Darkest Dungeon

NWAAAAR !!!

Pour commencer

Winston Churchill avait promis à son peuple du sang, de la sueur et des larmes. Il y a plus optimiste comme déclaration. Darkest Dungeon vous promet également les trois. Et vous allez adorer ça.

Dungeon Crawler Indé JuanPatatos Linux Mac PC PS Vita PS4 PS5 Rogue-lite RPG Stadia Switch Xbox One Xbox Series

Pour se mettre en condition

On écoute quoi ?

Metallica – The Call of Ktulu. On a dit du Lovecraft.

On boit quoi ?

La Maudite, une bière canadienne de bourrin.

On mange quoi ?

Du poulpe (cosmique) à l’ail et à l’encre de seiche.

Alors, ça dit quoi ?

Darkest Dungeon est un RPG de type Roguelite/Dungeon Crawler. Vous devrez plonger dans des donjons crasseux pour combattre l’indicible, terrasser des monstruosités et amasser des ressources. Celles-ci vous permettront de rebâtir votre village, monter une armée, l’améliorer et l’équiper, pour mettre un terme au règne d’horreur de la créature qui souille les terres de votre ancêtre.

Soyons clairs : Darkest Dungeon est un petit chef-d’œuvre. Dès les premières minutes de jeu, on est happé par cette ambiance lugubre et poisseuse, directement inspirée des récits de Lovecraft. Tout est fait pour vous capturer dans cet univers de violence et de folie : les graphismes gothiques et torturés, le sound-design sombre, les animations cinglantes, la bande son et ses violons lancinants, et la désormais célèbre voix caverneuse du narrateur qui vous accompagnera tout au long de l’aventure. Mention spéciale aux récits du lore des boss, délivrés au compte-goutte, courts mais toujours glaçants. L’atmosphère des différents donjons est glauque à souhait et, s’ils sont peu nombreux, chacun à une identité bien marquée.

Darkest Dungeon
Bienvenue chez vous. Sympa, non ?

Un autre élément s’assurera que vous restiez bien concentré sur votre partie : la difficulté. Votre campagne sera un véritable chemin de croix. Les ennemis seront toujours au moins aussi forts que vos héros. Mais, comment ça ? C’est un RPG, mes bonhommes montent en level, me direz-vous. Oui, mais les monstres aussi. Vous ne pourrez pas envoyer vos vétérans combattre dans les donjons de bas étage. Vous allez donc toujours en chier.

Élément original, lovecraftien et vicieux, une jauge de folie accompagne la barre de vie de vos perso. Certaines attaques adverses, ainsi que les divers malheurs subis dans les donjons, les stressent et peuvent leur faire péter un câble. Une fois devenu fou, votre gars va, selon son envie, stresser les autres (la bonne réaction en chaîne), s’en prendre à eux ou à lui-même, passer son tour tout seul, refuser de se soigner et probablement finir par atteindre les portes de la mort. Par ailleurs, si les PV de vos héros se régénèrent à la fin du donjon, leur niveau de stress ne diminue pas. Donc, vous allez parfois devoir renvoyer en mission un mec déjà amoché. Et pas la peine d’essayer de quitter la partie dès que votre petit préféré se sera fait éclater la tronche par un porc mutant muni d’un gourdin de fortune : le jeu sauvegarde en temps réel. Ah, j’oubliais. Certains événements aléatoires peuvent vous tomber dessus à la sortie d’un donjon. Vous pourrez refuser le combat, mais perdrez dans ce cas une partie de la progression de votre partie. Vous êtes toujours là ? On continue.

Darkest Dungeon
Toujours dur de perdre un type qu’on a mis des heures à élever. Comme un animal de compagnie.

Le gameplay au tour par tour est simple dans l’exécution, mais énormément d’éléments rendent le jeu vraiment stratégique. Il existe une infinité de combinaisons de héros (vous ne pouvez en embarquer que 4 à chaque run) et se creuser la tête pour trouver les bonnes est captivant. Chaque classe (une grosse dizaine à présent) est jouable de différentes manières, selon le positionnement du personnage et les compétences choisies, et peut créer une nouvelle synergie de groupe. À noter que chaque type de donjon a son propre bestiaire, comprenant simples ennemis et boss, et dispose de ses propres compositions de groupe, conçues pour vous faire roter du sang.

Darkest Dungeon
Tant de possibilités pour éradiquer tant de dégueulasseries.

De plus, chaque héros a ses statistiques et traits de caractère propres, résistant mieux à tel effet et étant plus sensible à un autre, étant plus efficaces dans un type de donjon et moins dans un autre. Ces particularités, couplées au fait que vos héros abîmés doivent se soigner entre deux donjons et que le recrutement ne soit pas totalement libre, vous obligeront à créer plusieurs escouades, à jouer des classes que vous n’aimez pas forcement et à faire de nombreux tests. Ajoutez à cela les compétences à activer lors de campements dans le donjon, la possibilité de faire bouger les combattants de position en plein combat, les items équipables donnant toujours un bonus et un malus, les habituels stun, DOT, coups critiques, et vous obtenez un véritable casse-tête. Sortir vivant de chaque donjon procure un petit soulagement et un sentiment de devoir accompli.

Darkest Dungeon
On a perdu Jeanine.

L’exploration des donjons est linéaire mais plaisante grâce aux nombreux éléments avec lesquels on peut interagir, laissant place à des bonnes et des mauvaises surprises. La gestion de la lumière est aussi intéressante, et permet de rajouter du défi contre la promesse de richesses. En parlant de ça, il faudra bien gérer votre inventaire pour partir en donjon avec des objets utiles à votre survie, mais aussi se laisser de la place pour rentrer avec des sous. Et oui, non-content d’essayer de vous tuer constamment, le jeu vous oblige aussi à récolter argent et trésors en masse pour soigner vos héros (tu pensais que c’était gratuit ?), les équiper en fonction de leur niveau, leur apprendre des compétences, et surtout reconstruire votre village pour avancer dans l’aventure. En effet, chaque bâtiment amélioré adoucira votre périple, permettant, entre autres, de mieux reposer vos héros ou d’en recruter plus. Dans ce sens, Darkest Dungeon est plutôt un Rogue-Lite, puisque chaque run, à moins d’être vraiment désastreuse, vous permet d’améliorer légèrement votre partie.

Darkest Dungeon
Trésor ou maladie ?

Beaucoup se plaignent de la RNG, et je ne suis pas du tout d’accord sur ce point. Oui, il y a de l’aléatoire, mais vous avez toutes les clefs en votre possession pour réussir votre quête. Vous avez accès à toutes les statistiques permettant de détecter les points forts et points faibles de vos héros et des ennemis. Ces derniers ont donc tous des faiblesses et des manières d’être combattus, qui sont souvent propres au type de donjon auxquels ils appartiennent. Même chose pour les boss, qui ont tous une tactique originale pour vous mettre en charpie et pour être abattus. Si la première rencontre se fait souvent dans la douleur, vous aurez ensuite les cartes en main pour trouver la stratégie qui les renverra dans leur abîme purulent.

Darkest Dungeon
Avec autant d’infos en main, difficile de dire que le jeu vous laisse seul face à la RNG.

Seul vrai point noir du jeu à mon sens : la répétitivité. On va faire et refaire des donjons, pour faire avancer la trame de l’histoire mais aussi pour faire monter une multitude de héros en compétence ou pour récupérer des ressources. Ça s’apparente parfois à du farm et, une fois passé les 10 ou 20 heures et la prise en main du jeu, ça peut être lassant. J’ai personnellement fait plusieurs pauses de quelques semaines dans ma campagne, mais je suis toujours revenu à la charge.

Can you geek it ?

Yes you can !

En bref, Darkest Dungeon est un bijou d’esthétisme et une aventure obsédante dont on ressort esquinté. Si les concepts de dungeon crawler, de combat au tour par tour et de cracher du sang ne vous rebutent pas, foncez. Pour info, cette review ne prend pas en compte les DLC, que je ferai quand j’aurai 80 heures devant moi et un peu de courage.

Le par JuanPatatos

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