Fly’N

Fly’N est né du giron d’Ankama, et est donc théoriquement un jeu indé, si le terme signifie encore quelque chose en ce qui concerne ce studio. Disons que dans l’esprit il l’est, et ma foi il s’en tire avec les honneurs. Nous avons affaire ici à un très bon jeu de ce que j’appellerais faute de mieux du « switch plateformer », à savoir ces jeux en 2D qui proposent de zapper entre 2 « univers parallèles » qui chacun enclenchent ou annulent des choses à l’écran (items, obstacles, personnages…). En tête me viennent des choses comme OutLand ou Giana Sisters pour situer les choses.

Nous jouons 4 personnages (des… bourgeons) ayant chacun un pouvoir unique (siffler, se coller aux parois, rebondir sur des surfaces mortelles et le triple vol piqué). Contrairement aux apparences on ne peut pas changer de personnage à la volée, pour cela on doit passer par des checkpoints avec choix limité selon les niveaux. Frustrant au 1er abord, ce choix permet finalement moult énigmes basées sur le « comment arriver à chopper le bon personnage pour passer cet obstacle qui me crève les yeux ? ». Le tout est bien pensé, varié, fluide, agréable à jouer. Le jeu fourmille de bonnes idées parfois tordues mais jamais impossibles. On progresse donc régulièrement, et avec entrain.

Pas mal de contenu au programme : 5 mondes à thématique propre, plusieurs salles bonus par monde, des artworks à débloquer (utiles en plus), et des salles complètement WTF dévoilant une partie du staff : original. Mention spéciale aux salles bonus dont je trouve le concept super : exploiter à l’extrême des éléments anodins du jeu. Ça paraît idiot dit comme ça mais malgré la difficulté c’est super sympa à jouer, et ça dépayse beaucoup comparé aux niveaux « normaux ». Le tout n’est pas toujours simple, et vous occupera une trentaine d’heures pour le 100%, voire plus si vous décidez d’alimenter les classements en ligne en cherchant le 0 faute sur chaque niveau (chose que j’ai tentée au début mais abandonnée sur la fin).

Artistiquement c’est du Ankama, donc du flash, mais de très haute volée : fluide, propre, avec un univers très personnel voire limite abstrait parfois. Malgré tout on y rentre petit à petit, et nos chers petits bourgeons deviennent au fil des niveaux les créatures les plus mignonnes du monde. Le méchant est culte également. Côté musiques c’est aussi très joli. Certains thèmes et orchestrations sont vraiment puissants et motivants, jouer au casque à ce jeu est vraiment excellent.

Des défauts ? Hum… rien de rédhibitoire. Le jeu est bien optimisé. Je signale juste 2-3 morts « gratuites » (on touche une plateforme inoffensive mais on meurt quand même –> ?), un crash, et un drôle de bug (personnage bloqué mais reste du jeu fonctionnel). Rien de bien méchant en définitive.

Je recommande donc aux amateurs du genre, c’est de la bonne came !