Portal 2

Portal 2, s’il faut encore le présenter, est un Puzzle Plateformer se déroulant dans un univers futuriste. La particularité du jeu est de se jouer en vue subjective, à la manière d’un FPS, ce qui est très original pour le genre. Chaque joueur peut créer deux portails différents grâce à son flingue de l’espace, et passer dans un portail nous fait déboucher sur l’autre. Le but du jeu sera d’enchaîner des salles dont il faut atteindre la sortie, toujours inaccessible au premier abord. Le concept est intrigant, mais me laissait songeur : comment faire tout un jeu sur cette simple mécanique ? Eh bien les développeurs ont fait un travail monstre pour l’on s’amuse pendant la dizaine d’heures qu’il faut pour finir le jeu.

Le challenge sera donc de réussir à atteindre la sortie, et souvent de déverrouiller la porte grâce à un mécanisme à activer, en utilisant des cubes ou des sphères à trouver au préalable. On prend toujours un temps pour observer son environnement, repérer la sortie et les éléments à récupérer. Puis on fait des tests en balançant des portails un peu partout. On peut mourir en tombant dans le vide ou en se faisant shooter par des tourelles tueuses. Pas d’inquiétude, le respawn va très vite, et les échecs font partie de l’apprentissage. Il faudra faire preuve de logique et de pragmatisme pour comprendre la solution, et certains tableaux sont vraiment durs. Je ne saurais pas l’expliquer, mais je n’ai jamais ressenti de frustration à galérer sur les énigmes. Le level design est génial et traduit toute l’inventivité des développeurs. La physique du jeu est parfaite et de nombreuses énigmes se résolvent en jouant avec la vitesse ou la gravité.

Les mécaniques de jeu se renouvellent constamment : Lasers fixes à utiliser pour activer un interrupteur ou bousiller les tourelles, courants aériens pour se déplacer, ponts pour traverser une pièce ou se protéger des tirs, gels liquides permettant de sauter plus haut ou de courir plus vite… Et chacune de ces mécaniques est exploitée à fond, la variété des situations nous obligeant à nous adapter. On se sert des portails pour se déplacer, mais également pour faire passer un laser ou un pont à travers et atteindre sa cible, ou pour récupérer un cube éloigné. À noter qu’on ne peut utiliser les portails que sur certaines surfaces bien identifiables. Il me semble qu’à chaque tableau, toutes les surfaces utilisables doivent servir. Cela permet de cadrer la réflexion et de ne pas partir dans tous les sens.

Le travail d’équipe sera primordial. On peut, bien entendu, prendre les portails de son coéquipier, et l’utilisation des quatre portails permet de créer des combinaisons complexes. La présence de champs de force, qui détruisent les portails du joueur qui les traverse, obligera à réfléchir nos actions dans un certain ordre. Il faudra donc bien comprendre ce que doit faire celui qui reste à l’extérieur du champ de force pour aider celui qui le traverse. Il faudra également se coordonner parfaitement pour activer des interrupteurs en même temps, ou placer un portail sous les pieds de son collègue qui vient de sauter dans le vide. Sur certains passages, un joueur aura la vie de son partenaire entre les mains et devra interagir sur le décor correctement pour l’amener à bon port. Pour nous aider, un bouton nous permet d’attirer l’attention de son pote sur un point précis, ou de timer une action.

Les graphismes sont toujours beaux, notamment les effets de lumières, malgré les 10 ans du jeu. L’absence de musique, remplacée par une sorte de vrombissement permanent, n’est pas dérangeante et colle avec l’atmosphère austère des salles de test que l’on traverse. D’ailleurs, la musique du hub, une des seules du jeu, est parfaitement immonde. Le sound design est parfait, complètement dans le ton et hyper clair. Il n’y a pas vraiment d’interface, mais on n’est jamais perdu. Les couleurs distinctes de nos quatre portails, et l’indicateur pour les retrouver rapidement, rendent le tout limpide. Les pointillés aux murs permettent de repérer facilement à quoi sert un interrupteur. Bref, c’est clair et concis. Je rajouterais ici que la prise en main à la manette est super agréable et instinctive.

J’avoue ne pas vraiment connaître le lore de la série Portal. Dans le mode deux joueurs, nous sommes contraints par Glados, l’antagoniste robotique du jeu, à passer des tests pour vérifier différentes de nos aptitudes. On enchaîne donc les salles, sans vraiment faire avancer une histoire, sous les remarques sarcastiques de notre tourmenteur. C’est certainement le point le plus raté du jeu. La quasi-absence de scénario n’est pas impliquante et ne pique pas notre curiosité pour voir la suite. Le hub, s’il a pour atout d’être immersif, nous permet d’aller n’importe où sans vraies contraintes. On a donc commencé à faire le jeu à l’envers, avant de reprendre la trame normalement. L’humour, qui semble être un argument du jeu, est assez lourd malgré un côté mignon.