Mark of the Ninja

Mark of the Best Ones

Pour commencer

Le genre du jeu furtif est déjà rachitique en temps normal, mais alors ledit genre couplé à celui de la plateforme l’est encore plus. Que penser alors de ce mariage des plus inusité ? Disons simplement que le studio Klei est un entremetteur des plus efficaces…

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Pour se mettre en condition

On écoute quoi ?

Du Naruto ? ^^

On boit quoi ?

Du Ninja Melk.

On mange quoi ?

Des narutomaki.

Alors, ça dit quoi ?

Mark of the Ninja est un très bon jeu de plateforme / infiltration, mais non dénué de quelques petits défauts par-ci par-là.

Grosso modo, on joue un ninja qui doit faire des trucs de ninja dans la nuit contre des méchants avec des mitraillettes. Le scénario n’est donc clairement pas le point fort du jeu, même si la fin peut réserver un embryon de surprise pour les moins malins d’entre nous (nous dirons les moins observateurs, ou attentifs).

Graphiquement c’est du flash : ce n’est pas le plus beau jeu du monde, mais ça reste propre et cohérent dans les ambiances. A noter que le jeu a été développé par les créateurs de Shank (même moteur). Artistiquement je soulignerai tout de même mon coup de cœur sur le niveau final : visuel très épuré, mais surtout mise en scène sympa et musique très très belle (et donc trop courte), une très jolie expérience !

Non l’intérêt se trouve définitivement ailleurs : dans le gameplay. Le jeu propose de passer à travers les niveaux sans jamais se faire voir par l’ennemi, tout en jouant avec lui le plus possible. Pour mener à bien ce jeu de chat et de souris, toutes les informations importantes sont visualisées à l’écran, comme le champ de vision des soldats (lampes + vision nocturne), l’odorat des chiens, et surtout les sons. A la manière d’un Splinter Cell Chaos Theory qui visualisait aussi le son à l’aide de 2 jauges (bruits du joueurs + environnement, ou le 1er devait toujours être inférieur au 2d) mais avec sa propre personnalité, MotN visualise les sons sous forme de cercles. Si une oreille se trouve à l’intérieur d’un cercle sonore pendant son activation, c’est curiosité ou alarme enclenchée. Bon je suis tout sauf clair, mais un coup d’oeil à la bande annonce vous fera voir ce que je veux dire. Cette visualisation de l’espace visuel et sonore apporte vraiment une valeur ajoutée au titre, et c’est avec plaisir que l’on slalome entre les ennemis pour atteindre notre but. Ennemis qui de plus sont relativement variés pour autant de plaisirs : gardes de base, garde avec bouclier (intuables de devant), gardes costauds (intuables sans assomage préalable), chiens (vous reniflent dans les cachettes), ninjas (mêmes mouvements que le joueur)… A noter que l’IA n’est pas mauvaise du tout, car pas si prévisible que ça : même avec 50h de jeu dans les pattes on se fait encore surprendre régulièrement par les ennemis, qu’ils soient juste curieux ou alors effrayés (où là ça devient carrément dangereux de les approcher).

Au delà de ces aspects visuel et PNJ, nous avons la possibilité de gagner des points de diverses façons : la furtivité pure (frôler un ennemi, détourner son attention, l’effrayer, cacher les cadavres…) et l’hostilité discrète (meurtre sans se faire voir par derrière, par en haut, par les conduits, de manière indirecte (pièges, feu allié, chute d’objet, chute dans le vide…)). Et gare à vous si une alarme se déclenche : c’est un copieux malus sur votre score qui en résultera. En plus de toutes ces actions, divers upgrades, costumes (pouvoirs), objets offensifs et de diversion pourront être utilisés sur le terrain.

Chaque situation fait gagner un score précis : à chaque joueur de combiner tous ces critères et objets pour en tirer le meilleur.

Mark of the Ninja
Un exemple de visualisation du son et de son impact sur le gameplay.

Et c’est un peu là le défaut principal du jeu : tout ce qui est lié au score est étrangement fait. J’y reviens plus bas.

Enfin la durée de vie, que je trouve très honorable pour un « jeu indé » de ce type. 1er run en 20h, et à peu près la même chose pour le New Game +. Ce dernier consiste à refaire le jeu avec tout débloqué de base mais relance toutefois le challenge puisqu’un champ de vision plus « réaliste » (= réduit uniquement à l’avant du personnage, le tout sans cercle sonore ni d’odorat ni de vision nocturne ennemi) corsera un peu les choses. Et si grimper dans les classements vous tente, on peut aisément atteindre les 100h minimum, j’en suis persuadé. En effet le gameplay est suffisamment profond et varié pour que l’optimisation de chaque niveau, que dis-je de chaque ennemi soit le fruit d’une intense réflexion. Comment s’équiper, comment agir et comment exploiter au mieux l’environnement pour faire cracher le plus de points possible à ce foutu soldat ? Avec Madame nous avons passé pas loin de 6-7h à tester différentes techniques, costumes et objets rien que pour le niveau 1, et à chaque partie on se disait « on peut encore optimiser ceci, cela… ». Mais nous l’avons fait par curiosité, et nous ne le ferons pas sur le jeu entier, car celui-ci souffre de quelques failles rédhibitoires dans ce genre d’exercice.

Car oui tous les défauts notables du jeu sont liés au scoring finalement, c’est con pour un jeu qui joue -un peu- cette carte.

–> D’abord les médailles : la médaille d’or sur chaque niveau est désespérément simple à obtenir si vous jouez un peu technique : challenge 0. Des classements en ligne permettent toutefois de jouer à qui a la plus grosse pour chaque niveau (SAUF pour le niveau DLC en NG+ que j’ai accessoirement mis 2-3h à peaufiner –> ?).

–> Ensuite les bonus de fin de niveau, où sont calculés des points supplémentaires en fonction de votre partie : furtivité, alarmes, curiosités… A ce jour je n’ai toujours pas compris la méthode de calcul de ces points –> hasard total (a priori).

–> Le gain de points au sein même des parties semble vraiment injuste parfois. Exemples : si on marche sur le plafond et qu’un garde passe en dessous sans vous voir, vous obtenez des points. Si par contre vous vous mettez sur le mur vertical au dessus d’une porte et qu’un gars passe, là c’est peanuts. Si vous cassez une ampoule, vous gagnez des points de diversion. Si vous distrayez les gardes en faisant sonner un gong, c’est peanuts. Cachez un corps dans ce trou vous aurez des points. Dans ce trou similaire, c’est peanuts. Ajoutez à cela certaines actions génératrices de points qui sont parfois capricieuses (= où l’on doit refaire l’action 3-4 fois pour que ça valide les points), et vous obtenez un jeu certes agréable, mais qui laisse une légère impression de frustration quand on cherche le score le plus parfait possible.

Donc voilà. Franchement je recommande le jeu car rares seront les personnes qui voudront l’exploiter à fond et donc qui seront réellement gênées par les lacunes du titre : il reste suffisamment agréable et varié pour passer un chouette moment. Mais voilà, il faut savoir qu’au niveau des compteurs de points, c’est un peu la foire à la saucisse. S’ils sortent un 2d opus en corrigeant les défauts du 1 (et pourquoi pas en étoffant encore davantage le nombre de techniques disponibles), on tiendrait là un jeu ultime !

Can you geek it ?

Yes you can !

Plateforme, infiltration, mise en scène (vue / ouïe), richesse du gameplay (axé furtif, même en offensif), durée de vie, NG+ intéressant… Mark of the Ninja coche quasiment toutes les cases du titre de qualité. Si l’on excepte sa gestion de points qui part trop souvent on ne sait où à l’ouest, le jeu est un incontournable pour tous les amateurs du genre.

Le par Kaiser Panda

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