personnage peut interagir avec les autres prisonniers ou avec des éléments du décor, peut donner des coups et crafter des objets. La liste des items à fabriquer est très large et semble ouvrir le champ des possibles : les tournevis ouvrent les grilles, les pioches cassent des murs… On peut acheter des objets aux autres détenus, voler dans leurs cellules, faire des missions pour eux et gagner de l’argent ou du stuff. On peut stocker du matériel dans notre cellule, notamment dans un petit compartiment qui évite de se faire piller en cas de fouille. En effet, des gardes patrouillent constamment les couloirs et nous tombe dessus à la moindre occasion : possession d’un objet interdit, bagarre, vol, sortie de nuit hors de sa cellule, absence lors d’un rassemblement… À la manière d’un GTA, il y aura différents niveaux d’alarme. Pour une petite bêtise, les gardes vous poursuivront, mais vous pourrez trouver des planques. Pour les fautes plus graves (tabasser un garde par exemple), ils enverront les chiens et ce ne sera qu’une question de temps avant d’être retrouvé, et de perdre le stuff que vous avez sur vous et dans votre cellule (sauf dans le fameux compartiment). Certains objets sont très durs à obtenir, et impliquent de se mettre en danger sans se faire pincer. Bref, The Escapist est extrêmement stimulant de par la grande liberté d’action qu’il apporte.

Magicka 2
Des missions avec des vrais enjeux

Malheureusement, tout ceci n’est que du vent. On va faire des plans de dingues pour récupérer des doubles de clefs, se faufiler de nuit par les conduits d’aération, mettre un faux mannequin dans son lit, se déguiser en garde… Pour que dalle. On va découvrir des pièces sans aucunes utilités et constamment se retrouver bloqué sans trouver le moyen de sortir. En vérité, les deux seuls moyens de s’échapper se font via des solutions tordues, peu instinctives et scriptées (je ne parle pas des quelques solutions hyper faciles qui servent de didacticiel). Tout ce qui ne rentre pas dans l’exécution de ces deux plans ne sert à rien. C’est juste terriblement frustrant. On nous laisse crafter des dizaines d’objets qui ne servent à rien, explorer des dizaines de salles qui ne servent à rien, se mettre des étoiles dans les yeux pour rien. Ce jeu est une fraude. J’avoue qu’il existe plusieurs prisons, et que je n’ai joué que dans la première. Peut-être que les autres sont réglos. Mais on a été trop déçus pour essayer.

Magicka 2
Les premières sorties nocturnes sont vraiment grisantes. Dommage qu’elles ne servent à rien.

Magicka 2 :

Magicka 2 est un jeu d’action/aventure en 3D isométrique. Ce jeu est une énigme pour moi. Je ne comprends pas comment il peut être aussi bien noté. Alors ok, Magicka 2 a des qualités certaines. Déjà, c’est très beau. Magicka 2 nous plonge avec brio dans un monde heroic fantasy convaincant. Les graphismes et les environnements sont superbes, les effets d’ombres et lumières réussis, l’OST guillerette est prenante et le sound design apporte une touche délurée bienvenue. Le jeu garde un ton rigolo appréciable le long de l’aventure.

Mais surtout, Magicka 2 propose un concept excitant : incarner un magicien élémentaire aux innombrables aptitudes. Votre bonhomme à capuche maîtrise 8 types (!) de magie : feu, eau, terre, glace, foudre, vie, mort et protection. De plus, on peut créer de nouveaux types en combinant les 8 principaux : eau et mort donnent du poison, feu et eau donnent de la vapeur… L’utilisation de la magie se concrétise à travers l’usage de plusieurs sorts : attaques frontales, mines, boucliers, sorts de zone, coup au CaC… Vous l’avez compris, les possibilités sont considérables et on va adorer tout essayer dans les premiers instants du jeu. Les types de magie ont leurs propres spécificités (Dot, ralentissement, gros dégâts…) et les ennemis ont leurs propres résistances et faiblesses.

Magicka 2
Courir avec 400 monstres aux fesses : votre quotidien sur Magicka 2.

Mais comment intégrer toutes ces facultés sur une simple manette ? Magicka 2 réalise cela de la meilleure des manières. Les types de magies sont repartis sur les 4 boutons de la manette (A,X,Y,B sur Xbox), et on accède aux 4 derniers au tenant une gâchette enfoncée. On charge les types de magie que l’on veut, puis on active un sort avec la touche correspondante (ex : joystick droit pour les attaques frontales). Tout ceci est expliqué dans un prologue très bien foutu. On intègre vite la gymnastique à faire et ça devient assez instinctif. Vu la complexité imposée par le nombre de types de magie et de sorts, je pense qu’ils ont trouvé les contrôles les plus efficaces. On note également que certaines attaques spéciales se mettent sur des raccourcis.

Tout ceci étant dit, passons aux choses sérieuses. Ce jeu est terriblement chiant. Une fois passé le prologue, on se lance dans la visite d’un monde creux, construit comme un couloir géant constitué de plusieurs niveaux. Il n’y a presque pas d’exploration. Le jeu consiste en un enchaînement interminable de combats, coupé de moments de répit absolument vides. Mais ces combats, ils sont bien au moins ? Bah non. On affronte des vagues d’ennemis trop nombreuses, qui déboulent de partout dans des arènes sans intérêt. On n’a absolument pas le temps de réfléchir à ce que l’on fait. On n’utilisera pas le quart des capacités de notre personnage, soit parce que la surcharge cognitive ne nous le permet pas, soit parce que les sorts sont tout bonnement inutiles (le Cac, l’AoE, les mines…). C’est hyper frustrant par rapport à la promesse initiale. Notre personnage n’a pas de vie, c’est la grosse panique, on passe son temps à courir avec des monstres au cul, à attendre de recharger sa magie ou à se healer désespérément. On se fait balayer sans rien comprendre, certains sorts nous pètent à la gueule, le bestiaire est affreusement répétitif. Bref, c’est horrible. Heureusement que l’on a plusieurs vies qui permettent de repop instantanément pendant les combats, c’est le seul moyen de passer certains d’entre eux.

Magicka 2
Les monstres popent de partout, c’est complétement ingérable.

Bref, ce jeu a sûrement été noté sur son esthétisme et sa proposition initiale. En vérité, ce n’est qu’une succession de combats creux, dans un univers vide, qui ruinent complètement un gameplay pourtant bien pensé. Poubelle.

Castle Crashers :

Désolé pour les fans, je sais que ce jeu est très apprécié. Je veux bien prendre en compte qu’il date de 2008. Mais quand même, ça n’excuse pas tout. Castle Crashers est un Beat em all en 2D, dans lequel on incarne des petits chevaliers devant sauver des princesses des griffes de divers monstres. Y a pas vraiment de scénario, mais on s’en fiche pas mal. Après une courte intro, on est directement jeté dans le jeu et les premiers combats. Castle Crashers est constitué de niveaux linéaires se parcourant de gauche à droite, et offrant uniquement une succession de combats. On est sur le même modèle que des beat em all à l’ancienne, type Golden Axe. Nos bonhommes se battent avec des techniques de corps-à-corps, utilisent des arcs, lancent des sorts. Un système d’XP nous permet de level up, de gagner de la vie et de se spécialiser. Les ennemis droppent de l’or qui permet d’acheter du stuff et d’améliorer nos stats. Le jeu a un design cartoonesque réussi et attirant, joli tout en restant simple.

Magicka 2
Un autre bel exemple de bordel incompréhensible.

Malheureusement, comme dans Magicka 2, les combats ne sont pas du tout à la hauteur. On se retrouve face à des hordes d’ennemis avec des tonnes de PV et des paterns nuls. Ça part en baston générale, on ne comprend rien à ce que l’on fait, on prend des dégâts sans s’en rendre compte, on bourrine la manette et on ne se sert pas des quelques combinaisons de coups proposées par le jeu. Il n’y a aucune mécanique défensive, type parade ou roulade, et on se retrouve à sauter dans tous les sens pour éviter d’être touché. L’arc ne tape pas assez fort, les sorts sont efficaces mais n’apportent pas d’amélioration au gameplay. Le jeu est en 2D mais propose une profondeur de champs difficile à gérer. Dans la cohue générale, on ne sait jamais si on est aligné avec son adversaire et on tape régulièrement dans le vide. Les adversaires avec des arcs font péter un boulon, puisqu’ils passent leur temps à nous harceler et que l’on tombe au sol dès qu’ils nous touchent. Pour finir, les combats de boss sont mauvais, les tentatives de variation de gameplay souvent loupées, certaines animations sont ridicules et l’OST est désespérément cheap. Malgré son apparence, ce jeu est frustrant, pénible et absolument pas fun.

Can you geek it ?

No you can't :(

Voici donc 3 jeux qui ne respectent pas leur promesse initiale, pourtant clairement annoncée à chaque fois. Si Castle Crashers est simplement mauvais, je trouve que les deux autres ne sont pas loin d’être malhonnêtes. Passez votre chemin, y a rien à voir ici.

Le par JuanPatatos

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