Undertale

Le GOAT

Pour commencer

Honnêtement, je n’étais pas très emballé à l’idée d’acheter Undertale. Les quelques images que j’avais vu ne m’inspiraient pas du tout, et je ne comprenais pas vraiment en quoi consistait le jeu. Cependant, les avis étaient tellement dithyrambiques que je ne voulais pas passer à côté. Parfois, il faut savoir écouter ses congénères.

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Pour se mettre en condition

On écoute quoi ?

L’OST d’Undertale est géniale. Mais encore plus quand elle est chantée par ce gars.

On boit quoi ?

Du nectar, la boisson des dieux.

On mange quoi ?

De l’ambroisie, la nourriture qui va avec.

Alors, ça dit quoi ?

Undertale est un RPG en vue du dessus, inspiré de classiques japonais du genre, avec une direction artistique rétro. Une cinématique d’intro très connotée Gameboy nous plonge dans un monde peuplé d’humains et de monstres (civilisés, pas sanguinaires hein). Un jour, une guerre éclate entre les deux peuples, forçant les monstres, vaincus, à vivre sous terre. Nous incarnons un jeune humain (ou une humaine, son sexe n’est jamais défini), qui tombe dans un gouffre des dizaines d’années après la guerre et se retrouve dans l’Underground, le royaume des monstres. C’est le début d’une aventure longue et riche en rebondissements.

Undertale
Certains plans ont une beauté singulière

Deux phases distinctes dictent le gameplay d’Undertale. La plupart du temps, on dirigera son personnage dans ce monde inconnu, comprenant plusieurs environnements très variés. On se promène, on explore, on en apprend plus sur notre nouveau milieu en discutant avec des PNJ ou en interagissant avec le décor. Si la construction du level-design est assez linéaire, le nombre de détails et de secrets à découvrir donnent de la profondeur à l’exploration. Ces phases de découverte et de narration sont centrales, intrigantes, et poseront les briques d’un lore bien plus riche qu’il n’y paraît (ou y reviendra). Le jeu nous propose également plusieurs passages avec des puzzles, minis-jeux ou défis divers. Le rythme est plutôt bon, et on ne s’ennuie pas entre phases d’exploration, de narration et d’action.

Undertale
Les dialogues prennent aux tripes.

Justement, l’autre versant du gameplay est le combat. Les ennemis vous tombent dessus de manière scriptée (boss et ennemis particuliers) ou au hasard de vos promenades, comme dans Pokemon (dans certaines zones uniquement). On bascule sur un écran présentant votre adversaire de face, vos HP et les actions qui se présentent à vous. Les fights se jouent au tour par tour et demandent de la dextérité. Pour attaquer efficacement, il faudra appuyer au bon moment sur le bouton d’action et faire le plus de dégâts possibles. La défense consiste en un jeu d’esquive. Vous êtes représenté par un cœur rouge coincé dans un cadre blanc et devrez esquiver une série de projectiles, à la manière d’un shoot em up. Cette mécanique se renouvelle constamment, car chaque mob a ses propres paterns (la plupart en ont plusieurs) et que le bestiaire est fourni. De plus, on peut affronter deux à trois ennemis en même temps (leurs paterns s’additionnent) et de nouveaux concepts et règles apparaissent constamment. Les combats de boss, qui possèdent pratiquement un patern unique à chaque tour, sont parfaitement épiques.

Undertale
Bullet Hell !

Il existe cependant une alternative à la baston. Les monstres du jeu peuvent être épargnés avec diplomatie. Chaque ennemi à sa propre personnalité, ses propres envies, et ses propres possibilités d’interactions. Il faudra comprendre la psychologie de votre adversaire pour choisir les bonnes actions à exécuter dans l’ordre et lui faire abandonner le combat. Les ennemis vous donneront régulièrement des tips via des bulles de dialogue si vous galérez à trouver la solution. À savoir qu’une action pacifique remplace votre attaque, vous devrez esquiver l’attaque de l’adversaire à son tour, même si vos intentions sont bonnes. Quoi qu’il en soit, le jeu vous fait vite comprendre qu’il y a un intérêt à ne pas être un gros bourrin. Un message parmi tant d’autres.

Undertale
Parfois, un câlin règle tout.

Car Undertale est bien plus qu’un simple RPG avec des combats sympas et une esthétique rétro. Le lore ne paye pas de mine au premier abord, mais va se dévoiler astucieusement au cours de votre partie, avant de s’emballer sur la fin et de devenir hypnotique. Pour dévoiler l’entièreté du scénario, il vous faudra terminer le jeu trois fois, avec trois postures différentes par rapport aux monstres. Je n’ai jamais pris une aussi grosse claque devant une intrigue de jeu vidéo. Undertale est d’une telle profondeur que je ne saurais pas le rendre proprement ici. Tout nous est dévoilé avec subtilité, n’importe quel petit détail à son importance. Les personnages que l’on croise sont touchants, super bien écrits et ont tous une personnalité complexe. Certains dialogues sont juste mythiques. Les grosses révélations scénaristiques sont fracassantes. On va rire, être triste, avoir peur, se sentir nostalgique. Le message du jeu est profondément humain, et amène une réflexion rare dans l’univers du jeu vidéo. Enfin, le jeu garde une telle aura mystérieuse qu’il est le sujet de dizaines de théories de fans, plus passionnantes les unes que les autres (je vous conseille celles de Captain Hype, quand vous aurez fini le jeu bien entendu).

Undertale
Ce jeu a le chic pour faire flipper avec 3 pixels

Undertale s’amuse constamment à jouer avec les vieux codes du jeu vidéo et du RPG, pour mieux les bafouer et nous faire rire, nous surprendre et nous faire frémir. Je ne peux pas trop spoiler là-dessus, mais aucune de nos parties ne sera vraiment identique et le jeu se souvient constamment de nos actes passés. Jamais un jeu n’avait cassé le 4ᵉ mur de manière aussi maligne et déroutante. Absolument tous les éléments in game ont un sens, une justification. La mise en scène est folle et parvient à nous faire passer des émotions intenses pour un jeu avec des graphismes aussi bas de gamme : expression d’un visage qui change subitement, jeux avec les polices d’écriture et le sound design, attaques d’un boss qui faiblissent avec sa mort imminente… Ça transpire l’intelligence. Car oui, c’est l’un des seuls défauts du jeu (et encore), les graphismes sont pas top, même pour du 8bits. Par contre, le sound design old school marche super bien. Et l’OST est magique, magnifique, j’ai pas les mots bordel. Tout est en 8bits, mais ça s’écoute tout seul, même sans jouer au jeu. On enchaîne les mélopées mélancoliques et introspectives, les morceaux épiques et grisants des bossfights, les airs légers et rigolos dignes de mangas. Il faut savoir que Toby Fox, le papa d’Undertale, a développé le jeu et composé l’OST quasiment seul dans son garage, entre ses 22 et 24 ans. Immense respect à lui.

Can you geek it ?

Yes you can !

En conclusion, je n’ai pas les mots pour exprimer mon ressenti réel sur Undertale. Jamais un jeu ne m’avait marqué de cette manière, et c’est toujours le favori de ma ludothèque. Sans exagération, ça confine au génie. Foncez.

Le par JuanPatatos

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